Nicole,
Je ne réponds que tardivement mais je voulais te remercier pour tes mots si justes et si proches de ce que je vis.
Le temps est un allié autant qu'un ennemi dans ce parcours qu'est le nôtre... Le chemin est long mais il y a des "bornes", des étapes qu'il faut passer et dont on ressort toujours plus fort.
Cela fait bientôt 4 mois que Milo nous as quittés. Je relis mes posts sur ce forum et je réalise combien j'ai avancé.
Des bornes, j'en ai passé , certaines se sont retrouvées dans mon dos sans que je m'en rendes compte. D'autres furent dépassées au prix d'un long et harassant parcours, me laissant vidée physiquement, moralement.
Et aujourd'hui je réalise que ce chemin de deuil ne sera jamais vraiment fini, que je porterais l'absence de mon fils tout au long de mon existence, qu'on ne cesse jamais vraiment de pleurer nos enfants disparus et la vie qu'ils auraient dû avoir.
Mais je l'accepte, sereinement. Milo à trouvé sa place dans mon quotidien, dans mon coeur, et nul ne pourra l'en déloger. Les autres l'oublieront, se tourneront vers les enfants qui suivront mais il sera toujours en moi. Je vais continuer à faire vivre son souvenir avec les larmes, le sourire, ou les deux à la fois. Mais je vais aussi continuer de vivre, pour lui, pour nous, pour son petit frère ou sa petite soeur a venir.
Aujourd'hui, je suis enceinte. Cette petite vie s'est présentée à nous trois mois exactement après le décès de notre fils.
Ce n'est pas une grossesse facile, elle a commencé par des saignements, des angoisses, une attente insupportable dans ce service d'urgences où j'ai accouché de Milo en catastrophe en novembre dernier.
Mais pourtant, oserais-je le dire, tout va bien. J'apprends de nouveau à me faire confiance, à faire confiance à cette petite crevette de 10 mm qui se porte comme un charme malgré le papier toilette tâché depuis 6 jours...Comme pour me montrer que mes angoisses sont vaines, que quoiqu'il arrive, je n'ai le contrôle sur rien...Et que si le pire peut encore arriver, cela signifie aussi qu'on peut avoir droit au meilleur.
J'y crois. J'espère ne pas le regretter, mais j'y crois...