Tu vois Pascale, c'est plus fort que nous, nous fragmentons le temps, segmentons les moments de souffrance... "Je termine ma première année"...donc tu as survécu, tu es là, tu es vivante. Mais terminer une année, c'est en commencer une autre! Celle là doit être pleine d'espoir et de pains, non? Très justement, Marico rappelait que nous étions meurtris à vie, mais que la vie, justement, recommence et nous rappelle... Tu dis qu'aucun homme ne t'attire, j'ai envie de te répondre "Comment pourrions-nous être attirées par un autre homme?"...j'y pense souvent, j'en ai même envie parfois et je me surprends à laisser ces pensées de côté comme si elles me lassaient par avance... Ne ressens-tu pas quelquefois cette forme de schizophrénie qui nous fait vivre des moments d'une gravité dingue simultanément à des périodes de désir de frivolités et autres fantaisies?
Aujourd'hui, mine de rien, je remets les pieds dans la vie. Je repars à la fac, j'ai RV avec ma directrice de recherches que je n'ai pas revue depuis le décès d'Olivier, je retourne bosser à la BU et j'ai... PEUR. Mais bon, je prends ma voiture et direction Toulouse... j'ai pas fini de pleurer en faisant le chemin du retour!...
Pascale, viendrais-tu partager un moment avec nous si nous parvenons à fixer un RV au début du printemps? J'ai proposé le Lot, mais je veux pas imposer quoi que ce soit et si une autre destination se révèle plus logique, je mettrai toute mon énergie à participer à cette organisation...Mes parents sont à Bourges, centre historique de la France,ça peut aussi être faisable!
J'espère Pascale, que ça va aller... Tente de ne pas te focaliser sur ces dates anniversaire qui nous pourrissent le peu de vie qui nous reste...
Je t'embrasse fort. Je pense à toi.
Caroline