Auteur Sujet: Tellement dur la vie sans lui! (Lu 90130 fois)

qiguan · « **Réponse #105 le:** 09 janvier 2015 à 10:32:09 »

nous n'avons plus sur la mort la même vision
on nous attend de l'autre côté du voile
cette vie ci n'a plus le même sens on n'y est plus agrippées ...
on navigue entre deux
même si j'imagine on peut apprécier de beaux et bons moments avec une nouvelle vie continuée ici
on ne peut pas parler de notre désir de les rejoindre facilement
car ce serait incompris
mais ici on peut !

Ici aussi on peut écrire que les souvenirs de notre intimité viennent, qu'on a des rêves parfois d'intimité
etc
pas de tabous sur ce forum
nous sommes nous sans artifices ni masque

puisses tu mimie avoir une bonne journée de partage avec ta famille les petits

Mimie · « **Réponse #106 le:** 09 janvier 2015 à 21:08:12 »

Merci Quigan
Journée très particulière avec les évènements de Paris que mon fils et moi avons suivi en direct sur TV5 une partie de la journée et puis fait du hasard coupure de courant pendant presque 3H, alors pas d'internet ni de télévision nous avons joué aux jeux de société avec mes petits enfants quand ils sont revenus de l'école, bien du bonheur.
Et pus repas sympa traditionnel Irlandais, bacon, choux et pommes de terre, les irlandaises étaient aux fourneaux, hier c'était moi; Filet de dinde sauté aux champignons, purée rutabagas-pommes de terre, galette des rois frangipane.
Je vais faire un autre sujet je ne veux pas entacher le positif de celui ci.
Bonne soirée

Mimie · « **Réponse #107 le:** 09 janvier 2015 à 21:16:54 »

J'ai encore fait un mauvais rêve, un cauchemar en fait.

J'étais à la chambre funéraire et mon mari était dans son cercueil mais je demandais un changement de cercueil. Celui ci était fait au dessus de la tête comme une capote de landau, ( ici ma petite fille a eu un landau à Noël) Donc j'étais placée derrière et mon petit fils français de presque 5 ans était avec moi mais lui était après 'la capote' et essayait de toucher en disant papy, papy tu es revenu. J'étais désespérée de lui dire mais non il est toujours mort et ne touche pas! Après les employés des pompes funèbres venaient et je leur demandais de changer le cercueil, ils râlaient car c'était très lourd.
( On voit bien le mélange avec le décès de mon beau frère que mes fils ont porté et qui en effet était très lourd)
Fiou j'aimerais sortir de ces histoires lugubres.

qiguan · « **Réponse #108 le:** 10 janvier 2015 à 11:24:13 »

Mimie ton inconscient parle ... il fait son job !
il te faut évacuer tout ce qui monte d'une manière ou d'une autre ...
là tu es dans un cocon affectif ressourçant profites en

Mimie · « **Réponse #109 le:** 12 février 2015 à 22:11:39 »

Un mois sans écrire ici, je suis tellement occupée, pré occupée même. J'ai vendu ma, NOTRE maison que nous avions conçue et construite en 1977, la maison de toute notre vie. Quand nous y avions emménagé je me disais c'est là que je pourrai, eh bien sans doute pas. Alors forcément je suis remplie d'émotions toutes contradictoires, soulagée de l'avoir vendue (elle est beaucoup trop grande pour moi) et triste, nostalgique. J'ai l'impression que je vais perdre mes repères. D'autant plus que je n'ai pas encore trouvé la maison qui me convienne, c'est d'autant plus difficile de faire mes cartons sans pouvoir me projeter dans un autre lieu.
La signature pour la vente définitive est prévue le 30 avril, une cousine me prête sa maison qu'elle n'habite pas elle est meublée, il y a la vaisselle etc, mais je ne serai pas chez moi ni même dans mes affaires et je me connais cela va être difficile.
J'ai tout juste commencé mes cartons une amie est venue m'aider pendant 2 jours, mais je suis grippée ça été difficile.
Sinon je sens avoir pris de la distance par rapport à la période douloureuse du deuil qui pour moi a duré environ16 mois. Au bout de ce temps là il y a eu un déclic et même s'il y a encore des jours de cafard, au fond de moi je sens que c'est passager.
Alors bien, comme beaucoup je me culpabilise et j'ai dit à mon psy la dernière fois que je me demandais si j'étais normale. Il m'a interrogée et j'ai dit c'est bizarre que je sois déjà aussi bien et il a répondu vous voudriez un bon petit malheur à nouveau? non bien sur mais je ne suis pas de nature positive alors je suis étonnée. Il m'a dit comprendre que ce soit déroutant mais que je vais m'habituer à réagir ainsi.
C'est sur que c'est déroutant et j'ai quand même peur qu'une fois installée ailleurs quand je n'aurai pas autant de choses pratiques à faire tout cela retombe!
J'ai aussi cette année fêté mon anniversaire bien entourée (2 de mes enfants, ma belle fille et mes 2 petits cœurs) rien à voir avec l'année dernière, alors je commence à croire que c'est vrai après la première année c'est moins douloureux.
Courage à toutes et tous;

Mamoure · « **Réponse #110 le:** 13 février 2015 à 06:08:34 »

Mimie ,
Ton message donne de l'espoir d'aller mieux , un jour.... merci

Je te souhaite beaucoup de courage concernant ta maison
Comme je comprends le soulagement de l'avoir vendu et la tristesse

Certains jours , quand je fatigue de rentrer du bois pour chauffer , que le chemin est enneigé , que je souffre de l'éloignement etc... je me dis , il faut que je la vende , vite....
Puis , très vite , je me sens incapable de la laisser cette maison , notre maison ...tant de souvenirs heureux
Juste à imaginer vider les placards , nos affaires , SES affaires....les larmes arrivent aussitôt
Mais je suis bien moins avancée que toi dans mon deuil , je ne suis pas prête , pas encore

Je sais qu'un jour , comme toi , j'en serais à cette étape mais , bien sûr , ce ne sera pas facile pour autant...

Je te souhaite , surtout , de trouver un lieu où tu te sentes le mieux possible , cela me parait très important

Je t'embrasse

Mimie · « **Réponse #111 le:** 13 février 2015 à 09:19:47 »

Citation de: Mimie le 12 février 2015 à 22:11:39

Un mois sans écrire ici, je suis tellement occupée, pré occupée même. J'ai vendu ma, NOTRE maison que nous avions conçue et construite en 1977, la maison de toute notre vie. Quand nous y avions emménagé je me disais c'est là que je mourrai, eh bien sans doute pas. Alors forcément je suis remplie d'émotions toutes contradictoires, soulagée de l'avoir vendue (elle est beaucoup trop grande pour moi) et triste, nostalgique. J'ai l'impression que je vais perdre mes repères. D'autant plus que je n'ai pas encore trouvé la maison qui me convienne, c'est d'autant plus difficile de faire mes cartons sans pouvoir me projeter dans un autre lieu.
La signature pour la vente définitive est prévue le 30 avril, une cousine me prête sa maison qu'elle n'habite pas elle est meublée, il y a la vaisselle etc, mais je ne serai pas chez moi ni même dans mes affaires et je me connais cela va être difficile.
J'ai tout juste commencé mes cartons une amie est venue m'aider pendant 2 jours, mais je suis grippée ça été difficile.
Sinon je sens avoir pris de la distance par rapport à la période douloureuse du deuil qui pour moi a duré environ16 mois. Au bout de ce temps là il y a eu un déclic et même s'il y a encore des jours de cafard, au fond de moi je sens que c'est passager.
Alors bien, comme beaucoup je me culpabilise et j'ai dit à mon psy la dernière fois que je me demandais si j'étais normale. Il m'a interrogée et j'ai dit c'est bizarre que je sois déjà aussi bien et il a répondu vous voudriez un bon petit malheur à nouveau? non bien sur mais je ne suis pas de nature positive alors je suis étonnée. Il m'a dit comprendre que ce soit déroutant mais que je vais m'habituer à réagir ainsi.
C'est sur que c'est déroutant et j'ai quand même peur qu'une fois installée ailleurs quand je n'aurai pas autant de choses pratiques à faire tout cela retombe!
J'ai aussi cette année fêté mon anniversaire bien entourée (2 de mes enfants, ma belle fille et mes 2 petits cœurs) rien à voir avec l'année dernière, alors je commence à croire que c'est vrai après la première année c'est moins douloureux.
Courage à toutes et tous;

qiguan · « **Réponse #112 le:** 13 février 2015 à 09:53:26 »

Chère Mimie
comme on te comprend
défaire un nid
pour aller se mettre en transit dans un lieu "neutre"
reconstruire un nid mais seule ... mais avec lui intégré à toi !
profites de te sentir mieux pour affronter les mois de difficultés qui viendront avant de retrouver vite, je te le souhaite un équilibre !
la peur d'aller mieux
c'est terrible
la culpabilité de vivre, d'être heureux sans l'autre ...
un grand passage des deuils !
je t'embrasse bien fort

Lui et moi · « **Réponse #113 le:** 13 février 2015 à 23:20:03 »

Je ne suis pas encore prête à partir même si je l'envisage. Tu fais ce qu'il te semble le mieux et oui tu es normale, on a peur d'être à nouveau heureux un jour, peur sans doute de perdre ce bonheur à nouveau.

Mimie · « **Réponse #114 le:** 13 février 2015 à 23:29:02 »

Merci
Oui on a peur d'être heureux, peur de vivre sans LUI, peur de le trahir.
Je disais à une belle sœur toute jeune veuve aussi ce soir que je n'ose même pas pensé au moment ou je quitterai cette maison, dormir ailleurs en me disant je n'y retournerai pas. Je ne réalise pas trop je crois je ne peux pas.
Bonne nuit à toi

Stefy · « **Réponse #115 le:** 14 février 2015 à 09:34:20 »

"Peur d aller mieux, culpabilité de vivre d etre heureux sans l autre"
Ca me parle tant, c est tellement vrai $:-\$

Mimie · « **Réponse #116 le:** 14 février 2015 à 09:59:26 »

Oui je crois que cela parle à beaucoup, et pourquoi nous sommes comme cela?
Est ce aux yeux des autres? il y a encore dans les esprits le terme que je déteste "la veuve joyeuse"
Peur de trahir nos chers disparus?
Peur de trouver notre indépendance affective? physique? et autre?
Et pour ma part il me semble que je dois me justifier des moments de joie que je peux avoir.

J'ai entendu un truc à la télé hier cité par un auteur philosophe "Charles Pépin" sur le bonheur et la joie;
http://www.francetvinfo.fr/culture/livres/invite-des-5-dernieres-minutes-charles-pepin-revient-sur-la-joie-le-bonheur-et-l-espoir_824241.html
Je suis complètement d'accord avec lui quand il dit que la joie n'est pas le bonheur et je pense que même au plus profond de ma peine j'ai eu des gros moments de joie avec mes petits enfants. Le bonheur est plus sur un temps long, la joie peut être fugace mais présente.
Qu'en pensez vous?

Mamoure · « **Réponse #117 le:** 14 février 2015 à 11:03:11 »

je suis d'accord sur le fait que la joie et le bonheur sont 2 états tout à fait différents
nous aurons , sans doute , malgré notre douleur , des moments de joie
bien sûr , cela ne veut pas dire " être heureux "

comme toi , je m'interroge sur cette peur d'aller mieux : peur de s'éloigner de lui , de le trahir , du regard des autres ?
je ne sais pas mais c'est vrai que cela complique notre deuil , lorsqu'il y a un "mieux" , tout de suite cette peur , cette culpabilité
tout cela est vraiment très complexe

Josline · « **Réponse #118 le:** 14 février 2015 à 11:44:39 »

Je suis d' accord avec tout ce que vous dîtes sur la peur d' aller mieux. Je crois que j' avais écrit quelque chose sur ce sujet, je ne sais plus quand.
Pour moi aussi il y a cette culpabilité, l' impression de trahir. Ce qui est curieux, c' est que je ressens ça vis à vis de moi, mais pas quand il s' agit des autres. Une fois, j' ai discuté avec ma maman sur le sujet ( quelques années après le décès de mon père). Elle déprimait, se sentait seule, se raccrochait en permanence à nous, ses enfants. Je lui avais dit qu' elle aurait peut-être dû essayer de rencontrer quelqu' un, pas forcément pour se remarier, ni même pour vivre totalement ensemble, mais pour sortir, avoir une compagnie, partir en vacances etc... Elle avait été scandalisée. Je n' en avais donc plus reparlé. Ma soeur de qui je suis très proche a perdu son premier mari qui s' est suicidé, il y a 30 ans maintenant. Elle a refait sa vie relativement rapidement, deux ans plus tard. J' étais très heureuse pour elle et je le suis toujours, surtout qu' elle est tombée sur un mari en or (massif!) Elle part du principe que l' être humain n' est pas fait pour vivre seul et pour elle c' était une évidence de ne pas rester seule.
Donc, je l' accepte fort bien pour les autres, mais pour moi, c' est autre chose.
D' abord la culpabilité, peur de trahir mais surtout je crois, la peur de revivre ce cauchemar. Je suis très lâche sans doute, mais je préfère le vide à la douleur. Peut-être que ça ne s' appelle pas "vivre" mais au moins on ne prend pas le risque de souffrir.
Enfin, je parle là, de se retrouver de nouveau en couple. Il y a d' autres façons d' aller bien, même seule mais pour moi, ce n' est pas pour demain.
Bisous

qiguan · « **Réponse #119 le:** 14 février 2015 à 13:32:05 »

mimie
ce sujet rebondit partout sur le forum du post de Jocelyne
à ma file etc
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/depuis-le-23-avril-2014/msg54486/#msg54486
oui Jocelyne ta peur de souffrir encore en t'attachant ...
peser le pour et le contre est ce que la douleur à la perte annule les bénéfices de X années de joies partagées ? ces années où certes on peut trouver un équilibre sans relation de couple, avoir des joies bien sûr ! ces années paraitront elles vides si la notion de couple, de partage n'y vient plus jamais ? tant de questions
pour moi c'est laissons la porte entre ouverte sans forcer les choses ...
et au moment je verrai si j'accepte la peur de la perte qui est liée à toute relation.
Une collègue de Jean qui a été veuve à 48 ans et puis a eu à nouveau quelques années après une nouvelle vie de couple mais là s'est faites plaquer à près de 75 ans m'a dit c'est pire que le deuil !
donc les risques de la vie sont là toujours ...

Mimie bien sûr tu vas souffrir en quittant le nid ancien ... en partant en transit puis en créant le nouveau nid mais tu te sens plus forte ! tes enfants t'apportent de la joie et c'est bien important quant à la définition du bonheur ... c'est plus compliqué !

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