Je voulais prendre du recul, avec le forum, mais je suis toujours là au milieu de vous.... Il faut s'adapter, faire avec... cette inconstance des émotions...
Je voulais juste t'envoyer un petit signe, un petit sourire, Eva Luna... En écho à tes paroles, sur la douleur de ne plus entendre son prénom... de ne plus entendre autant parler d'elle. De ton Emmanuelle. Me concernant: de ne plus entendre parler de lui, de mon chéri, de mon ange...
C'est une peine, une souffrance tellement intime, de celle qui sont toujours là. Toujours. Même dans les moments de répit. Une souffrance invisible, qui ouvre en nous une sorte de dimension d'intense nostalgie, mélancolie... à laquelle personne d'autre dans la pièce n'a accès...
La dimension intime, incommunicable de cette peine... je la crains aussi... En plus du silence des autres dans laquelle elle se nourrit, je crains sa capacité à me faire trébucher, à me rendre tellement maladroite, tellement gauche, lorsque d'un coup, l'occasion se présente de parler de lui, de nous... Et là, d'un coup, les mots ne viennent plus. Ou pas les bons. Les émotions elles aussi, sont voilées. Elles restent quelque part à l'intérieur et ne resurgissent que plus tard, ailleurs, dans la solitude...
Même les questions sincères, l'attention authentique que certains manifestent encore, rarement, le concernant... concernant son départ... ma douleur... c'est comme s'il n'y avait plus de mots... plus l'ouverture appropriée, pour communiquer sur tout ça... C'est bien là, quelque part, énorme... Mais à l'intérieur. En profondeur. Caché...
Intime.... Oui intime. C'est le mot.
Intime comme la relation qui te liait et te lie toujours à ta fille, comme la relation qui nous unit moi et mon amour...
Un lien intime, privilégié, puissant, unique... et: douloureux revers de médaille: nécessairement exclusif, impartageable...
Quand la peur de l'indifférence, de l'oubli me guette... c'est à ces quelques mots en italique que je pense.
Je t'embrasse