Stana c'est tout à fait ça, il faut vraiment l'avoir vécu putain comme si c'était déjà pas assez dur comme ça...
La pire des choses qu'une méchante collègue ( une enseignante comme moi ! ) m'ait dit :
- Méfie-toi, tu sais quand il arrive un truc pareil, on attrape plus facilement le cancer...
Ce sont des trucs tu peux pas imaginer qu'on te les dira un jour, tu n'en reviens pas....
Oui, je voix exactement ce que tu veux dire...
Je suis indignée par la réflexion de ta collègue, c'est aussi stupide que cruel
je pense savoir exactement ce que tu as dû èprouver. Comme tu dis, comme si le deuil ne suffisait pas!...
Le pire, je crois bien que ça a été le tout premier jour-le plus traumatisant pour nous tous, et il a fallu que ce soit ce jour-là précisément!-quand j'ai croisé un copain à moi-du moins je croyais que c'ètait un bon copain, à Pierre comme à moi-je lui ai annoncé la nouvelle. IL a eu l'air ému, mais voilà qu'après les premiers mots de vraie condoléance, il m'a dit ton qui se voulait consolateur: "Tu veux que je te dise? Il est bien comme ça, et toi, tu es mieux toute seule, trouve quelqu'un d'autre." Il faut le voire, ou plutôt l'entendre pour le croire
un ami à moi, un vrai, à qui j'ai répété ces paroles, m'a dit: "C'est complètement stupide de dire des choses pareilles!!!" Durant cette même semaine, plusieurs hommes m'ont dit à peu près, alors qu'ils savaient que le corps de mon compagnon était encore au funérarium, du même ton "réconfortant" qui ajoutait encore à ma souffrance: "Voyons, vous ne pouvez pas vivre avec un mort. Vous êtes jeune, vous êtes belle, vous allez refaire votre vie!"
Il y en a même eu un qui m'a "draguée" ouvertement, trois jours après la mort de Pierre. Il ne me connaissais pas, mais même après que je lui ai dis ce qui m'arrivais, et que je revenais tout juste du funérarium-détail horrible-il a continué son baratin, avec les mêmes arguments que les autres, ajoutant: "Vous avez encore toute la vie devant vous, dans trois, quatre mois, vous retrouverez quelqu'un et vous viendrez me remercier. Lui, sa vie est finie, mais vous, vous êtes bien vivante!" Et, en m'administrant cette "consolation" tout-à-fait touchante
le cher homme commençait à passer un bras autour de ma taille...je l'ai repoussé brutalement. Ce n'est peut-être que ce jour-là que j'ai sus ce que le mot "scandalisée" voulait vraiment dire.
Depuis, je ne supporte plus aucun contact physique avec un homme-mis-à-à-part avec mes véritables et bons amis: je suis très tactile en amitié. Mais ce qu'à osé dire et faire ce type, alors que le corps de Pierre était à peine refroidis, c'ètait vraiment trop.
Depuis, à chaque fois qu'au bar de mon quartier, certains hommes ont commencé à poser familièrement leur main sur mon bras, pensant que mon deuil m'avait rendue disponible d'emblée, et que peut-être je cherchais l'aventure, la patronne, qui me connaît bien, leur a dit d'un ton ferme:
-Elle ne supporte pas qu'on la touche.
Maintenant j'èvite toute confrontation avec ce genre de personne. C'est fraiment odieux et pas flatteur du tout en ces circonstances, contrairement à ce qu'ils pensent!