Bonsoir Jenanthon,
Je suis passée par là moi aussi... C'est difficile de comprendre après coup l'intensité de la souffrance que celui qu'on Aime a dû vivre. J'ai presque l'impression de le connaître encore plus intimement maintenant qu'il n'est plus là parce qu'avec cette perte tragique j'ai vécu cette douleur qui assombrit les pensées, qui fait regarder vers le fond... mais on a tous une petite lumière dans notre nuit, moi je l'ai trouvée en mes enfants. Tout comme les tiens, ils ont perdu trop jeunes leur Papa, ils ont terriblement besoin de leur Maman. Ils incarnent la vie qui continue, une raison de se battre, de rassembler les forces qu'il nous reste pour aller de l'avant.
Les étapes que tu vis demandent énormément d'énergie, ça consume. Entoure-toi comme tu le fais des personnes qui t'apportent du réconfort, vas à ton rythme, exprime ce que tu ressens parce qu'exprimer cette souffrance c'est lui donner une porte de sortie, l'évacuer.
Quand tu décris celle que tu étais et celle que tu es devenue, j'ai l'impression de me lire... les angoisses devant la moindre petite marche à franchir, cette peur du lendemain... ce qu'on vit nous perturbe, c'est normal, le contraire serait très surprenant. Il y aura un avant et un après mais celle que tu es aujourd'hui, qui se sent fragile, terrorisée, n'est pas celle que tu seras définitivement. Un morceau de celle d'avant est parti avec lui, donc tu ne seras plus jamais la même mais la nouvelle Jenanthon est en devenir, il va falloir lui laisser le temps de naître. Une bénévole d'association de prévention du suicide m'a dit un jour «Vous êtes forte et courageuse car vous allez chercher l'aide». Je peux t'en dire autant.
Accroche-toi, il y aura des jours plus doux.
Affectueusement