Bonjour à toutes et tous,
A lapuce, choumi, et les autres,
Rassurez-vous surtout, votre rôle d' épouse (ou compagne) et celui de mère ne sont pas du tout remis en question.... Hélas, Il en est des êtres comme des lieux, certains se protègent de digues qui fonctionnent un temps, puis un jour elles cèdent ! On ne peut pas parler d'abandon lorsqu'un cerveau "disjoncte" et que la conscience, le temps d'un éclair, fait de manière subite complètement défaut... Voilà la "défaillance" suite à l'intensité d'une douleur psychique que l'on peut sans doute reconnaître et admettre chez ceux que nous avons aimés plus que tout !
Je lis énormément sur le sujet depuis que mon unique enfant a fait ce geste malheureux sur elle-même car je ne comprends pas, je ne comprends plus ce qui l'a amenée à une telle détresse , comme je ne comprends pas qu'aujourd'hui, moi sa mère, je doive lui survivre, c'est horrible.
Sept semaines plus tôt elle avait assisté aux obsèques de sa grand-mère (ma mère) qui a vécu pratiquement le double d'elle.... Elle allait mal et occupés ailleurs cela nous a échappé, de plus le médecin qui la suivait depuis le début d'une séparation "lourde" n'a pas jugé utile de nous prévenir ; celui-ci a reconnu ce manquement, a fait son mea culpa après sa mort, trop tard !
Je vous passe le reste car étant donné qu'une mère donne la vie, ma réaction ne peut qu'être différente de la vôtre, sachant qu' un compagnon est censé être d'abord un partenaire, un co-équipier et, même si l'on se doit assistance, ce n'est pas ce que l'on attend de son enfant, en principe.
En France, nous méconnaissons et admettons mal les difficultés psychiques, par rapport aux pays de l'Europe du Nord. Ce qui explique qu'elles ne sont pas traitées en amont, que les a-priori d'un public désinformé sur ces questions perdurent... Que dire de la recherche en psychiatrie "freinée" parce que sous-financée, selon l'Inserm, mais également du fait de la "fragmentation", contrairement aux autres disciplines de santé, des concepts, doctrines, pratiques de soins dans la profession ... C'est bien ce qu'il ressort sur ce forum de nos expériences des "psy", plutôt déconcertantes pour bon nombre d'entre nous.
Quoi qu'il en soit, au nom de l'amour que vous avez partagé, de ce que vous avez construit, pour vous et pour vos beaux enfants, vous y mettrez le temps qu'il faudra mais vous parviendrez à vous ressaisir pour garder le cap et continuer votre route...
Un tel choc ébranle, épuise et remet en question, comment pourrait-il en être autrement ? Pourtant, vous retrouverez la confiance en vous ainsi que l'énergie suffisante pour poursuivre ce que vous avez entrepris... pour vous, pour vos enfants, pour celui ou celle que vous avez aimé(e) qui vous a aimé(e) -à qui la force vitale, à un moment donné, a manqué- c'est ce que je vous souhaite de tout coeur.
Affectueuses pensées.
Mj