Ah my God... que de détresses vous vivez, Yohann, Roselyne, je suis chavirée de vous lire. Aucune possibilité de se reposer, de "regarder le gazon pousser", comme je viens de me donner la chance.
"en ce moment, avec sa douleur personnelle, ne serait-ce pas à elle d'avoir cette fois cet appui ?"
Vos responsabilités sont énorme!
Ça me fait aussi un peu penser à ma petite histoire, quand Lowell était malade, quand il est mort, mon patron insistait pour qu'on finisse une offre ce service "tu vas avoir de la job pour 6 ans devant toi Caroline, tu vas voir". Oui, mais mon corps, ma tête, tout mon être était épuisé, en plus de la belle famille qui est venue durant 2 semaines des États-Unis, d'Arabie Saoudite... et Laure, seulement 7 ans.
Personne ne l'a gardée! Je courrais tout le temps, tout le temps: ne t'effondre pas Caroline.
J'avais peur d'être un danger public sur la route, tellement j'étais ailleurs.
---
Et vous, après un an, après quelques mois, vous avez ces grandes responsabilités sans aucune possibilité de libération, d'aide, de soutien. Comment sortir de ce désespoir?
Avez-vous un peu d'aide compatissante autour de vous?
---
Tiens, tout le monde sait que je suis en arrêt de travail. Seule une collègue de travail a eu la gentillesse de m'appeler, de prendre le temps de sortir avec moi. Les autres... rien.
Il faut demander, sinon, on ne reçoit rien.
Pour quelque temps, je veux m'apitoyer sur moi-même, en ce moment, mais de façon consciente. Puisque personne ne s'est soucié de moi, à 8 ans (pareil pour mes soeurs et mon frère) quand mon père a essayé d'étrangler ma mère. Durant des années, il a été malade et personne n'est venu nous voir pour nous dire "Comment ça va Caroline, ton père a fait des folies, ta mère en a plein les bras. Mais toi, ton petit coeur, il va bien?"
Je me suis apitoyée sur moi-même une bonne partie de ma vie, mais dans ma tête, seule, errante, comme une pauvre enfant malheureuse, et qui le sera toute sa vie. Et, c'est ce qui me rend si faible: avec culpabilité. Aujourd'hui, je veux pleurer sur Lowell, sur mon sort, je veux le déterrer de mon jardin, parce que je sais que si je ne le fais de manière consciente, je vais continuer à le faire durant les 40-50 prochaines années qu'il me reste à vivre. Mais dans la plus grande paix: j'y ai droit.
---
Yohann, Roselyne... que de responsabilités depuis tant d'années... vous êtes courageux. Je vous souhaite une belle paix intérieure, afin que votre vie soit joyeuse. Pas toujours, mais que le "fond" soit joyeux.
À plus tard,
Caroline