Merci Eva et Frederico pour vos réactions .
Elles me rappellent le chemin parcouru et la sérénité qui a gagné mon coeur même s'il arrive que certains moments, rares j'ose le dire, me ramènent à des souvenirs douloureux mais d'une si grande douceur.
Ce 11 novembre 1994 a été la fin d'une minuscule vie, celle d'un bébé que je portais depuis presque 7mois, un bébé qui était desiré, attendu, aimé. Ca a aussi été la fin de la vie de la jeune femme que j'étais alors. Au sens figuré mais pas que... J'ai moi même flrté avec la mort. Une part de moi devait partir avec lui, mais l'instinct de survie, mes 21 ans à peine, le destin, que sais-je... Le fait est qu'à la surprise des urgentistes, j'ai survécu.
Mais longtemps je me suis sentie en sursis, sans savoir pourquoi, pour qui... Ma vie était sans but, sans envie, sans projets. J'avançais un jour après l'autre, une heure après L'autre, Je regardais le monde tourner autour de moi mais sans moi, la vie battre autour de moi mais en moi, un vide sidéral...
Et puis nouveau choc, un divorce... Et le vide un peu plus grand encore....... Et là au lieu de sombrer pour de bon, la colère a envahi mon coeur, mon corps et m'a fait relever la tête et me battre. Me battre pour retrouver ma santé physique et psychologique.
Tout ça pour dire que je suis passée par toutes les étapes d'un deuil. Je n'ai pas été plus courageuse ou plus malmenée. J'ai versé des larmes à en tomber d'épuisement, je me suis raccrochée à des objets sans valeurs pour prolonger le lien avec mon enfant.... Mais un jour on regarde autour de soi et on réalise qu'on tourne à nouveau avec le monde. On regarde en soi et il n'y a plus tant de vide..... On y trouve de l'amour, un amour pur et intense, un amour qui nous porte.
Alors on reprends la route avec ses petits bonheurs jusqu'à se dire "je me sens bien, heureuse même"
Il faut savoir saisir cet instant, réaliser son importance.
Je ne te ferais pas l'affront, Frederico, de dire que je te comprends car je ne sais pas, vraiment pas, comment on peut trouver la sérénité en perdant un enfant dans les circonstances que tu affrontes. J'espère juste que tu sauras un jour trouver la paix que ton garçon ne trouvait pas.
Eva, chérir les souvenirs partagés avec votre fille est (ou sera j'espère) source d'amour et de douceur. Qu'avec le temps cet amour étouffera la souffrance. Elle ne fera pas disparaître le manque bien sûr mais au moins apaiser votre souffrance.
Amicalement
Nicole