Bonjour,
je reviens après quelques mois sur le forum, le temps a passé à la fois très vite et assez bizarrement depuis le décès de mon mari à 52 ans, en juin 2011, 2 mois et demi après les premiers symptômes d'un cancer du poumon fulgurant (sans avoir jamais fumé). On n'a même pas eu le temps de démarrer la chimio. En fait on a compris après, sur le moment tout s'affolait, avec des symptômes incompréhensibles et apparemment pas liés entre eux
j'ai fait beaucoup de choses avec ma dernière fille depuis. Mais paradoxalement, c'est maintenant que le côté "définitif" me pose problème : la 1ère année, j'ai essayé de "brouiller les pistes", tout ce que nous avons fait nous l'avons fait différemment : pas le même lieu, pas à la même date, pas avec les mêmes personnes. Nous avons eu notre chien, projet toujours remis à plus tard, fait des activités..
Maintenant, il faut assimiler que l'on ne pourra pas toujours faire comme ça et qu'il faut arrêter d'éviter les situations où l'on peut comparer avec "avant"
j'ai depuis, l'impression d'être double : je vis, je sais me débrouiller seule
mais par moment, je reprends conscience de sa disparition et je m'affole
Est ce que l'on accepte un jour ?
Une chanson, un film, un mot, un rayon de soleil dans la campagne,.. ou les fêtes de fin d'année.. et tout resurgit quelque fois violemment
j'ai des tas de petites aides pour m'aider au quotidien : une amie géniale (dont le mari est tombé malade depuis, mais au niveau neurologique ce qui est terrible aussi) avec laquelle on se fait un café lorsque ça ne va pas ; toujours avoir des projets même si parfois cela paraît décalé ; la musique ; un soin de beauté (et oui, un massage cela évacue le stress) ; un anxyolitique au coup par coup, si vraiment ça s'installe ; beaucoup de lectures, sur la vie, la mort ou autres; et le fait qu'il ne voudrait pas que nous soyons trop malheureux; mes "grands"qui s'occupent de leur soeur, mais pas assez souvent. Elle aussi est suivie par un psy
en fait, c'est tous les jours qu'il faut redémarrer et le matin est quelque fois très très dur : j'essaie alors de visualiser un moment sympa qui m'attend ou alors je pleure et ça va mieux ensuite
j'espère que ma prose vous aura un peu aidée, je crois qu'il ne faut pas regarder les années qui s'annoncent, d'abord parce qu'on ne sait pas pour combien de temps on en a, et il faut profiter de ceux que l'on aime, et puis lâcher prise comme disent les psy (ah oui, eux aussi peuvent aider à passer le cap)
de tout coeur avec vous
Betty