Physiquement, je tiens le coup ... Mais pour encore combien de temps ?
Pour mes enfants et petits-enfants, je m'astreins à avoir une vie organisée, à pratiquer la marche 2 à 3 heures par jour (c'est la seule chose qui me relaxe un peu), à faire les courses, à me préparer à manger, à faire le ménage, à essayer de caser quelques petites activités ... La seule chose vraiment positive, c'est que je dors relativement bien et le matin tôt, je me lève sans grosse fatigue.
Moralement, c'est la grande débâcle ... Les crises de larmes ne s'apaisent pas et me surprennent n'importe où ... Malgré mes efforts pour rester positif, je vois tout en noir, et parfois, j'ose le dire, je pense à la rejoindre pour arrêter toute cette souffrance ... Alors, je pense à mes enfants et petits-enfants, et j'arrive à me raisonner.
Compte tenu que le moral et le physique sont intimement liés, je me dis que ma relative bonne forme ne va pas durer et que le contrecoup va arriver comme un boomerang ... Je m'y attends et je m'y prépare !
Il y a eu 3 mois hier qu'elle est partie ... Je craignais cette journée, qui, pourtant, n'a pas été pire que les autres grâce aux enfants qui m'avaient invité chez eux et qui m'ont un peu changé les idées.
Aujourd'hui, c'est la descente aux enfers ... Je hais la solitude et pourtant, je me mure dans le silence et le chagrin ... J'essaie, malgré tout, de faire "bonne figure" auprès des enfants qui, eux aussi, doivent assumer la perte de leur maman ... Inutile de rajouter à leur peine.
Bref, tout ça pour vous dire que ça ne va pas et que, probablement, ça n'ira jamais plus ... Mais là, je suis pessimiste et demain sera un autre jour ... Heureusement !
Alors, je viens vous voir, recueillir auprès de vous une parcelle de courage, et vous dire que je pense à vous ...
Affectueusement,
Jean-Luc