Bonjour à tous, je viens de m'inscrire sur ce forum, je ne sais pas trop ce que je recherche en faisant ça mais bon, peut être que de voir que je ne suis pas la seule à vivre cette déchirure horrible qu'est la perte de son âme sœur m'aidera, si pas tout de suite, peut être plus tard.
J'ai 37 ans et je viens de perdre l'homme de ma vie à 50 ans d'une insuffisance cardiaque grave qu'il a développé, suite a ce p*tain de Covid.
Oh la Covid, on est passé au travers en avril dernier, pas pire qu'une bonne grippe, il s'est remis très vite et moi aussi, on l'avait oublié, on en rigolait même d'être des "survivants", mais sournoisement, imperceptiblement, des caillots ont bouchés deux de ses artéres corronaires et affaiblir son cœur. En août, le lendemain de son 50ieme anniversaire il s'est brusquement senti à cours de souffle, puis il a commencé à prendre beaucoup de poids à cause de la rétention d'eau. En septembre, j'arrive a le persuader d'aller consulter, le verdict tombe : Insuffisance cardiaque grave. En novembre, on lui implante un défibrillateur. Il peut rentrer à la maison mais n'est plus que l'ombre de lui même. Incapable de faire plus de quelques dizaines de mètres, plongeant dans la depression. Je le soigne, je tente de lui remonter le moral, je fait tout à la maison. Mais a partir de décembre il commence a faire infections sur infections et multiplie les séjours à l'hôpital. J'essaie d'être forte, de tout gérer, surtout que dans toute cette tempête il y a un petit garçon de 5 ans qui ne comprends pas tout très bien.
D'un côté ,égoïstement ,une partie de moi souhaite que ce cauchemar s'arrête de n'importe quelle façon... Quelle folle j'ai été de penser ça ! Puis finalement, le 23 février il se sent de nouveau mal, je le conduit à l'hôpital. Au matin du 24 il m'appelle, il veut que je vienne le chercher ... Il en a marre... Je lui répond que c'est impossible, que si il est aux soins intensifs c'est pas pour rien... Bref, je l'abandonne a son triste sort.
Une heure plus tard, le téléphone sonne. C'est le médecin, d'abord je pense que c'est pour me dire qu'il avait fait un scandale ou signé une décharge pour rentrer a la maison, puis je comprends, je comprends qu'il ne rentrera plus jamais à la maison.
Cela fera un mois demain, un mois que je ne vis plus, un mois que je tiens tant bien que mal pour que notre petit garçon puisse vivre le plus normalement possible.
Mais c'est dur, je ne suis pas sûre de savoir tenir dans le temps. Mon compagnon et moi étions si proche, fusionnels nous partagions tout, avions les mêmes passions, les mêmes activités,nous ressentions les pensées de l'autre. J'ai l'impression d'avoir été amputée de la majeur partie de moi même de n'être plus qu'une coquille vide. J'ai l'impression que personne ne me comprend, je ne me sens bien que quand je dis près de lui, au cimetière. Je ne lui en veux pas, il a tellement souffert ces 6 derniers mois, par contre qu'est ce que je m'en veux moi, de l'avoir laissé tomber, d'avoir ne serais ce que quelques minutes envisagé que je pourrais être soulagée si il n'était plus là. J'en veux a l'univers tout entier aussi, de continuer à exister et a fonctionner comme si de rien n'etais. J'en veux à tout ceux qui sont heureux et ça me fait honte. J'en veux presque a mon fils d'être la aussi, car sans lui je pourrais rejoindre mon amour. Alors je me dis que je dois encore tenir 13 ans, que notre fils soit majeur, qu'il hérite de tout et la enfin je pourrai rejoindre mon âme soeur le cœur léger en me disant que j'ai accompli ma mission , notre mission...
Voilà, je sais c'est un long texte certainement très décousu, désolée et merci a ceux qui m'auront lu. J'avais besoin. De raconter tout ça. Merci