Extraits du livre d'Anne Dodemant " Même la nuit quand je dors " ...
Maintenant je sais que je ne sais rien et que le savoir même est illusoire. Il est temps de regarder ce qui reste, ce qui demeure, ce qui est : La Vie.
Pas "la vie qui continue" comme on aime à me le répéter, non, celle qui EST.
Je regarde, j'écoute, et je me tais.
Je suis où les mots n'existent plus.
Qui peut me suivre là où je suis, devant ce vide et ce néant qu'on s'efforce de fuir et d'oublier ? Dans un tel lieu, on est forcément seul.
J'ai compris pourquoi l'épreuve, quand on la vit, est indissociable de la solitude, la véritable solitude, celle qui gît au fond de toute humanité et qu'on a peur d'affronter.
Elle n'a rien à voir avec l'isolement, le repli sur soi, la peur des autres, l'amertume ou la haine des hommes.
Non, c'est un lieu à habiter, un lieu où se trouve aussi la liberté.
Qui pourrait me dire maintenant ce que je dois croire, penser ou faire ? Personne.
Je ne reconnais aucune autorité extérieure qui n'entrerait en résonnance profonde avec ce que je sens et vis.
Je comprends aussi pourquoi cette liberté fait peur : la liberté intérieure ne se découvre que dans une profonde solitude, elles sont indissociables, or c'est tellement rassurant de faire partie du groupe.
Elles peuvent paraître effrayantes, cette liberté et la solitude qui l'accompagne, tant qu'on ne les a pas découvertes. Dépouillement, solitude et liberté nous ouvrent aussi à la vie. celle qu'on ne peut plus nous ôter.
Merci infiniment Madame Anne Dodemant.
PS : ma compagne a également lu ce livre et je me suis bien rendu compte qu'ELLE avait également souligné en rouge cet extrait... comment puis je lui en vouloir ? Respect, compréhension et tolérance...