Bonsoir,
C'est une grande première pour moi d'écrire sur ce forum mais ce soir j'ai décidé de m'aider. J'ai perdu mon... Petit ami? Amour de ma vie? Ma moitié? Il y a un an et demi. Ça faisait cinq ans que nous étions ensemble mais à 22ans nous n'avons pas eu le temps de vivre ensemble ou de nous marier d'où ma difficulté à définir notre relation. J'ai l'impression que les mots ne sont pas assez forts, assez justes pour dire à quel point je l'aimais et ce qu'il représentait pour moi. Je ne suis ni veuve ni vague connaissance, il était lui, j'étais moi, nous étions nous. Désolée pour le ton que j'utilise, je fais un effort pour essayer d'être juste et aller au bout de ma démarche (poster ce message). Il est mort brutalement, passionné de chasse sous marine il a fait une syncope en mer. Je n'étais pas présente, il devait venir me chercher à l'aéroport le soir même. Je suis arrivée lors des recherches, j'ai découvert sa disparition une fois sur place, ses parents avaient lancé l'alerte. Son corps a été retrouvé le lendemain. Je passe les détails de la douleur, de l'incompréhension, de l'hébêtement qui ont suivi. J'ai la chance d'être proche de ses parents et d'avoir trouvé un solide soutien en eux. J'ai continué mes études, mon mémoire et malgré les moments terribles je suis fière de pouvoir dire que j'ai réussi à avancer malgré tout. Mais quand on essaye d'être honnête je sais que je ne gère pas bien la situation. Je surcompense auprès de ma famille, de mes amis et je suis très souvent souriante, rares sont les fois où ils m'ont vu pleurer ou supplier qu'il revienne. Je n'arrive pas à parler à mes proches, ni à un psy. Je partage avec ses parents en essayant de ne pas les enfoncer non plus. Des que j'ouvre la bouche j'ai l'impression de dire tout et son contraire, de travestir la réalité. Je n'arrive pas à y voir clair. Je pensais réussir à aller mieux mais je me rends compte que je vais parfois "moins pire" sans aborder les choses en profondeur. Je suis obstinément et malheureusement athée. Je ne sais plus sur quoi me tourner ni quoi faire pour accepter sa disparition. J'ai souvent l'impression de bien réussir à gérer alors que je déplace simplement ce qui me ronge (J'arrive à être détachée ou à ignorer les pensées qui me traversent dans la journée). Je n'ai plus de notion du temps, peur de dormir car peur de voir une journée de plus prendre fin, des pertes plus ou moins importantes de memoire mais surtout une difficulté inhabituelle à me remémorer des souvenirs que j'ai partagé avec lui ou même à voir son visage autrement qu'en visualisant mentalement une photo.
Je sais pas vraiment ce que j'attends de cette démarche d'écrire ici peut être que c'est pour me convaincre d'entrer dans le deuil