FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: bruine le 05 juillet 2013 à 01:30:53
-
Bonjour, je suis nouvelle et beaucoup plus âgée que la plupart d'entre vous. J'ai 78 ans et les enfants sont loin au quatre coins de la France. Ils ont leur travail, leur vie et même s'ils téléphonent la solitude s'ajoute à l'absence de Michel. Dieu ! Comme je l'aime, comme il me manque. Il est parti le 25 mai dernier et je vois en boucle les derniers moments. Je savais qu'il allait s'en aller mais pas comme ça, pas dans des cris de douleur avec des yeux qui me suppliaient. Comment vivre sans lui avec ça dans la tête. Comment faites-vous pour avancer chaque jour ? La journée est à peu près supportable mais le soir !!!Alors j'avale des somnifères. Je n'arrive pas à croire que c'est arrivé. J'ai l'impression qu'il va revenir un peu comme s'il m'avait fait une blague. Une sale blague. Drôle d'idée, non ?
Je me traîne, je pleure. Je recommence à manger un peu mais tout est bloqué en moi.
Et les paperasses ! Quelle galère alors qu'on a déjà du mal à retrouver des repères. de toutes façons mon seul repère c'était lui et à force d'habitude je ne m'en rendais plus bien compte. Mais là, je suis déchirée. En morceaux.
Quand je lis qu'il faut plusieurs années pour se "reconstruire" (quel étrange formule) je me dis que ce ne sera pas possible, à mon âge de vivre tout ce temps dans cette souffrance. J'ai trop mal, tu me manques trop, je t'aime tant.
Merci de m'avoir peut-être lue. ce soir je vais très mal, comme tous les soirs d'ailleurs. :-[ :-[ :-[ Je vous souhaite bonsoir.
-
Bonsoir Bruine,
C'est toujours émouvant d'accueillir une nouvelle personne en souffrance sur ce forum. Sachez que vous êtes la bienvenue parmi nous, vous trouverez attention et soutien, ça permet de se sentir moins seule sur ce chemin semé d'embûches.
Le décès de votre aimé Michel date d'un peu plus d'un mois, c'est si récent : vous êtes en plein choc, en pleine sidération, c'est normal que vous n'arriviez pas à y croire, c'est normal que vous pleuriez et c'est normal que vous soyez épuisée.
Je suis rassurée de lire que vous arrivez à nouveau à manger un peu. L'urgence du moment présent pour vous est de prendre soin de vous le mieux possible : dormir, vous reposer quand vous en sentez le besoin, vous nourrir de la manière la plus équilibré possible.
Vous parlez de somnifère, vous êtes suivie par un médecin ?
Avez-vous autour de vous des voisins, des ami(e)s ? Vos enfants sont proches de vous par téléphone si je comprends bien : combien avez-vous d'enfants ? Des filles, des garçons, des petits-enfants ?
Surtout n'hésitez pas à venir nous parler à nouveau, la solidarité est très présente sur ce forum et toutes et tous, nous comprenons par où vous passez, nous avons pris le même chemin : depuis peu de temps aussi pour certains, un peu plus pour d'autres.
Je vous souhaite une nuit la plus paisible possible
Blandine
-
Bruine, que de détresse dans tes mots, que de douleur, de chagrin...que nous connaissons tous ici, pour traverser la même tourmente, le même cataclysme. Tout cet immense chagrin qui est en toi, il faut le laisser sortir, c'est primordial. Ne pas enfouir au plus profond de soi ce qui te fait souffrir est très important. Pleure, crie, hurle ton chagrin...cela fait du bien, même si c'est éphémère et que tu auras à nouveau d'autres moments semblables. Te dire le temps que dure cet état n'est pas possible, chacun a sa propre histoire avec l'être aimé disparu. Moi, je peux te dire que j'ai compris qu'il va me falloir du temps, beaucoup de temps... j'ai des périodes plus difficiles que d'autres et en ce moment j'en traverse une... je n'accepte toujours pas mais peut-on accepter l'inacceptable ??
Viens sur ce forum où l'écoute est au rendez-vous... je t'embrasse très très fort, Nanou
-
bonjour Bruine
nous traversons tous ces etapes ou nous croyons que nous n'allos pas y arriver et sur ce forum on te rassure 5ON SE DIT C4EST PAS POSSIBLE)et si c'est possibles malgre la douleur indescriptible ,nous avancons jour,apres jour;
Sur ce forum tu trouveras toujours une ecoute .Parle nous de ta vie (ca fait du bien de parler je t'assure)enfin si tu le desires
on pense tous atoi et on t'embrasse
-
Nous sommes tous avec toi ,peut importe l'âge qu'on a quand on perd un compagnon de longue route
tendres pensées
Aqua
-
Bonsoir Bruine,
Ce dernier regard, je sais que vous ne pourrez jamais l'oublier, moi même je n'oublierai jamais les derniers instant de mon Amour et c'est difficile de faire abstraction de ses terribles images, c'est même impossible.
Nous vivons tous ici des choses impensables et inimaginables, pourquoi nous, pourquoi comme ça ???
Mais vous pouvez aussi vous dire aujourd'hui que votre Michel ne souffre plus et que quelque part il est apaisé.
Tenez bon.
raphaelle
-
Merci Raph, merci à tous et toutes de ces mots qui calment un peu.
Impossible de dormir cette nuit. Malgré les cachets je suis réveillée depuis 1h30 ce matin. Longue nuit. Je me suis levée car rester dans le noir est trop difficile. Trop d'images. trop d'absence.
Des amis viennent me chercher à 9h pour aller visiter une expo et manger au restaurant. Gentille idée que je n'ai pas osé refuser mais que cela me coûte ! Je suis si fatiguée. Je voudrais me recroqueviller dans ma tanière.
"il faut prendre sur toi". Oui et qu'est-ce que je fais quand je me lève, quand je me force à manger, quand je parle de choses qui ne m’intéressent plus ? Je ne fais que ça, prendre sur moi. L'autre phrase sympa est "la vie continue" ah bon ? Quelle vie ? faire les courses, le ménage quand j'en ai le courage, la force ? C'est ça la vie ? La vie qui me restera sans toi ? Plus de sourire, de tendresse, de projets. Plus tes bras, tes baisers dans le cou ? C'est ça la vie maintenant. Mais je n'en veux pas de cette vie. Elle me fait trop mal.
C'est ton Amour que je veux rien d'autre. Rien d'autre....
Comment faites-vous pour ne pas rejeter cette "vie" qui continue ? Vous qui êtes passés avant moi sur ce chemin ? Je suis si lasse, si lasse.
Je ne sais pas comment terminer ce post. Est-ce que l'on dit "bonne journée " malgré tout ? Cela me semble incongru, étrange. Nicole
-
Oui Nicole, cette vie sans lui est difficile à continuer. Tous les souvenirs sont là, bien présents et à l'heure d'aujourd'hui, ils font mal et accentuent l'absence de ton amour disparu. Je connais ça depuis 7 mois. En venant sur ce forum et en lisant les messages de nos compagnons, je me dis qu'il y a de l'espoir malgré tout, quelque part au détour de ce long, très long chemin. Nous voudrions le voir là, maintenant mais non, ce n'est pas encore pour tout de suite. Pense à lui, à tout cet amour qui s'est construit au fil des années...il faut continuer à le faire vivre en pensant à lui, en entretenant des choses qu'il aimait...le jardin, la maison ? toi seule sait :) Dans les moments de grande détresse, j'essaye d'agir ainsi, le plus possible. Et je crois que c'est ce qui m'aide à tenir malgré tout. Je n'en étonne tous les jours, mais tous les jours je me lève, je me lave, je vais travailler...il y est sans doute pour quelque chose. Et chaque jour renforce mon amour pour lui. Il me manque horriblement, cruellement, terriblement, c'est certain. Nous avions 33 années de bonheur...
Je te souhaite une journée la plus douce possible et espère que le soleil réchauffera un petit peu ton coeur.
Tendrement, Nanou
-
Bonjour Nicole,
Comme je comprends votre souffrance, puisque la mienne est égale. Mon merveilleux soleil est parti il y a 10 mois et son absence est toujours aussi cruelle. J'essaie de me distraire de ce terrible chagrin par l'action tous azimuts (bénévolats les soirs et week-ends, travail), mais hélas, malgré les immenses efforts que cela représente, je pleure dès que personne se trouve en face de moi, en voiture par exemple. Il faut que les larmes sortent sinon la douleur est inhumaine. Et l'on ne tient pas longtemps sans larmes. Il est TOUT pour moi comme Michel l'est pour vous et le restera toujours. Je me raccroche en pensant qu'il est là près de moi, invisible mais toujours là.
Avez-vous cette foi en une vie après la vie ? Je lis beaucoup sur ce sujet. Je vous embrasse et vous redis mon soutien. Ensemble dans la souffrance, ensemble pour se soutenir. Ceux qui ne vivent pas cela ne peuvent comprendre.
-
Bonjour Nicole,
je rejoins tous ceux qui vous ont déjà répondu : le chagrin n'a pas d'âge. La solitude non plus. J'ai 53 ans, je travaille, mais je suis très seule. Cette solitude m'a été nécessaire les premiers mois, car mon chagrin et ma colère étaient immenses.
Comment faire lorsque le pire entre dans notre vie ? Je ne sais pas. Je crois que nous continuons forcément pour quelque chose, ou quelqu'un, même si nous n'en avons pas conscience. Pour lui ? Pour nos enfants même s'ils sont loin ? Tout simplement parce qu'il faut continuer ?
Ce qui peut aider, c'est parler de lui, encore et encore. Se confier. Ici, sur ce site, l'écoute est immense et se raconter peut faire tellement de bien. Pleurer aussi, chaque fois que la peine monte, la laisser sortir.
Vous êtes au début de votre cheminement, mais je vous promets que l'on avance. Les premiers mois, je ne comprenais pas pourquoi j'étais toujours là; et je suis toujours là. De temps en temps, cela va mieux on se dit : tiens, je n'ai pas pleuré.
Je vous souhaite beaucoup de courage Nicole, et vous envoie toute mon amitié.
-
Je ne peux dire ni bonjour ni bienvenue car, bien sur, en ce moment, pour vous comme pour beaucoup d'entre nous, il n'y a pas de bons jours et pour la bienvenue j'aurai certes préféré que ni vous ni moi, ni personne n'ait eu à venir sur ce forum..mais ce forum a le mérite d'exister et comme tous ceux qui y passent il m'a apporté sinon la paix du moins la certitude que je n'étais pas seule dans mon cheminement.
Une personne qui est plus loin dans son deuil m'a expliqué qu'au début on était sidéré comme anasthésié par la violence de la douleur et que c'était mieux parce que notre esprit et notre corps ne saurait peut-être pas faire face à un si grand traumatisme. Ensuite quand on reprend conscience de la réalité du départ de nos aimés notre corps s'est déjà remis en ordre de marche et a décidé de continuer à vivre ou du moins de fonctionner.
Nous avançons, malgré nous, à notre rythme, mais nous avançons. La colère, les larmes, la révolte c'est notre lot à tous et nous y avons droit mais nous avons aussi l'amour de celui ou celle qui est parti et ça personne ne peut nous l'enlever.
Soyez douce et patiente avec vous même Nicole; il n'y a que le temps pour adoucir notre peine.
-
Bonsoir Nicole et vous tous,
Comme je suis désolée pour toi,tu es dans les premiers moments terribles de souffrances de la perte de celui qu'on aime, du manque qui se fait très cruellement sentir, l'absence et le vide comme tu le dis si bien.......
J'ai perdue mon mari, voilà huit mois d'un cancer, ses trois derniers jours de douleur resteront à jamais gravés dans ma mémoire, ce que je peux te dire, c'est qu'au début cette vision est cauchemardesque et entêtante , mais avec les mois , on arrive a embellir ces derniers moments, avec le souvenir de notre amour et la tendresse partagées, jusqu'au bout.
Je sais que la solitude en plus est terrible, nous sommes là au besoin, pour te lire et te soutenir et en MP si tu le souhaites.
J'envoie toute ma tendresses .
zabou
-
Merci zabou et vous tous de me donner un peu de votre courage. Merci de me dire que les moments difficiles vont s'atténuer. Je vous fais confiance bien que cela semble impossible. Hier je suis sortie avec des amis. Surréaliste !! J'étais avec eux, je parlais et j'ai peut-être ri mais j'étais avec Michel. J'avais son creux au dedans de moi. Je suis certaine que mes amis m'ont crue sur la pente remontante....
La douleur change.
Elle devient sourde et continue. J'ai moins "d'éclairs " de souffrance bien qu'hier soir j'ai cru l'entendre dans le couloir. Le réveil a été brutal. J'ai tout à coup réalisé que jamais plus...quelquefois je me sens comme lorsqu'il était à l’hôpital, la douleur s'assoupit. C'est plus un manque et puis tout revient en une seconde. Je veux vous croire mais c'est impensable que la vie puisse continuer sans lui.
Le matin je lui dit "bonjour" et souvent me vient la phrase que je lui disais chaque jour au tel. "Comment vas-tu ce matin ? " Délirant, Non ? et évidemment c'est la gifle.
J'ai peur de devenir folle. Il me manque trop. Je ne suis pas assez forte pour supporter cela et je suis si fatiguée. Demain je consulte mon généraliste. Mais elle ne fait pas grand chose."il faut du temps" Ben oui, ça je sais. Et puis ?
Est-ce que vous avez consulté un psychologue ? Ma belle-fille me dit que cela la soulage car je ne vous ai pas dit que nous avons enterré son fils de 32 ans le mercredi et michel le jeudi suivant. Evidemment nous ne sommes pas allés aux obsèques mais Si j'avais pensé que Michel partirait si vite je ne lui aurait pas dit. Je lui aurait évité cette peine. Ma belle-fille a insisté "si papa l'apprends après, il m’en voudra".Pas besoin de revenir là-dessus. C'est fait...Remuer tout ça est inutile.J'ai seulement besoin de sa main dans la mienne et quand je sors ma chienne j'ai l'impression de la sentir me tenir. Peut-être que la folie soulage en faisant oublier la réalité ????. Pardonnez-moi ce long post mais aujourd'hui la solitude me pèse particulièrement. Je voudrais tellement pouvoir penser qu'il me voit et qu'il est heureux. Passez une fin de dimanche la plus sereine possible. Très amicalement à tous. Nicole
-
La solitude est atroce et le manque grandit de jour en jour mais le chemin chaotique du deuil est long et douloureux . Pour ma part je suis suivie par mon généraliste ,au début il m a mise sous anxiolytiques et depuis une semaine sous antidépresseurs afin de calmer mes angoisses . J ai été hyperactive jusqu a maintenant et depuis ce matin je sens que mes nerfs se relâchent . Je suis extrêmement fatiguée ( mon mari a fait un avc le 20 avril ) . Pour te dire qu il faut prendre soin de toi ,tout doucement . Il faut se battre à chaque minute , écouter son corps et essayer de ne pas écouter notre cerveau qui souvent ajoute une couche supplémentaire a notre chagrin . Fonces Bruine ,bas toi pour lui . Notre séparation n est que temporaire quelque part la haut il te surveille assis sur le bord de son nuage. Tendrement. Veronique
-
Michel et moi avons recomposé une famille il y a 35 ans. Déjà ! Il était courageux, bricoleur, sportif. début décembre 2012 , à presque 81 ans il faisait du vélo(je lui en avait offert un par avance pour Noel !) de l'aviron, de la marche, du planeur en modèle réduit. Il était peintre et ses tableaux ornent les murs de la famille. Il exposait autrefois et a souvent été récompense, il était amateur de jeu vidéo et quinze jours avant son départ je lui avait offert un ordi pour l’hôpital et le dernier jeu dont il avait envie. Il était introverti, parlait peu,était très famille. Nous n'avons pas eu d'enfant ensemble mais nous avons 11 petits-enfants car nous avons toujours considéré les enfants des "pièces rapportées" comme nos petits-enfants. Maintenant ils sont adultes et ont leur propre famille et la 4ème génération compte déjà 4 loupiots. Malheureusement ils sont tous loin. Après les familles recomposées nous en sommes aux familles éclatées. Travail oblige.... Un seul n'a pas de travail fixe et se contente de petits boulots.
Ils sont tous gentils, bien élevés, travailleurs et en bonne santé. Un seul est parti préparer la route à son grand'père. Il avait 32 ans et traînait une tumeur au cerveau depuis 5 ans. Sa maman a perdu en une semaine son unique enfant et son père. Elle assume avec tant de force que ça me laisse inquiète. J'ai l'impression qu'elle est plutôt dans le déni. Pour elle aussi trop c'est trop. Mais elle a les enfants de son second mari près d'elle et elle travaille encore donc je crois que cela l'aide.
Début décembre Michel semblait aller bien même si je lui trouvait parfois l'air fatigué. Je lui disait qu'il en faisait trop, qu'il devrait se reposer. Il a été vacciné contre la grippe. Les autres années cela se passait bien, cette fois-là il a été souffrant 3 jours. puis la semaine suivante il a été fièvreux et je pensais a un virus. Nous sommes allés passer Noel chez les enfants en région parisienne. Tous l'ont vu fatigué. En rentrant il allait mal nous avons consulté plusieurs fois ,l' analyse sanguine était mauvaise, echographie :
des ganglions partout dans l'abdomen. hospitalisation en hématologie le 16 janvier et le 21 :diagnostic : leucémie très agressive aucune guérison envisageable. Le ciel nous est tombé sur la tête. Et puis la valse : l'hôpital, retour à la maison analyses retour en urgence pour des transfusions cela a duré jusqu'au 25 mai. Il est mort à la maison où il était revenu la veille. Un cauchemar de souffrance, de cris et le médecin de l'HAD au-dessous de tout. Il est venu "s'excuser" de ne pas avoir été à la hauteur !!! Vous y croyez ? Nous l'avions appelé dans l'après-midi parce qu'il souffrait et au lieu de le calmer avec des piqûres que nous avions il lui a dit d'écouter de la musique, il l'a obligé à se mettre debout "mais si vous pouvez" Et Michel qui me disait les yeux suppliants "je te jure que je suis entrain de mourir" l'autre" mais non c'est des crises d'angoisse...Et j'ai cru le médecin, je lui disait de respirer calmement et Michel essayait pour me faire plaisir en me regardant dans les yeux. Seigneur son regard !!! Il était mourant et je lui demandait de se calmer ! Je ne me le pardonne pas. J'aurais dû croire mon amour. Le câliner pour l'aider à passer vers la Lumière. Mais je l'ai accompagné 6 mois et ces heures-là je n'ai rien vu ! J'ai cru que la douleur l'avait fait s’évanouir.
Pardon de mes longs posts mais à qui je pourrais raconter cela sinon à vous ? A bientôt. Nicole
-
Bonjour Bruine,
Ton témoignage est bouleversant. Bien sûr que l'âge n'importe pas par rapport à la douleur de la perte. Michel t' a accompagné pendant tant d'années! En quoi te dire qu'il avait presque 81 ans te soulagerait de la douleur de l'absence et du manque? Il est normal que tu sois bouleversée, que tu culpabilises de ne pas avoir compris qu'il était à l'agonie. 3 jours avant sa mort, mon père a répété à ma soeur et moi la même phrase, dont nous avons compris, avec le recul qu'il disait "Je crois que j'vais mourir". Je pense que nous n'avons pas "voulu" entendre ce qu'il disait. Nous refusions sa mort. Nous avons culpabilisé, parce que nous l'avons quitté sans lui avoir dit au revoir. Il était hospitalisé à 60 km, et nous allions le voir 2 fois par semaine… Avec le temps, j'ai compris que nous n'avions rien à nous reprocher. Nous l'avions accompagné pendant 3 ans et demie dans 11 établissements différents!
De même tu étais malgré tout à ses côtés. Tu n'as pas compris qu'il partait à cause du mauvais diagnostic du médecin. Tu n'es pas fautive. Tu l'as accompagné jusqu'au bout et il emporte avec lui tous vos souvenirs et ta présence à ses côtés durant la maladie. Je suis certaine que d'un ailleurs il te remercie de tout ce que vous avez partagé.
Je te souhaite beaucoup de courage,
Madâme
-
Bonjour briune,
On aimeraient garder nos amours jusqu'a la fin sont partis la fin des temps, hier ils étaient encore là, l'instant d'après ils sont partis .
Ce sont les meilleurs qui partent c'est la vérité, ils ont quitté la planète terre.
Le jour ou la mort nous les arrachent c'est un bout de nous qu'on perd,on arrive pas a s'imaginer que c'est fini, a tout jamais.
Ils se sont envolés,petits oiseaux,leur sourires, leurs visages on rejoint les nuages.
On doit s'accrocher on doit se relever et briller pour leur mémoire .
Douces pensées.
Aqua
-
Chère Nicole, Comme je comprends ta détresse, ta souffrance et ta culpabilité. Mais tu as cru à ce que disait le médecin, tout comme ton mari, tu n'es donc pas responsable. Il faut absolument retirer de ton esprit cette culpabilité, tu as déjà bien assez avec la douleur de ne plus avoir ton amour auprès de toi. Il a vécu d'horribles souffrances et tu l'as accompagné comme tu l'as pu, avec ton amour inconditionnel pour lui. Bien sûr que si tu avais su que les choses étaient autrement, tu aurais agi différemment. Il repose en paix aujourd'hui, ça tu le sais. Laisse aller tes larmes, ton chagrin de l'avoir perdu mais pas d'être responsable de quoi que ce soit. Je me doute que ça doit être oh combien difficile... Ne sois pas désolée de nous livrer ici tes pensées, tes douleurs car ce lieu est fait pour cela. Nous nous épaulons tous comme nous le pouvons mais avec sincérité. Je te souhaite beaucoup de courage et t'embrasse bien fort.
Nanou
-
Bruine,
tous les soirs on se disait "bonne nuit, mon amour" et je continu lui dire
Je ne penses pas être folle pour autant. Leur parler est plus une aide je pense.
Vous avez vécu 35 années inoubliables et vous envie.
raph
-
bonjour bruine
je suis encore très jeune par rapport à vous (37 ans) et je n'ai pas connu de grand amour comme le votre (je suis séparée du père de mes enfants depuis 3 ans) mais je me permet de venir vous témoigner toute ma sympathie tant dans votre histoire raisonne un peu de la mienne, la seule différence étant que je n'ai pas perdu mon mari mais mon fils ainé (12 ans et demi). En effet en janvier Tristan a eu la grippe et en février j'étais très inquiète parce que la fatigue ne disparaissait pas, il perdait aussi beaucoup de poids. Le 7 mars il a été hospitalisé et le 8 tombait le diagnostic de lymphome (c'est comme la leucémie sauf que au lieu de se multiplier dans la moelle, les cellules vont se multiplier dans les ganglions et de façon plus exceptionnelle dans un organe, cela a été le cas de Tristan). Hospitalisation en réanimation puis en hémato, chimio, pas de soin palliatif car chez l'enfant en théorie cela se traite bien mais il était trop agressif et avait déjà bien trop détruit ses reins. Il est parti le 28 avril après 7 semaines de souffrances, en réanimation, d'une décompensation cardiaque alors que tous les jours on le forçait à se lever et faire des efforts, sans savoir que son coeur ne supporterait pas. Mon petit était un garçon courageux, comme seuls les enfants peuvent l'être, ne criant jamais, ne pleurant que très peu, acceptant la douleur intense comme faisant parti de sa maladie, malgré une pompe à morphine a hautes doses. Mais cette douleur elle se voyait tous les jours sur son visage. Cela fait un peu plus de 2 mois et ces images me hantent toujours, m'empêchant de dormir, c'est pourquoi je tenais à vous témoigner de mon soutien et vous souhaiter sincèrement beaucoup de courage. Je sais que ce que je vais dire et vain et inutile, que cela n'efface pas notre propre douleur et moi-même je ne suis pas toujours disposée à ce que l'on me le dise, pourtant c'est la seule vérité à laquelle on puisse se raccrocher, celle que au moins maintenant, aussi insupportable que soit notre propre douleur, eux ils ne souffrent plus. Le lymphome de Tristan imposait le même protocole que la leucémie, je sais donc combien la route aurait été longue et difficile, douloureuse si ils avaient vécu, sans pour autant avoir une certitude de guérir au bout. Parfois je me dis que 7 semaines cela a été trop court, mais trop court pour moi, pour son père, pour ses frères et sœurs, ses grands-parents, certainement pas trop court pour lui, certainement beaucoup trop long vu toutes les souffrances qu'il a enduré. Cette consolation est bien maigre mais c'est la seule que j'ai pu trouver pour surmonter cette terrible injustice. Personne ne devrait partir dans de telles souffrances, ni les "vieux", ni les "jeunes".
-
Bonsoir N@t,
J'ai eu mal pour vous en lisant ce que vous écrivez de Tristan. Pauvre petit bonhomme. Si jeune et tant de souffrances ! Chacune de nos histoires est différente mais oh, combien elles se ressemblent. Moi je n'arrive pas encore à me dire qu'au moins il ne souffre plus. C'est comme si j'acceptais qu'il soit parti. Mais chacun essaie à sa façon de supporter l'insupportable. Je n'ai pas encore trouvé la mienne. Je n'accepte toujours pas son départ mais je sais qu'il le faudra, un jour.
Je vous remercie tous Raph, Meszouzous, Aqua,madâme, nanou....aujourd'hui a été une journée ((( mais les enfants ont téléphoné ce soir et cela ajouté à vos post je me sens mieux. Vide , fatiguée mais moins déchirée. Un peu d'apaisement mais comme je voudrais rêver de lui le voir sourire ou entendre sa voix une fois encore. Oh ! Oui comme j'aimerais !
-
Bonjour Bruine,
Ne t'en veux pas, que voulais tu faire? parfois dans le désarroi nous perdons nos moyens et tu as fais confiance au médecin,normalement un spécialiste!!
Peut être, aussi, voulais tu continuer à y croire, et comment t'en blâmer aujourd'hui?
Nous ressentons tous de la culpabilité au début, celle-ci est intense ,retourner la faute sur nous, une manière de se fustiger davantage, cela est inutile, tout est déjà si douloureux.
Au contraire de toi, moi, je me suis culpabilisée,d'avoir vu que mon mari allait partir, contre l'avis de toute l'équipe médical, au soins palliatifs, je me suis demandée pendant des mois, comment , j'avais pu le voir, alors qu'il ne disait rien, j'aurais tellement voulu, alors, qu'on me le dise, j'avais l’impression que cela m'aurait soulagée......
Tu vois quelque soit la situation, on trouve toujours moyens de se le reprocher......
Pour répondre à ta question je vois une psychologue depuis la semaine qui a suivi son décès, cela m'aide effectivement beaucoup à comprendre, mes émotions, mes ressentis et à réfléchir sur ce que je suis doucement entrain de devenir, sur lui aussi, sur nous!!!
Prends soin de toi, nous sommes là aussi pour toi.
Tendresses.
zabou
-
Bonsoir,
Oui la culpabilité est là quelque soit les circonstances.
Mon amour est tombé comme ça, arrêt cardiaque et je me dis que si, plutôt que d'attendre les pompiers on l'avait mis dans la voiture pour le conduire à l'hôpital ou directement à la caserne des pompiers qui est à 3 km, si j'étais aller voir l'ancien proprio de la maison qui habitait non loin de chez nous (qui peut être n'était pas chez lui, mais qui peut être aussi l'était) et qui est médecin, que peut être on aurait pu le sauver.
Même si les médecins m'ont dit que rien n'aurait pu le sauver sauf s'il était tombé devant une structure d'urgence, qu'il y a seulement 10 % des personnes qui font une mort subite qui s'en sorte et ben je culpabilise quant même.
Mais comme on dit :"avec des Si..."
Même si on a fait ce qu'on a pu pour le réanimer, on n'en avait pas les moyens.