bonjour bruine
je suis encore très jeune par rapport à vous (37 ans) et je n'ai pas connu de grand amour comme le votre (je suis séparée du père de mes enfants depuis 3 ans) mais je me permet de venir vous témoigner toute ma sympathie tant dans votre histoire raisonne un peu de la mienne, la seule différence étant que je n'ai pas perdu mon mari mais mon fils ainé (12 ans et demi). En effet en janvier Tristan a eu la grippe et en février j'étais très inquiète parce que la fatigue ne disparaissait pas, il perdait aussi beaucoup de poids. Le 7 mars il a été hospitalisé et le 8 tombait le diagnostic de lymphome (c'est comme la leucémie sauf que au lieu de se multiplier dans la moelle, les cellules vont se multiplier dans les ganglions et de façon plus exceptionnelle dans un organe, cela a été le cas de Tristan). Hospitalisation en réanimation puis en hémato, chimio, pas de soin palliatif car chez l'enfant en théorie cela se traite bien mais il était trop agressif et avait déjà bien trop détruit ses reins. Il est parti le 28 avril après 7 semaines de souffrances, en réanimation, d'une décompensation cardiaque alors que tous les jours on le forçait à se lever et faire des efforts, sans savoir que son coeur ne supporterait pas. Mon petit était un garçon courageux, comme seuls les enfants peuvent l'être, ne criant jamais, ne pleurant que très peu, acceptant la douleur intense comme faisant parti de sa maladie, malgré une pompe à morphine a hautes doses. Mais cette douleur elle se voyait tous les jours sur son visage. Cela fait un peu plus de 2 mois et ces images me hantent toujours, m'empêchant de dormir, c'est pourquoi je tenais à vous témoigner de mon soutien et vous souhaiter sincèrement beaucoup de courage. Je sais que ce que je vais dire et vain et inutile, que cela n'efface pas notre propre douleur et moi-même je ne suis pas toujours disposée à ce que l'on me le dise, pourtant c'est la seule vérité à laquelle on puisse se raccrocher, celle que au moins maintenant, aussi insupportable que soit notre propre douleur, eux ils ne souffrent plus. Le lymphome de Tristan imposait le même protocole que la leucémie, je sais donc combien la route aurait été longue et difficile, douloureuse si ils avaient vécu, sans pour autant avoir une certitude de guérir au bout. Parfois je me dis que 7 semaines cela a été trop court, mais trop court pour moi, pour son père, pour ses frères et sœurs, ses grands-parents, certainement pas trop court pour lui, certainement beaucoup trop long vu toutes les souffrances qu'il a enduré. Cette consolation est bien maigre mais c'est la seule que j'ai pu trouver pour surmonter cette terrible injustice. Personne ne devrait partir dans de telles souffrances, ni les "vieux", ni les "jeunes".