Triste journée, triste vie, triste semaine à venir...
Envie de rien, à part aller me coucher et pleurer.
Je n'ai pas eu la force d'aller au cimetière, les enfants y sont allés chacun de leur côté.
Ils ont mis une jardinière de bambous sur la tombe. Bruno adorait ça.
Mon chéri, cette 1ère fête des pères sans toi est si dure. C'était un moment de l'année que notre fille adorait, elle en profitait pour te gâter, toi son papounet. Elle a pleuré, tu sais, tout à l'heure, et pourtant elle pleure rarement.
Tu ne peux pas savoir comme tu nous fais du mal.
Notre fils a pleuré aussi, je l'ai entendu au téléphone.
Plus rien ne lui paraît grave, me dit-il, maintenant...
Tu te souviens qu'il t'a présenté sa compagne, 2 jours avant ton suicide ? C'était un moment important pour lui.
Tu te souviens avoir dîné avec notre fille la veille au soir ? Lui avoir parlé au téléphone une heure avant ?
Je me reprocherai toujours nos disputes, mon amour, mais eux n'avaient pas mérité de te perdre.
Tu avais une famille aimante, une femme en colère mais amoureuse, et tu le savais.
Tu as quand même écrit que tu ne manquerais à personne.
Il ne me reste de toi pour l'instant que de mauvais souvenirs, et pourtant je t'aime à en crever.
Petite pensée parasite pour terminer cette journée en beauté : Et si je l'avais fait culpabiliser au point de siphonner le peu d'estime de soi qu'il avait ? Et si je lui avais fait subir de la violence psychologique avec mes réactions colérico-hystérico-inutiles ?
C'est le retour de la culpabilité, et son cortège de questions épuisantes mais à étudier.