je crois qu'il y a autant de définitions de ce qu'est le deuil que de deuils et d'endeuillés. L'image du chemin me parle bien sûr, comme celle du phare dans la tempête, mais j'ai le sentiment qu'elle implique nécessairement un retour à la vie "normale". Peut-être parce qu'en perdant l'homme avec qui je ne formais plus qu'une seule et unique entité je ne crois pas qu'un jour je pourrai revenir vers la "rive des vivants". Je n'en n'ai même pas envie d'ailleurs.
J'ai vite compris que je ne reviendrai jamais à la vie "normale" ...
déjà je n'y étais pas de par mes deuils multiples autour de mes 20 ans : ma meilleure amie, mon père, mon beau père alors que je me construisais dans ma vie de couple, de femme, cela a chez moi renforcé d'ailleurs la fusion avec mon aimé ...
moi j'ai employé les mots déchirure d'une symbiose ... pour imager ma blessure ...
Le deuil pour moi c'est réapprendre à marcher après une amputation, réapprendre à aimer avec le cœur qui boite. Trouver la force de se remettre debout en sachant que peut-être on ne pourra plus jamais marcher comme "avant", peut-être plus jamais aimer comme "avant". Celles et ceux qui m'accompagnent dans cette lutte sont un peu les kinés et les prothésistes de ma rééducation. Elles et ils peuvent m'apprendre à remarcher avec ma blessure mais c'est à moi de trouver le courage de supporter la souffrance pour réapprendre à marcher
oui je pense que pour moi c'est de cet ordre
je pense actuellement que ma croyance que je vis une vie nouvelle avec un lourd handicap non visible qui brouille la communication avec tant ... m'aide car plante ma perception de ma réalité (sans doute en évolution)
je me centre sur idée d'une nouvelle vie avec plein de difficultés c'est sans doute déjà mon deuil du passé ...
Transformer ma dépendance affective avec lui = lutte ...
à 34 mois et demi de deuil, là, et aussi grâce à ce que me renvois le deuil plus doux de ma maman : 7 mois, j'ai progressé mais je sais que je suis toujours dans cette dépendance, ce n'est pas grave dit la psy car j'avance par ailleurs et progresse dans mon deuil, c'est une béquille et aucun reproche quand on est bléssé, cassé à utiliser une béquille, on la laissera plus tard ... peut être
en fait je crois que je n'en suis qu'au déambulateur ... ;-) béquille double puis canne puis rien
et que j'ai moi aussi plein de prothèses artificielles ...
Creuser avec les psys sur cette dépendance affective ce qu'elle comblait/enfance aux croyances émotionnelles perso de manque de confiance, me permet d'avancer peu à peu mais il faut BEAUCOUP de temps !
là je peux être dans cette quête car le chagrin prend moins d'ampleur, il est là mais permet en même temps de faire autre chose. Je peux donc là aller à des conférences sur ce thème ...
c'est prendre soin de moi !
Souci le malheur source de créativité c'est de la résilience, peu importe comment on fait avec ... mais créer (exemple arthérapie) pour sortir son malheur est oui utile ... c'est la soupape au début puis l'évacuation plus large ... elle peut prendre plein de formes selon qui on est et devient ...
affectueusement à toutes et tous