La société sera toujours remplie de "bien pensants" persuadés de savoir ce qui est bon pour les autres.
Il n'y a pas vraiment de temps "établi" pour le deuil, il dépend essentiellement de la relation que l'on avait avec le disparut, et dans tous les cas le fait d'avancer dans le deuil, voir de (re)faire sa vie ne veut pas pour autant dire faire une croix sur son passé ou oublier ceux qui sont partis.
Quand on perd un mari c'est un peu comme quand on divorce, la pression de la société veut que l'on refasse sa vie sans songer au temps qu'il nous faut pour nous reconstruire (je suis séparée depuis 3 ans et franchement je ne suis pas prête à reprendre un autre homme pour autant).
En ce qui concerne le deuil, je n'ai pas perdu mon mari mais mon fils, et là aussi parfois la société et les "bien-pensants" nous imposent des standards, il faur que l'on soit "heureux", que l'on fasse d'autres enfants (si on en a l'âge) ou que l'on passe à autre chose parce qu'on a d'autres enfants dont il faut s'occuper lorsque c'est le cas. C'est l'une des choses que je déteste le plus quand je rencontre des gens, quand ils me disent que j'ai "encore 2 autres enfants", comme si on pouvait tout simplement oublier nos proches perdus et continuer à vivre comme si de rien n'était.
Non. Non seulement il n'y a pas de "délais" pour pleurer nos morts, qu'il s'agisse d'un conjoint, d'un parent, d'un enfant, d'un frère ou une soeur, d'un ami mais en plus, une fois les larmes séchées et que l'on a appris à vivre avec ce manque, à 'apprivoiser cette absence, non cela ne veut pas dire que l'on doive les oublier, ne plus aller au cimetière, ne plus leur adresser de prière, ne plus en parler ou leur rendre hommage.