Bonsoir Reveuse,
Je comprends ta détresse et celle de tes parents, ayant perdu ma fille ainée et sept mois plus tard mon mari. Je pense que ce site pourrait te soutenir ainsi que tes parents. Ils pourront trouver d’autres parents désenfantés dans la rubrique « être un parent en deuil. Ainsi, vous vous sentirez moins seuls.
Tu pourrais leur montrer également les modules vidéos su site principal.
Je vois que personne ne t’avais répondu. Sans doute, ton message est passé inaperçu parce qu’il y avait trop de messages au moment où tu l’as posté.
Je vous souhaite beaucoup de courage. Comme tu le dis, nous n’avons pas le choix.
Ce soir, je ne trouve sans doute pas les bonnes paroles, mais je tenais à t’envoyer un message de soutien.
Bonsoir Bluevelvet,
Tant mieux, si tu ne ressens pas de culpabilité. Tu as tout-à-fait raison que nous ne sommes pas responsable des autres. Mais de nombreuses personnes ressentent malgré tout de la culpabilité. Tu n’as qu’à lire les témoignages sur le site. C’est un sujet qui revient sans arrêt.
Néanmoins, quand il s’agit de son enfant, je crois qu’il est difficile de ne pas chercher les erreurs qu’on aurait pu faire. On les a tant portés. Au moment de la perte de ma fille ainée, je me suis rendue compte à quel point, elle était un membre de moi-même, plus que je ne me l’étais jamais imaginé. Peu de temps avant son décès, j’avais rêvé d’avoir perdu une jambe et à mon réveil, je me suis dit que non, ma fille n’était pas morte. Je connais une autre mère qui a rêvé peu avant le suicide de sa fille unique qu’elle mourait elle-même. C’est bien une partie de moi qui est partie.
Je pense que j’ai pu éviter le suicide de ma fille par moment. Depuis trois ans, je connaissais le risque permanent. Peut-être, elle serait encore là, si je n’étais pas aussi pressée de la voir se faire soigner les dernières semaines alors qu’elle ne voulait pas se faire hospitaliser. Moi, je ne voyais pas d’autre solution et la décourageait de rentrer à la maison par peur qu’elle n’arrête les soins (comme si souvent) qui se faisaient à 800 km de chez moi. De toute façon, tout allait de travers les derniers mois, comme si cette fin était inéluctable. Son destin, était-il écrit ? Que signifiait mon rêve ?
J’ai appris par la suite, qu’il y a trois stades de risque de suicide. Je cite de mémoire : le premier, c’est quand une personne dit qu’elle n’a plus envie de vivre, le second quand elle parle de suicide et le plus dangereux quand elle annonce son suicide. La veille du jour où ma fille a pris les médicaments, elle m’a annoncé sa décision de se suicider si elle en trouvait le courage et je n’ai rien fait – de toute façon, tous mes appels à l’aide avaient été vains jusque-là et elle n’était pas seule au moment où elle m’en parlait au téléphone. J’espérais juste que cela allait passer. C’était la dernière fois où nous nous sommes parlées ! Nous avions déjà eu de nombreuses conversations autour de sujet du suicide. Mais cette dernière fois, je n’ai pas trouvé de mots pour la retenir.
Même en cas de maladie, les proches se posent souvent la question s’ils n’avaient pu faire plus. J’aurais eu l’occasion d’encourager ma mère d’aller chez le médecin plus tôt quand elle me posait certaines questions. C’était au début de son cancer du sein. Moi, j’avais 15 ans et était dans le déni, donc je l’ai rassurée.
Pour mon mari, c’est autre chose. Je m’inquiétais pour lui, mais il ne voulait pas aller consulter un médecin. Ne pouvant rien changer à son choix, je ne m’en sens pas responsable du tout. Mais un mari n’est pas son enfant. Et puis, toutes les situations et toutes les relations sont différentes.
Je comprends que tu sois apaisée maintenant que la souffrance de ton mari a cessé. Pour ma part, je ne suis plus sous la tension que je ressentais du vivant de ma fille. Mais j’espérais toujours qu’elle se sorte de sa terrible maladie. Je veux croire qu’elle est bien maintenant.
Bonne nuit à toutes et à tous
Méduse