Bonsoir Laurent et Ephémère
Pour moi, prendre des médicaments a été une résurrection.
En août dernier, mon coeur s'est trouvé tellement mal après le premier cancer de la prostate avec ganglions, tellement souffrant avec le cancer des os qui commençait et ensuite tellement fatigué par le cancer du foie qui a enchaîné en octobre.
Sans une aide médicamenteuse, je tombais à mon tour dans le fond de la spirale.
Le traitement d'abord léger m'a permis de prendre "du recul" face aux aléas de la maladie.
Il fallait de plus en plus tout gérer.
On oublie trop souvent que, même si on ne porte pas une blouse blanche, l'accompagnant devient tour à tour infirmier, médecin quand il faut prendre la décision d'appliquer tel ou tel médicament selon l'importance du symptôme présent. Mais aussi, il faut continuer, comme moi, à être une femme, une épouse, une "belle"-mère, une gérante des finances, une décisionnaire de la vie courante.
Mais aussi une diplomate car il faut prendre des décisions quelques fois rapides sur la vie de la maisonnée tout en laissant la place au grand malade qui reste le maître des lieux, le maître de la maison qui a voix au chapitre, surtout si c'est lui qui prenait les dites-décisions "avant" !
Et c'est là que l'on s'épuise, que l'on ne pense plus à soi, que l'on ne se pose surtout pas de question, que l'on fait ce qui doit être fait.
Comment faire tout cela alors qu'on est éclatée intérieurement, explosée, que l'on vit un vrai cauchemar dont on sait qu'on ne se réveillera pas car, après, il y aura un autre cauchemar.
Cela a duré 3 années. C'est long, trois ans. C'est terriblement court quand on voit son Amour partir petit à petit. Que j'aimerai que cela continue encore et encore. Que je suis égoîste ! Il est un moment où il n'est plus possible de continuer, que c'est trop fatigant, trop humiliant, trop douloureux pour le concerné.
Alors, les traitements sont les bienvenus. Ils permettent de prendre du recul, de voir les choses sous un autre aspect, et surtout de garder la tête froide alors que le coeur explose !
Je pense, Laurent, que si les médicaments qui te sont donnés te paraissent trop forts, que tu te sens mal avec, c'est peut-être qu'il faut les modifier.
Ne pas hésiter à voir, revoir ton médecin.
Un médicament tel que ceux que l'on nous prescrit, met déjà 2 à 3 mois pour être vraiment efficace !
Alors, n'hésite pas.
Nous vivons des moments difficiles, extrêmement difficiles. Il faut absolument se faire aider par tous les moyens que l'on peut trouver.
Médicaments, psy, forum où on peut s'exprimer, laisser sortir sa peine, et peut-être un jour ses sourires.
Je te souhaite une nuit douce.
Catherine
"Coeur"
"tenir, toujours tenir !"