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Hors ligne qiguan

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Hors ligne Faïk

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Re : actualité
« Réponse #1 le: 03 juillet 2023 à 23:09:35 »
J'avais vu l'article, j'avais hésité à le poster...
En dehors de trouver bien moche le fait de se servir d'un deuil pour asseoir ses convictions, l'article montre bien le décalage voire la non-compréhension qu'il peut y avoir entre les endeuillés et les autres.
Les divers posts des intervenants ces dernières heures ne disent pas autre chose.
Un espace tel que le forum a de beaux jours (si on peut dire ça comme ça  :( ) devant lui...


Hors ligne Faïk

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Re : actualité
« Réponse #2 le: 03 juillet 2023 à 23:29:10 »
J'en profite pour dire que Ma réaction dans la seconde qui a suivi son décès
a été une immense colère... Adressée au médecin, parfait inconnu,  qui venait d'en faire le constat, et qui s'est permis alors de "tutoyer" celui qui était ma vie, au mépris de toute décence élémentaire.
J'ai poursuivi le doc dans les couloirs, lui intimant de cesser des familiarités qui m'étaient insupportables, nous dépossédant, nos enfants et moi de notre toute et ultime intimité avec celui qui venait de nous quitter.
Je n'ai rien oublié, c'était hier...

Personne unique, deuil unique.
Je m'étonne encore aujourd'hui qu'il faille toujours le préciser...

« Modifié: 03 juillet 2023 à 23:32:35 par Faïk »

Hors ligne qiguan

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Re : actualité
« Réponse #3 le: 04 juillet 2023 à 07:20:07 »
Oui le deuil n'est compris que de l'intérieur
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Hors ligne Alice

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Re : actualité
« Réponse #4 le: 04 juillet 2023 à 13:56:17 »
Moi aussi j'ai souri le jour de l'enterrement de mon amour... Mais parce que j'étais contente de voir tout ce soutien, tout ce monde venu lui rendre hommage, ces textes que ses amis ont lu me faisait du bien, et surtout.. je ne réalisais pas vraiment qu'il n'étais plus là...

La maman de Nahel voit tout ce monde réagir pour son fils, ça doit être une émotion si particulière...
Contente de voir que les gens soutiennent son sentiment d'injustice, mais certainement que de retour chez elle, elle a dû s'effondrer...

Je n'ai pas eu accès au lien, ça ne veut pas s’ouvrir...
Tu es parti, mais tu habites ce que je suis devenue...

Hors ligne qiguan

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Re : actualité
« Réponse #5 le: 04 juillet 2023 à 18:35:25 »
Citer
Je n'ai pas eu accès au lien, ça ne veut pas s’ouvrir...
problème de pop up bloqué ?
Mort de Nahel : l’attitude de sa mère lors de la marche blanche à Nanterre n’a rien « d’étonnant »

La mère de Nahel a vu des militants d’extrême droite remettre en cause la sincérité de son deuil. Mais il existe une multitude de manières de réagir face à la perte d’un proche, soulignent deux spécialistes du sujet.
Par Mathieu Alfonsi
PSYCHOLOGIE - Elle devrait paraître « triste », voire « effondrée »… Suite à la mort de Nahel, abattu à bout portant par un policier lors d’un contrôle routier mardi 27 juin dernier, à Nanterre, sa mère Mounia M. a été prise pour cible sur les réseaux sociaux par une partie de l’extrême droite, remettant en doute la sincérité de son deuil.

En cause, selon ces sympathisants ? Son attitude, lors de la marche blanche en hommage à son fils, organisée jeudi 29 juin, ne serait pas celle qu’on attend d’une mère qui vient de perdre un enfant. Si celle qui a inhumé son fils ce samedi au cimetière du Mont-Valérien s’est montrée très émue et touchée, elle a également affiché des sourires, saluant et remerciant la foule venue la soutenir, tout en réclamant justice pour Nahel.
Pourtant, cette attitude n’est « pas du tout étonnante », confie au HuffPost Marie-Frédérique Bacqué, une psychologue clinicienne, professeure en psychopathologie clinique à l’Université de Strasbourg et spécialiste du deuil. « C’est une attitude que l’on peut retrouver suite à une perte brutale. Le deuil d’un enfant est toujours extrêmement difficile. Il y a une situation d’incrédulité qui peut durer de quelques heures à quelques jours. »

« En général, quand on apprend une telle nouvelle, on n’y croit pas dans un premier temps. Il faut un certain temps pour intégrer l’information qui remet en cause, dans le cas de la mère de Nahel, 18 ans d’existence. Le problème est d’accepter la réalité de la mort. Et dans la majorité des cas, on l’accepte quand on voit le corps du défunt », complète-t-elle.
Pas de logiciel de deuil

Alain Sauteraud, psychiatre spécialiste du sujet et auteur du livre Vivre après ta mort : Psychologie du deuil (ed. Odile Jacob), rappelle qu’il existe « une infinité de deuils différents » : « Il y a un décès par minute en France, et pourtant, il n’y a pas deux deuils identiques. Il n’y a pas de logiciel. Aux mêmes obsèques (celles de Nahel auront lieu ce samedi 1er juillet, ndlr), on voit des gens qui ont des émotions très différentes. »
La manière dont on réagit face à la perte d’un proche dépend d’une multitude de facteurs : de la relation et de l’histoire que l’on entretient avec le défunt, de son âge, des circonstances de sa mort… Même si certains sentiments peuvent prendre le pas sur les autres.

Dans les cas des décès attendus, celui qui domine est plutôt le soulagement, « lié au fait que la personne ne souffre plus ». Si la mort est brutale, la personne endeuillée est confrontée au choc. Et dans le cas de la perte d’un enfant, « c’est un état de sidération qui prédomine ».

« Il y a un mélange de sentiments très divers qui se succèdent et se chevauchent dès l’annonce de la mort. La tristesse, évidemment, mais aussi, l’angoisse, la colère… » Colère qui peut prendre le dessus dans les cas de décès qui semblent particulièrement injustes.
Et ne pas se montrer triste ne veut pas dire qu’on ne l’est pas. Plusieurs émotions sont présentes simultanément, mais le cerveau est pris par celle qui domine. « Le symptôme spécifique du deuil, ce n’est ni la tristesse, ni l’effondrement », explique le psychiatre. « C’est l’état de manque. Suite à une mort traumatique, il n’est pas forcément au premier plan. Il est caché. »
Une situation peu propice au deuil

Selon Marie-Frédérique Bacqué, la situation dans laquelle se trouve la mère de Nahel, qui est au centre de l’attention, ne l’aide pas à accéder au deuil. « Elle est portée par une foule qui la soutient, qui lui transmet que la mort de son fils est révoltante. Quand on n’a pas la possibilité de se recueillir entre proches, ça peut prendre beaucoup de temps pour accéder à des sentiments de tristesse », estime-t-elle.

Son attitude se retrouve parfois chez les mères de soldats, selon la chercheuse, qui mettent de côté la douleur et le chagrin pour exprimer leur colère ou leur sentiment d’injustice lorsque la guerre a emporté leur enfant.
Quant au rire, il n’est pas forcément associé à la joie. Il peut être une défense psychique inconsciente, comme on peut l’observer lors de certains enterrements, mais aussi le signe de l’excitation de groupe, d’une tension… « Inconsciemment, la mère de Nahel peut sembler joyeuse et portée par le mouvement », analyse la chercheuse avant d’estimer : « Mais elle doit vivre quelque chose d’extrêmement stressant. »
huffingtonpost.
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