Bonjour,

Je vis le deuil de ma maman depuis bientôt 1 an déjà. je suis soutenue par certains amis, mais moins par d'autres que je n'ai d'ailleurs plus trop envie de voir. Et je ne sais pas vraiment pourquoi. Je ne suis pas bien en leur compagnie, ils ne comprennent pas ce que je vis et les modifications que cela a entraînées (au niveau existentiel, spirituel) et me donnent des "conseils" ou disent des paroles assez maladroites. Sur le moment je n'ose pas dire que cela me blesse, et du coup je les fuis. Il y a ceux dont je recherche la compagnie et avec qui on a des discussions très fortes, très profondes qui font avancer, et d'autres, où ça reste dans le superficiel ou 4a tombe dans la maladresse et cela me blesse.

Qui a vécu ça? C'est normal? Que faire? je précise que je suis vraiment mieux si je n'ai pas de nouvelles d'eux, et que je ne les vois pas... Mais ils doivent se demander ce qui se passe (mais ne me demandent pas directement...).

Merci pour votre aide

Bonjour Doucette,

J'ai perdu de vue plusieurs amis depuis le décès brutal de mon fils aîné en décembre.
J'ai eu l'occasion d'échanger avec la plus proche cet été. Elle m'a dit de but en blanc qu'elle me trouvait beaucoup trop en colère et qu'elle souhaitait se protèger.
Soit. Sur le coup, cela m'a semblé terriblement injuste, cruel et idiot.
Maintenant avec plusieurs semaines de recul, je pense surtout qu'elle ne sait pas ce qu'est un deuil et ses consèquences.
Sans parler de lui pardonner, ce n'est pas le propos, je ne souhaite plus avoir de contact avec elle.

Si cela te fait du bien de ne pas les voir, un conseil, ne les vois plus. Le deuil est suffisamment difficile sans se perdre dans un relationnel compliqué surtout s'il n'apporte rien.
(un peu d'égoïsme ne fait pas de mal).

B.

Bonjour Doucette,
Je vis la meme chose que toi, j'ai perdu mon Papa depuis un peu plus de 4 mois, il est parti subitement le 13 avril dernier à l'âge de 67 ans après deux mois de coma. Je suis très mal et je m'en veux j'aurais tellement du lui dire chaque jour à quel point je l'aimais. Je suis bouleversée, je pleure tous les jours, je pense au pire tous les jours.
Ce que tu vis moi aussi, parfois des gens me blessent, mais ne fais pas comme moi, je vis repliée sur moi meme, je ne supporte plus personne, j'en veux au monde entier. Je vois un psy mais c'est dur.
Je voulais juste te laisser un petit mot pour te dire que tu n'es pas seule et qu'il n'y a que les personnes endeuillés qui peuvent comprendre cette foutue douleur car perdre un parent, c'est perdre sa base, ses racines.
Bon courage et amicales pensées.
Catherine

Merci à vous, kathy et jeapy.
Oui, il faut prendre soin de soi d'abord, et quand ça va mieux, aller ers les autres. Bizarrement, j'ai rois l'intiative de voir cet ami qui m'a blessée, cela aura lieu ce we dans un lieu public, on va voir...
C'est sûr qu'en pareilles circonstances on reconnait ses vrai amis. Avez vous aussi rencomtré de nouvelle spersonnes, depuis votre deuil? Moi oui et elle sont étonnament plus compréhensives! N'hesitez pas à aller vers les autres, surtout kathy, dans quelle région es.tu?

Amicalement-

Doucette

son mari m'a dit: ça n'empêchera pas la terre de tourner"  celà fait très mal, quand on essaie de survivre

Elle est dure cette phrase, elle est dure parce qu'elle est complètement vraie mais que l'on n'a pas envie de l'admettre quand on vient de perdre un enfant.
J'ai vu le film Du vent dans mes mollets, il y a quelques jours et la petite héroïne le dit gravement. Elle a perdu un proche et s'aperçoit que rien n'a jamais changé alors que son quotidien est complètement bouleversé.

Te dire cela sans aucune empathie, c'est n'importe quoi vraiment. Sans m'hasarder trop, je crois que tu peux laisser tomber les relations avec eux. Ils ne comprennent pas ce qui t'arrive.

Je rebondis aussi sur la remarque cinglante que tu préparais pour ta cousine éloignée. J'en avais préparé une aussi pour un ami qui m'a un peu laissé tomber depuis le drame.
Or, par hasard, il a sonné à ma porte mercredi pour prendre un café que je lui ai volontiers offert. Et bien, j'ai oublié de lui dire.
J'ai profité du moment présent et de sa présence. Bref, tout cela pour te dire que préparer une remarque cinglante fait parfois du bien mais que de ne pas la dire et de juste discuter avec la personne, c'est bien aussi.
Je suppose que là, je ne t'aide pas beaucoup.

B.

Bonjour anges,
Je ne sais pas quoi te répondre à cette dernière question.

Peut-être une réflexion ou deux personnelles.
D'une part, à mon avis, il faut éviter les relations toxiques, les gens pas forcèment méchants ou mal intentionnés, mais maladroits et qui ne comprennent pas notre situation.
D'autre part, il faut moins attendre des gens (et moins donner en retour) pour profiter égoïstement de l'instant présent. Une invitation à manger, à prendre un café si l'on a envie. Refuser si l'on a envie également.

De mon côté, je trouve un réconfort énorme dans cette deuxième possibilité. Je l'illustrerai par un exemple, malheureusement triste. Mon fils est décédé fin décembre. Un couple d'amis a perdu son bébé fin mai. Depuis, le malheur nous a rapprochés. On aurait préféré bien sûr ne jamais avoir à se revoir mais pleurer ensemble fait du bien.
Ils m'ont dit une phrase très belle à mon avis. En gros, ils m'ont dit qu'ils s'étaient trouvés bien lâches après le décès de mon grand, qu'ils n'avaient pas cherché à m'inviter ni à me proposer quoi que ce soit et qu'ils le regrettaient amèrement maintenant, sachant l'importance que cela peut avoir.
Je leur ai répondu que cela n'avait pas d'importance que l'important, c'était maintenant.

B.

Bonjour Doucette,

Malheureusement, ou heureusement, selon le cas, le deuil est un événement traumatique qui te permet de voir si tes amis le sont vraiment. J'ai perdu ma mère il y a 14 ans d'un cancer. A l'époque mon mari et moi avions un couple d'amis avec qui nous étions très souvent ensemble. Un soir, ils viennent manger à la maison et je leur apprends que ma mère est en phase terminale. On était fin avril. Elle est décédée le 20 juin. Je n'ai plus eu aucune nouvelle ni avant, ni après son décès…J'ai revu le mari un an après dans un magasin, très heureux de me voir. Comme je lui exprimais ma surprise de ne pas avoir eu de nouvelles, il m'a avoué, gêné, que c'était parce qu'ils ne savaient pas quoi me dire!!! Bel exemple d'empathie et de compassion… Les inconnus de ce site en ont davantage pour moi. Bien entendu, j'ai refusé qu'il me donne son nouveau numéro de téléphone et lui ai souhaité bonne route, sans nous. Depuis, j'ai rencontré d'autres personnes, de vrais amis qui sont là, de façon discrète, certes, mais présents. Je pense que nous souffrons tellement que nous aimerions que les gens nous parlent de nos morts plus souvent. Ils ont peur, tout simplement. Ils n'osent pas. Ils pensent que ne pas en parler nous évite de penser. Comme si nous attendions qu'on évoque nos disparus pour penser à eux!!! Gardons nos amis près de nous, mais n'attendons pas plus qu'ils ne peuvent nous donner. Ce site est une vraie bouffée de soutien quand on se sent trop désemparé parce que nous savons ce par quoi nous passons.

Bon courage à toi, et n'hésite pas à venir nous parler

Madâme