Flowers,
Je l’ai vu aussi mon Amour glisser doucement vers son grand départ, sans prononcer le mot, sans une parole pouvant laisser penser qu’il savait.
Je l’ai vu maigrir, devenir gris de peau, je l’ai vu souffrir et j’ai passé des heures près de lui à tenter de le faire manger, à le masser, à rire et sourire pour ne pas l’inquiéter, à surveiller son sommeil, sa température, son confort…
Nous le faisons sans même y penser.
Les médecins n’étaient pas vraiment au top, mais les infirmières étaient formidables.
Flowers, c’est une épreuve terrible, mais tu as, comme moi, eu le temps de le câliner, de lui glisser des mots doux, de le caresser, même si c’était atroce de savoir que… D’autres n’ont même pas eu cette chance, ce moment d’intense intimité au-delà de la vie et au-delà de la mort.
Après, il y a le choc.
Nous ne sommes jamais préparés à cela. C’est apocalyptique.
Moi, cela va faire 23 mois.
Je me souviens de tout, du moindre détail, comme si c’était hier.
Et je me souviens de ma souffrance qui vient des tripes, oui. Je sais tout cela.
Mais j’ai survécue. Et tu vas survivre aussi.
Nous les avons aimés, passionnément, nous les avons accompagnés, maintenant nous devons continuer, sans eux ? Non, avec eux, mais en nous, toujours en nous, partout, tout le temps. Et cela va t’aider à la surmonter cette souffrance.
Il ne souffre plus ? Oui, mais nous, nous souffrons pour deux.
Mais oui, il ne souffre plus. Ou alors il souffre de te voir si malheureuse.
Nous pouvons t’aider et tu aideras un ou une autre un jour.
Reviens te confier, parler, pleurer, hurler.
Nous sommes là.
Marina