Mon Amour,
Tu aurai eu 63 ans cette semaine, déjà deux anniversaires, comme j'aurai voulu les fêter.
Cette semaine me ramène tous les ans en début d'année 2011 , tu allais bientôt être en retraite, j’étais si heureuse, je te voyais fatigué, apathique, tu allais pouvoir te reposer, j'allais pouvoir profiter de toi, pleinement, enfin nous allions nous retrouver, et vivre avec beaucoup moins de contraintes.
Je n'ai rien vu venir, ou plutôt, si, je te trouvais anormalement fatigué, je me demandais , ce que tu avais, et je pensais que tu étais dépressif.
Le 10 mars, après avoir appelé notre médecin ,je t'emmenais aux urgences, la peur au ventre, diagnostique après une semaine d'hospitalisation et une batterie d'examens: hernie cervicale.
Une opération délicate,l' hernie comprimais la moelle épinière,tu avais déjà un début de paralysie, tu avais peur, moi aussi, mais pas le choix , l'opération était obligatoire.
Je mettais un nom sur ton apathie.
Après l'opération, quel soulagement, tout allais bien, on a fêté ton anniversaire avec les enfants, 60 ans , et la retraite au 1er mai, tu étais en convalescence.
Nous sommes beaucoup parti, des petits voyages, nous étions heureux, je pensais que tu allais bien....
En septembre, inquiète par ta constante fatigue, je me fâche, je veux savoir, comprendre, ce qui ne va pas.
Encore un mois et demie de répit, et tout s’écroule, de nouveau je t"emmène aux urgences , il te garde, des examens et une tumeur de 6 cm au colon, tu allais si mal,des transfusions,trop faible , il fallait attendre,puis l'opération.
Tu sors de l’hôpital le 22 décembre, on attend le résultats des analyses.
Notre dernier Noël, nous ne le savions pas, nous avions tellement d'espoir et si peur aussi.
Mi janvier 2012 le couperet tombe, cancer.
Le temps alors était compté, je ne le savais pas vraiment, j’espérai tant , mais je m'en doutais.
On aura encore fêté ton 61 anniversaire le dernier, avant que la maladie, la douleur, la souffrance t'emportent à jamais.
Depuis à cette date j'ai si mal, toi qui à travaillé toute ta vie, tu n'aura profité de rien, tu ne méritais pas cela.
Je t'aime , tu sais, l'année dernière , ma vie sans toi n'avait plus de sens, j’écrivais tous les jours dans un carnet, je te suppliais de revenir, de rester avec moi, de m'aider, de me dire quoi faire, j'étais si perdue, je ne savais plus....
Chaque jour j’écrivais le manque de toi, comme une litanie, une prière, je te demandais de m'aider à accepter, ou bien de venir me chercher.
Tu aurai eu 63 ans, je vais mieux,tu as maintenant totalement investi mon cœur, tu y est entré pour l’éternité, je te sens prêt de moi, je te parle et parfois quand j'ai des doutes , je t'interroge, je sais que tu seras toujours là avec moi.
Voilà, je voulais te dire, que cette date reste douloureuse, de part ton absence, mais surtout, parce que je trouve cela tellement injuste, eh oui chéri, encore maintenant....
Le souvenir, c'est la présence invisible.
A toi.
zab