Auteur Sujet: un an  (Lu 6408 fois)

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mon alter ego

  • Invité
un an
« le: 04 octobre 2012 à 20:51:11 »
Je n'ai pas laissé beaucoup de post sur ce forum ,on se souvient surement pas de moi ,mes dernières impressions ont été faite sur le sujet le retour des vacances .
je vous lis tous les jours ,et moi j'ai du mal a écrire ce que je ressens ,je vous envie a ce sujet d'ailleurs .
donc moi j'arrive a un an de deuil le 16 octobre et j'ai du mal ,je pleure ,il me manque tellement ,j'ai beaucoup de mal a me dire que c'est de lui que je parle (cela doit etre une forme de déni).
je n'ai toujours pas repris le travail ,mon médecin s'inquiète de moi,il me donne des médicaments mais je ne les prends pas .
Heureusement que mes filles sont là .
a bientot
nathalie

tiobob

  • Invité
Re : un an
« Réponse #1 le: 04 octobre 2012 à 21:04:04 »
bonjour Nathalie,

Le manque et la souffrance sont tellement violents que parfois il nous faut bien du temps pour retourner affronter le monde du travail.
Moi j ai été arrêtée un an aussi, et tu vois, même après un an je dirai que j ai repris trop tôt, ou trop vite.
Quant aux médocs, moi ça me fait très peur et j ai tout refusé en bloc.
Aujourd hui je commence à me dire que parfois ça pourrait peut être m aider à souffler un peu, mais j ai peur que ça soit plus dur ensuite ,et de devenir dépendante aussi.
Pour moi ça fait maintenant 3 ans, mais j ai vécu anesthésiée pendant longtemps à ma manière et à présent les émotions refont surface avec une grande violence.
Il n y a pas de meilleure méthode ni de timing à respecter je pense, c est à chacun de sentir son rythme et de définir les voies par lesquelles il traversera cette épreuve: les médocs,les médiums,l acupuncture, l hypnothérapie, la psychothérapie, la "forumotherapie" (celui là je l ai inventé exprès pour ceux qui viennent sur ce forum car c est vrai, c est aussi un peu une forme de thérapie  :P)...
En tout cas ça ne se discute pas.A chacun ses convictions, ses opinions et les modes de guérison qui lui conviennent.
A chacun sa souffrance et son rythme pour cicatriser.....

A chacun le droit d etre unique avec une histoire unique et cet etre....unique qui nous manque tant.

je t embrasse

tiobob

Pervenche

  • Invité
Re : un an
« Réponse #2 le: 04 octobre 2012 à 21:39:29 »
Bonsoir Nathalie,

Tu es venue en effet rarement nous parler sur le forum... Je comprends combien il est difficile d'écrire pour dire ce que l'on ressent. Alors, pourquoi ne pas nous raconter ce que tu as vécu avec Eric, ce serait un début. Moi aussi, je peux raconter des faits, mais les ressentis sont plus difficiles à décrire, à avouer.

N'hésite pas Nathalie, ici, tu le sais bien, nous ne jugeons rien. Nous sommes seulement des mains tendues vers les tiennes.

Tu approches d'une date difficile, alors accroche toi à notre grande chaine, nous sommes là, tout près de toi.

Tendrement à toi,
Claire

mon alter ego

  • Invité
Re : un an
« Réponse #3 le: 04 octobre 2012 à 23:39:31 »
bonsoir
merci pour vos réponses
donc voilà ,je vais un peu vous raconter mon histoire
dans la nuit du 18 septembre 2011 a 23 heures ,eric a ressenti une violente douleur a la poitrine ,tout de suite il m'a demandé d'appeler le samu ,ill transpirait beaucoup ,et d'un coup il ne sentait plus sa jambe droite .Le samu et pompiers sont arrivés et ont diagnostiqué un infarctus ,donc l'ont emmené d'urgence ,eric était conscient .
Arrivé aux urgences ,changement de diagnostics apres une radio ,eric faisait une dissection de l'aorte ,son état était critique il fallait opérer d'urgence .
eric a pu me dire qq mots ,il savait pour son état .
il est revenu de son opération au bout de 7 heures dans le coma artificiel ,ensuite il a subi sur 4 semaines huit opérations (hémoragie ,deuxième opération aorte ,caillot autour du coeur plusieurs fois ) .

il es sorti du coma au bout de deux semaines et demi ,il a subit d'autres opérations ,retour coma .
c'était toujours comme ça ,très difficile a vivre des hauts des bas .

le mercredi 12 octobre ,j'étais super contente il était réveillé ,il était plus en réa ,je lui donnais a manger ,le jeudi pareil il était content il avait pleins de projets (c'était magique de le voir ,certes pas dans une grande forme (un rein ne fonctionnait plus ,il était un peu paralysé du coté droit ,mais il était là ,il parlait souriait mangeait )

et quand je suis arrivé le lendemain pour déjeuner a,lui ,une infirmière m'a dit qu'il était retourné en réa depuis 8h30 du matin ,il était 11 heures et ils ne m'avaient meme pas prévenu >:(
et tout s'est enchainé ,retour au bloc ,il es revenu ,
le samedi il était réveillé en crise d'épilepsie ,après sa crise il m'a regardé dans les yeux sans parler ,j'ai vu tout ce qu'il voulait dire (il savait que pour lui c'était fini ,j'ai vu de la peur ,de la détresse ,une peine immense )

Et je n'ai pas su le rassurer ,je n'ai rien dit ,je pouvais pas ,
pour cette fin de journée je ne me rappelle plus de rien ,c'est un trou noir total .
Le lendemain ,le dimanche il l'avait remit dans le coma,son  ventre était énorme ,le médecin m'a dit qu'il n'avait pas d hémoragie que tout 'allait s'arranger que dans deux jours il le réveillerait ...
et 1h30 plus tard ,j'ai dit a l'infirmiere que sa tension chutait (10  6  4 ...) elle m'a dit c'est les capteurs ,des médecins sont rentrés m'ont demandé a moi et a mon beauf frère de sortir

et je m'entend encore dire a mon beauf frère ,viens sortons ils vont lui faire sa dialyse  ??? ???
je suis allé fumer dehors ,j'ai téléphoné a ma famille (ya un problème de capteur ...

je suis retourné dans le salon pour famille ,toute sa famille était là
et les medecins sont rentrés et nous ont annonçé son décès
Tout le monde a réagit sauf moi
eric est immortel ,c'est pas lui ,mème quand je suis allé le voir après ,j'étais a coté de lui sans réaction ,je regardais sa soeur s'évanouir ,sa mère hurler et saigner du nez .
déni total et mème au bout d'un an je suis encore dans cet esprit .
eric avait 44 ans ,moi j'en ai 39 ont a deux filles (13 et 7 ans ))
nath





tiobob

  • Invité
Re : un an
« Réponse #4 le: 05 octobre 2012 à 07:26:07 »
bonjour Nathalie,

tu as du vivre là de bien pénibles moments, entre crainte et espoir, avant d en arriver à ce jour tragique.

Moi je n ai vécut ça que pendant 12h, mon mari a eu un accident de la route, mais ça a été 12h éprouvantes et surréalistes.
J ai des trous noirs aussi, et je n avais jamais entendu quelqu un d autre en parler ici avant toi.
Quant à ma réaction au décès, oui, pour nous c était impossible, ils étaient immortels....D autant qu ils sont les pères de nos enfants, ces enfants qu il nous faut maintenant consoler et continuer à éduquer seule.Le mien n a que 3 ans .Il avait 10 jours quand son papa est mort.
Ton histoire, comme tant d autres ici, est touchante et bouleversante.
N hésite pas à venir nous parler , autant que tu en auras besoin, aussi souvent que tu le souhaiteras.

Je t embrasse
tiobob

mon alter ego

  • Invité
Re : un an
« Réponse #5 le: 05 octobre 2012 à 10:59:10 »
bonjour
oui c'est vrai que cela nous laisse un traumatisme violent ,le fait de sa perte ,et aussi tout ce qui s'est passé avant 'hopital souffrance ).
c'est terrible de réaliser ce qu'il a ressenti il savait que c'était fini ,c'est affreux de penser à sa propre mort ,
moi maintenant je sais ce que c'est la perte de son conjoint ,mais jamais je ne pourrais savoir ce qu'il a ressenti vraiment ,perdre sa propre vie .
Un jour j'y serais confronter ,et là je saurais ...
C'est comme les gens qui nous entoure ,les amis ,ils ne savent pas ce que nous ressentons ,au plus profond de nous ,il y a des ressentiments qu'on ne peu pas dévoiler ,c'est ancrer et impossible a expliquer .
et lui ,il a passé ce cap tout seul penser a  sa propre mort ,meme si j'étais a ses cotés, son ressenti lui a appartenu .
J'ai beaucoup de mal a imaginer (car trop de tristesse pour lui) tout ce qui a du lui passer dans sa tète et que je ne saurais jamais .
Nous étions très fusionnel tous les deux ,tout le tps ensemble ,partout ou j'étais il était là ,et vice versa .
Et là il a pris ce chemin ,et je suis resté a cette intersection ,sans le suivre
Je me dis que maintenant qu' il est quelque part ,a vivre autre chose comme moi maintenant ...sans qu'on l'ai voulut tous les deux .
nath

marcel09

  • Invité
Re : un an
« Réponse #6 le: 05 octobre 2012 à 12:41:34 »
Bonjour Nathalie.
Je prends ton fil à l'instant. Que de souffrance. Il est évident que tu es en plein déni. Tu n'acceptes pas le décès d'Eric, pas aprés tous ces espoirs qui sont venus soulager votre angoisse, des 15 premiers jours, et ce coma.
Vous aviez repris goût à la vie, et en espèriez tant.
Je voudrez te poser les questions suivantes. Rassures toi, ce n'est pas du voyeurisme, pas le genre de la maison, mais cela pourrait peut être t'aider sur ce chemin de deuil, et entrevoir une façon d'avancer. Avez vous parlé avec Eric au sorti de son coma, de ses ressentis? Etait il conscient de ta présence à ses côtés, entendait il vos discussions lorsque la famille était autour de lui?
S'il était "conscient de votre présence, alors raccroche toi à l'idée qu'il n'est pas parti seul.
Tu étais présente à son chevet, même si les médecins vous ont fait sortir avec ton beau frère. Il savait qu'il pouvait compter sur toi, et son chemin à lui est parti vers cette lumière que ceux qui en sont revenu raconte. Il n'avait plus mal, sois en convaincue.
Il est évident que ça fait beaucoup de questions, mais le fait de penser à tpropre mort ne te fais pas avancersur ton chemin de deuil.
Ilest plus important de penser à la vie que tu vas pouvoir imaginer avec tes 2 fillettes. Elles ont besoin de meur maman, car c'est elle qui va faire vivre leur père. L'ainée aura des souvenirs un peu plus précis que la cadette, mais elle aura elle aussi des trous noirs. A toi de passer un peu de peinture de couleur pour embellir ses images, et bien sûr les tiennes. Il ne restera alors que les moments heureux passés en commun.
C'est difficile à imaginer, mais nous le pouvons tous, j'en suis convaincu
Le décès de nos moitiés doit servir à quelque chose. A nous de trouver le but à atteindre.
Je te souhaite beaucoup de courage et te transmets mes meilleures pensées.
Marcel

mon alter ego

  • Invité
Re : un an
« Réponse #7 le: 05 octobre 2012 à 13:45:23 »
marcel
merci pour ton post
eric est resté deux semaines et demi complètes dans le coma ,ensuite quand ils ont commençé a le réveiller ,eric se souvenait de nous ,ce qu'il lui était arrivé depuis combien de tps il était là.Il avait des hallucinations aussi .
Et a chaque fois qu'il devait retourné au bloc (caillot autour du coeur )il était tout a fait conscient de ce qu'il lui arrivait ,et se demandait si il allait revenir la peur au ventre .
Le vendredi avant son décès ,il a du retourné au bloc ,moi je suis arrivé en réa en catastrophe ,et je l'ai vu juste avant qu'il parte se faire opérer pour son caillot .
Il était pressé de se faire opérer car il avait peur de faire un arrèt cardiaque ,
et il m'a dit : si je dois partir c'est pouf (comme quoi il ne s'en rendra pas compte )mais c'est vous trois après ....
Il a détourné les yeux avec cet infini tristesse ,et moi j'étais tétanisé ,je ne me rappelle meme plus si je lui es dit qq chose (encore ce trou noir)
les chirurgiens sont arrivé m'ont fait sortir ,et là je le regardait par le hublot de sa chambre de réa en parlant avec l'anesthésiste et je pleurais ,je pleurais ,eric me voyait .
Il savait qu'il était entouré ,mème qu'un jour il m'a disputé car j'étais parti trop longtemps boire un café (il faut profiter il me disait ,il faut profiter ) Et moi cette journée là c'est l'infirmière qui m'a dit de partir un long moment pour qu'il se repose car sa tension était haute .
On a mis du tps a lui faire admettre ça ,il voulait ma présence auprès de lui ,et je l'ai rassuré .
Pour la dernière journée il était dans le coma ,,mais j'étais près de lui a lui parler quand mème
nath


mon alter ego

  • Invité
Re : un an
« Réponse #8 le: 05 octobre 2012 à 13:50:02 »
yohann
Effectivement tu as raison je ne suis pas médecin  ;)
Mais prendre un antidépresseur ,si cela peu me permettre de mieux dormir aussi pourquoi pas .
je te remerçis ,je vais prendre en considération ton avis ,
merci
nath

Chrisvi

  • Invité
Re : un an
« Réponse #9 le: 05 octobre 2012 à 16:18:02 »
Bonjour Nathalie

Je connais et comprends ta souffrance Yves a fait en mars 2011 un triple arrêt cardio respiratoire, le Samu est resté 7 h à la maison et lia été mis en coma artificiel chez moi , 3 semaines en réa dans le coma avec 41 de température pneumonie en plus....
Petit à petit il s est rétabli avec juste une légère paralysie au bras gauche , il est entré à l hôpital le 3 mars et en est sorti juste pour son anniversaire le 14 mai..,
Hélas le 25 janvier m et la malgré le Samu et 50 mn de massages cardiaques, il est parti, j étais seule au bord de la route , j ai hurle
Je ne pouvais croire qu il était parti nous allions fêter nos 36 ans de mariage en septembre, depuis je suis seule , heureusement j ai mes trois amours de chats....
Prends soin de toi. Tes enfants on besoin de leur maman

Christine




carolineveutdesailes

  • Invité
Re : un an
« Réponse #10 le: 05 octobre 2012 à 22:38:48 »
Nathalie,
Je viens de lire les messages,

 j'ai moi aussi vu mon mari souffrir, mourir.... il avait 36 ans, j'ai vu ses yeux au moment ou il partait.... Je  te comprends  ..... c'est très violent, et il est difficile aujourd'hui de repenser aux bons moments vécus ensemble, mais juste à ces horribles derniers instants qui reviennent en flash dès qu'on ferme les yeux....
Personnellement dans les 2 mois qui ont suivis son décès, je suis allée voir une dame qui faisait de l'hypnose douce. En une séance elle a vidé ma conscience de ces flashs....

  De plus J'aimerais revenir sur les médicaments dont vous parlez....
Juste 2 ou 3 trucs, que j'apprends en ce moment à mon stage d'étudiante infirmière en psychiatrie....
Il est important de bien faire la différence entre tout ce que l'on nous propose.

Pour les ANGOISSES ou anxiété, c'est à dire qu'à certain moment de la vie nous sommes submergés par des sentiments, des pensées négatives, qui nous oppressent et qui nous empêchent de nous concentrer sur le quotidien, mais seulement OCCASIONNELLEMENT.
Les médecins prescrivent alors des anxiolytiques, sur une courte durée car la dépendance peut devenir importante.

A mon avis, c'est la première chose à faire si besoin d'aide chimique.....

Ensuite, il y a les ANTIDÉPRESSEURS qui soignent la DÉPRESSION, qui est diagnostiquée uniquement par un PSYCHIATRE, et qui "normalement" nécessite un minimum de 15 jours d'hospitalisation en tout début de traitement. (  c'est le protocole, il n'est pas souvent respecté) Car le risque de suicide, la désinhibition sont de réels effet indésirables au début du traitement. et c'est un traitement qui normalement est assez long  et qui nécessite un long suivi

Mon avis est qu'un médecin généraliste n'est pas du tout habilité pour prescrire des antidépresseurs, ni pour faire un bon suivi...

Pour les hypnotiques, ou somnifères, il y a ceux qui aident à s'endormir et ceux qui aident à dormir toute la nuit.
Je ne connais  pas bien les hypnotiques.....Mais je pense qu'il est nécessaire de les utiliser sur une courte durée et que l'insomnie n'est qu'un symptôme de l'anxiété ou de la dépression....

Et aussi, attention à la "nouvelle maladie du siècle" la BIPOLARITE qui n'est autre que le nouveau nom de la PMD  : la psychose maniaco dépressive.....
Et dont les médecins peu attentifs collent à toutes personnes simplement angoissées, qui ont des comportements réactionnels suite à un choc par exemple.

Enfin tout ça pour dire "qu'aucun médicament ne doit être pris à la légère" et surtout il doit être prescrit par un médecin attentif....


Plein de courage à toi Nathalie
Et Bises chaleureuses à tous
Caro




mon alter ego

  • Invité
Re : un an
« Réponse #11 le: 06 octobre 2012 à 09:57:19 »
merci pour tous vos messages
C'est vrai que là je suis dans le creux de la vague ,mais je m'accroche il lle faut mes filles ont besoin de moi.
Mais je leur montre pas ma souffrance du moment ,je rigole avec elles ,m'intéresse a leurs devoirs .etc...
C'est vrai que tout remonte ,a cette période il était a l'hopital
.
Pour ce qui est des médocs ,j'ai regarder les vidéos ,et ce que je vis est normal il faut y passer meme si c'est dur ,et les médicaments peuvent arreter ce processus normal .
Je dors mal depuis qu'il est parti comme beaucoup d'entre vous je suppose ,je me réveille la nuit dès fois pendant deux heures ,donc le matin suis pas au top . :-\
J'aimerais savoir pour ceux qui ont des enfants ,comment cela se passe pour eux .
a bientot bises et merci tous
nath
 


tiobob

  • Invité
Re : un an
« Réponse #12 le: 07 octobre 2012 à 01:14:07 »
bonjour à toi,

j ai écrit un peu dans la rubrique accompagner le deuil d un enfant.
Je me pose tous les jours des tas de questions sur ce qui est bon ou pas pour mon fils.Il avait 10 jours quand son papa est mort et il a maintenant 3 ans.
Je lui ai toujours parlé franchement de l accident, sans donner trop de détail et en essayant de ne pas trop charger mon discours d émotions...Maintenant il est capable de dire "mon papa est mort parce qu il a eu un accident.C est la dame qui n a pas fait attention avec sa voiture".
A part ça j évite de craquer devant lui autant que faire se peut.
Au début je voulais qu il grandisse très vite et qu il soit le plus autonome possible car j avais peur de partir moi aussi trop tôt et de le laisser sans armes face à la vie.
Et puis j ai appris à mieux respecter son rythme, à apprécier aussi les moments où il reste un petit, mon petit à moi...
C est un enfant très jovial avec un fort caractère, mais je le sent aussi bien trop préoccupé par sa maman.
Quand j étais au plus bas il me répétait tout au long de la journée "ça va maman?" et refusait de manger si je n e m alimentait pas moi même.
J ai dû trouver des stratégies pour lui redonner sa place d enfant, qu il ne s occupe pas trop de maman car c est à maman de s occuper de lui, mais qu il puisse aussi faire certaines choses par lui même pour m aider un peu au quotidien.
Je l ai aussi inscrit au sport pour qu il puisse côtoyer un autre monde que celui de cette maison où nous vivons en vase clos.
Je veux que mon enfant puisse rire, qu il puisse s épanouir et surtout qu il ne grandisse pas trop vite, même si je crois que quoi-qu on fasse dans ce genre de situation nos enfants mûrissent trop vite.
C est à nous d être vigilants, de prendre soin d eux et de nous même, même si parfois cette responsabilité semble écrasante et lourde de conséquences.

Voilà pour mon parcours personnel

au plaisir de lire les vôtres

biz

tiobob

mon alter ego

  • Invité
Re : un an
« Réponse #13 le: 07 octobre 2012 à 10:19:33 »
Bonjour tiotob
Toutes ces questions que l'on se pose ,tu as raison de l'avoir inscrit a un sport ,cela va lui faire du bien ,car c'est vrai que l'on devient très fusionnel .
C'est ce qui m'arrive avec ma petite dernière (7 ans )
Quand éric était encore avec nous ,on la mettait dormir chez sa tata ,elle ne souciait pas de nous car j'étais pas toute seule ,et maintenant quand elle va y dormir ,c'est des tonnes de bisou ,tu vas faire quoi maman? elle me téléphone et quand elle revient elle se colle a moi en me disant tu m'as manqué .
par contre elle recherche la compagnie masculine ,elle se colle souvent a ses tontons ,leur donne la main .
Je la laisse faire .
Elle va beaucoup au cimetière ,lui met des fleurs ,et quand ça va pas a l'école elle va lui parler de ce qu'elle ressent .Elle dort avec son tshirt et sa photo sous son oreiller .

Et avec tout ça elle a la pèche ,elle rigole a beaucoup d'humour ,s'intéresse a tout ,et je l'ai inscrit au théatre elle adore ça .
Elle a vécu beaucoup de choses depuis sa naissance (sa différence atteinte de nanisme ,l'hopital ,les maladies de ses oncles et tante ,et des décès )et a l'école ,les enfants dès fois sont pas sympas avec elle .
Elle a grandit ,murit trop vite .

Tu te demandes si tu fais bien pour ton fils (ce qui est bon ou pas ).ne t'inquiètes pas tout ce qu'on fait c'est par amour ,personne a de bonnes méthodes on fait en fonction de ce que l'on ressent au moment venu.
Moi aussi je la laisse au maximum faire des choses avec d'autres sans moi .
Et pour mon autre fille (13 ans ) elle ne  parle pas de ce qu'elle ressent ,cela lui es arrivé une fois ou elle s'est écroulé de pleurs (7 mois après le décès)et elle c'est tout l'opposé c'est une solitaire comme son papa )
Donc je fais en fonction de ses humeurs quand elle aura besoin de parler je saurais là .

Elle m'a dit qu'elle y pensait moins ,mais je sais que comme nous (toi et moi ) elle va avoir un creux de vague ,elle aussi est en deuil ,mais les enfants prennent la mort d'une autre façon ,a leurs façons  .
Mais nous les mamans ou les papas en deuil de leurs conjoints ,on s'accroche pour eux pour qu'ils est une vie et poursuivre leur vie dans les meilleurs conditions .
A ma grande je lui es dit qu'elle ne saura pas la mème femme que si son père aurait été là ,elle sera différente de ce qu'elle aurait pu ètre ,comme moi je vais poursuivre ma vie différemment ,autrement .
Je sais pas si c'est bien de lui avoir dit ça ,mais c'est ce que j'ai ressenti a ce moment là .
Voilà
a bientot
nath




 

tiobob

  • Invité
Re : un an
« Réponse #14 le: 07 octobre 2012 à 14:27:47 »
bonjour Nat',
pas facile de trouver les mots avec eux, mais, comme tu l as dit justement, si les mots viennent du coeur et s ils sont sincères alors cela ne peut etre benefique.
Je fais juste attention à ne pas trop choquer mon petit bout.Je pèse mes mots pour qu il puisse se faire une idée des choses sans s en créer une vision plus cauchemardesque quelle n est.
J evite les details sordides sur l accident et j utilise des mots simples: papa a été renversé par une dame qui n a pas fait attention.Ce sont des choses qui peuvent arriver, mais ça nous rend triste quand quelqu un qu on aime est mort.
Une fois il m a dit que son papa s etait fait ecrasé et j ai rectifié tout de suite.
Je lui pose aussi des questions, j essaye de comprendre un peu ce qu il peut ressentir, mais toujours sans le brusquer.
Le plus dur, c est le jour où il m a dit qu il allait réparer son papa pour qu il rentre à la maison.Je ne m attendait pas à ça , j avais la gorge serrée, mais je lui ai simplement répondu qu il savait bien que ça n etait pas possible en vrai.Ensuite je l ai envoyé au bain et j ai enfin pu laisser les larmes couler en silence.
J evite de trop pleurer devant lui car je veux  qu il puisse continuer à s exprimer librement sans craindre que sa maman soit trop triste ensuite.
C est dur de prendre sur soi en permanence, mais le soir quand il dort mes angoisses me rattrapent et je laisse s evacuer la douleur.
Je dors mal, j essaye de profiter au mieux de ce qu il me reste ici.
Je n ai plus de souvenirs des premiers mois de mon fils.Avec le choc du décès c est le trou noir,alors je profite au mieux de chaque instant maintenant pour qu ils ne tombent pas dans l oubli non plus.

bonne journée à toi nat'
biz

tiobob