Nous naissons pour mourir
Tu as raison Fleur, intellectuellement nous le savons, mais le vivre, c'est si difficile.
Je crois que l'âme ne meurt jamais, je crois à une vie après la mort, pour moi "nous naissons pour mourir et nous mourons pour renaître". Mais lorsque c'est notre aimé qui s'en va ou notre enfant, ou un proche , alors là la raison s'efface et seul le cœur parle, et ce cœur CRIE, HURLE sa douleur.
Je SAIS que je retrouverai époux, parents et mon enfant. Mais l'absence, leur absence est tellement cruelle. Je,les entends, je vois des signes, mais les serrer dans mes bras, les embrasser, entendre leur Voix.
Ma vie brisèe, figée tant de fois.
Il est dans l'ordre logique de la vie que les parents partent avant les enfants. Oui l'ordre logique mais au moment de leur dëpart, quel que soit notre âge, nous devenons orphelins.
On survit à la.mort de son conjoint. J'ai perdu deux époux, je les ai accompagnés durant leur maladie, quelques mois pour le père de mes enfants, mon grand amour, et deux ans et demi pour le second, un amour diffèrent.
On ne refait jamais sa vie, on la continue.
Perdre un enfant, un enfant de sa chair ou un enfant de son cœur est intolérable. C'est contre nature. On met un enfant au monde pour le voir grandir, s'épanouir., et non pour le voir mourir.
Je sais que les enfants ne nous appartiennent pas, qu'ils nous sont confiés pour que nous les aidions à s'épanouir et à prendre leur envol pour vivre leur vie.
Je SAIS, mais lorsqu'ils meurent, impossible d'intellectualiser, c'est le cœur qui prend le pas sur tout, et ce cœur se révolte et hurle sa colère, son chagrin, son manque.
Ne pas garder cette colère pour soi, en soi, car peu à peu elle nous étouffe.
L'extérioriser, la verbaliser, mettre des mots sur cette colère, cette douleur, c'est déjà avancer un petit peu.
Si l'on ne peut la partager avec quelqu'un, l'écrire, l'écrire c'est aussi une façon de la verbaliser, et c'est ce que permet ce forum.
Chacun vit ses chagrins, ses colères à sa façon, mais savoir que d'autres ressentent la même colère, la même douleur que nous, savoir sur l'on ne sombre pas dans la folie, qu'il est normal de ressentir tous ces sentiments contradictoires quelquefois, c'est déjà beaucoup.
Ceux qui n'ont pas connu ces chagrins intellectualisent la mort et ne peuvent comprendre ce que l'on ressent. Pour eux, mort d'un parent égal tant de jours de chagrin, mort d'un èpoux, tant, et la mort d'un enfant encore tant. Mais la vie, la mort ne sont pas des mathématiques. !! C'est de l'amour et l'amour ne s'intellectualise pas, l'amour se VIT.