Bonjour,
Je rebondis dans ce fil sur le joli écrit de Charly, l’autre jour : "Pour ne pas sombrer … ".
Car ces mots m’ont frappé et rappelé en moi les épisodes passés, pas si lointains.
Je sais bien que tous, nous traversons cette période Ô combien difficile du deuil qui nous fait tant souffrir et fait de nous des êtres hors normes :
- Hors normes, parce que ne ressemblant ou ne se reconnaissant plus dans ceux qui nous entourent et qui semblent ne pas nous comprendre.
- Hors normes aussi, parce que ce qui nous différencie de ces « autres » c’est ce qu’il y a dans nos cœurs à tout jamais, … mais qui n’est plus là à nos côtés.
- Hors normes encore, parce que nous ne sommes plus ce que nous étions avant ; nous avons découvert la souffrance et l’obligation d’avancer malgré elle.
- Hors normes enfin, parce que cette souffrance nous rend parfois irrationnels et souvent susceptibles, irritables, maladroits, prononçant donc des mots sous l’émotion qui nous habite, mots qui dépassent bien souvent notre pensée.
Et ces mots de Charly ont réveillé ce qui doit être la raison de notre présence ici :
. Parler de nous, oui.
. Parler aux autres d’eux, oui.
. Ecouter pour tenter d’apaiser, oui.
. Tendre la main, oui.
J’employais souvent pour définir ce qui nous unissait ici la notion de bateau où nous sommes embarqués contre notre gré, pour nous permettre de franchir ce long chemin du deuil, plein de hauts et creux de vagues, ceux que nous connaissons tous !
Un bateau où tous, nous serions là, prêts à nous aider, nous soutenir, écoutant, parlant, tenant les mains, chacun à son tour, pour que chaque passager arrive à bon port et que personne ne passe par-dessus bord.
Mais il est un temps où les choses simples de la vie doivent revenir : poursuivre notre chemin.
Notre deuil et souffrance ne se sont pas arrêtés pour cela.
Le bateau n’est pas resté à quai, il continue sa route.
Les passagers blottis n’osent plus bouger dans la tempête et pourtant …
C’est bien à ce moment-là que les mains doivent se tendre pour aider à franchir ce gros coup de grain et ne laisser personne seul avec sa douleur.
"Pour ne pas sombrer il suffirait de peu de chose...
Pour ne pas sombrer il suffirait de s'agripper à une main tendue...."Alors, je vous tends la main !
Yohann