Ah mes amis vivement que ce WE de trois jours se termine c'est long! Je suis allée me promener sur une avenue où il y avait une grande brocante. Les gens attablés aux terrasses qui riaient devant une grosse glace. J'étais contente pour eux, qu'ils en profitent. Moi aussi du temps où on était seuls au monde, lui et moi, j'ai du croiser le regard d'hommes ou de femmes égarés qui avaient perdu l'un des leurs mais bien sur je ne les ai pas vus.
J'essaie de me dire que de là où il est, il doit voir les 7 ou 8 milliards d'humains sur cette terre et qu'il doit se dire qu'il y a du boulot. J'essaie de me dire qu'il ne m'appartient pas, qu'il ne m'a jamais appartenu, qu'il est universel maintenant, qu'il faut que j'avance. J'ai envie d'aller travailler au Samu Social, mon jour de congé de la semaine, puisque je travaille le samedi mais pas le lundi, plutot que de me ronger avec le manque de lui, et en plus j'aurais l'impression de lui rendre un peu de l'immense cadeau qu'il m'a fait d'exister et de m'aimer, d'avoir accepté avec autant de dignité de partir, alors qu'il n'en avait évidemment pas envie, sans se plaindre jamais.
J'essaie de me motiver, de me dire allez bouge, mais je n'ai pas le courage. Je ne suis bonne à rien. Je sais que j'ai eu une chance incroyable de vivre ces moments, je l'ai rencontré à 50 ans, j'en ai 53 et je l'ai perdu. Je sais que beaucoup attendent encore de rencontrer la personne avec laquelle ils seront enfin en paix et en amour. J'en sais quelque chose, je l'ai attendu pendant 30 ans en vivant des histoires fades et frustrantes. Alors je me dis à ton tour de donner, bouge. Mais je n'en ai pas la force.
Vivement ce soir que je dorme enfin.
Je vous embrasse. Lauren