Quasiment 2 ans et demi se sont passés depuis la mort brutale de mon mari, de mon compagnon de toujours.
Mon fils aîné terminera sa formation fin septembre, son père ne l'aura pas connu journaliste. Il est heureux et amoureux et vit avec son amie, il ne l'aura pas connu ainsi non plus, (mais il connaissait sa petite amie qui était déjà une amie, ça me console). Ma fille grandit bien et sait ce qu'elle veut faire de sa vie, elle demeure fragile mais a même pris qques kilos ces derniers temps, alleluia. Mon troisième passe son bac cette année. Il est devenu un beau jeune homme très très sympa (mais qui n'en fiche pas une en classe, je tremble pour le bac et surtout pour son orientation, lourd à porter seule). Notre dernier me colle une tête, il est immense, alors qu'il était un petit de CM2 à la mort de son père, il est passionné de basket, ça non plus mon mari ne l'aura pas su.
Voilà, la vie continue, et elle continue plutôt bien pour nous.
Je suis toujours amoureuse, nous construisons une très belle relation avec mon compagnon, tout en vivant chacun chez nous et dans deux villes assez éloignées, mais c'est exactement l'équilibre qu'il me fallait. Nos familles nous acceptent très bien, nous passons toutes nos vacances ensemble, avec nos enfants, et tous nos we aussi. .
Mais parfois je craque, parce que tout est lourd, ma maison est lourde même si j'ai réussi à retrouver l'énergie de faire des travaux et aménagements divers. La prochaine étape d'ailleurs c'est de vider le bureau de mon mari pour y installer ma chambre. C'est fou les étapes, cette pièce était un peu sacrée pour nous (mon mari y est mort), et maintenant les enfants veulent m'aider à la réaménager, je pense que nous avons besoin de cela.
ça me fait bizarre, mais petit à petit, ça devient vraiment ma maison.
Il est surtout difficile d'éduquer seule tous ces enfants, parfois c'est beaucoup trop, j'ai le sentiment d'être seule à tout porter, et ce n'est pas un sentiment en fait. Demain premiers résultats de Parcoursup et je sais que ça risque être difficile vu le dossier de mon fiston, et même si mon compagnon est un précieux soutien il ne remplacera jamais mon mari, vous le savez bien, et ce n'est pas l'idée.
Et puis il y a toutes ces étapes toujours.... L'idée que mon troisième ait son bac me crève le coeur (vous me direz c'est pas gagné avec lui !
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Ce we nous sommes allés pour la première fois depuis la mort de mon mari, dormir chez mes beaux parents (qui vivent assez loin) avec mon compagnon et nos enfants. On a passé de bons moments mais ça a été très difficile pour moi, et pour mon compagnon aussi. On ne fera plus ainsi, on n'ira plus y dormir on trouvera une autre solution, on doit tout réinventer. Il est difficile pour moi d'avoir ma belle-mère, de la voir vieillir (et se plaindre beaucoup de pbs de santé), parce que je suis sa seule famille avec son conjoint. Et je trouve ça très lourd aussi. Elle est adorable, vraiment et admirable mais bon... la voir me rappelle que c'est son fils qui est mort et pas elle, c'est horrible à dire.
Nous avons tous de beaux projets de vacances, de beaux projets tout court, mes enfants sont heureux, vraiment, et moi aussi , différemment.
Je voulais vous donner des nouvelles, surtout pour donner de l'espoir à celles et ceux qui sont au fond du désespoir.
Bon courage à toutes et tous,
Thérèse