Auteur Sujet: survivre plutôt que vivre...  (Lu 20553 fois)

0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

meszouzous

  • Invité
survivre plutôt que vivre...
« le: 30 mai 2013 à 09:38:30 »
Bonjour à tous,

Merci Coeur pour tes messages...qu'il est bon de se retrouver ici et de pouvoir écrire ce que le coeur ressent, sans jugement mais avec la compréhension, l'empathie et la sincérité de chacun.
Mes nuits sont hachées, courtes et vides de tout rêve. J'aimerai tant pourtant rêver de lui, le retrouver comme nous nous sommes quittés ce matin de novembre... J'ai beau essayé d'intégrer sa mort, je n'y parviens pas. Quelque part au fond de moi je sais mais une volonté plus forte me dit que non, ce n'est pas possible, pas lui. J'oscille entre retirer les photos qui sont posées ici et là car lorsque mon regard se posent sur elles, mon coeur se soulève et la boule toujours présente dans la gorge se met à grossir...mais les retirer c'est refuser de le voir, c'est enlever toute trace de son existence et ça je ne le peux pas. Ecouter de la musique...je ne fais que ça, elle a pris la relève sur la télé que j'allumais systématiquement, même si je ne la regardais pas, depuis le jour de sa mort. Pas n'importe quelle musique, celle que nous écoutions ensemble, celle qui me rappelle tant de choses vécues avec lui. Certains ne comprennent pas, bien que de toute façon je préfère ne pas dire tout cela autour de moi. On me répond que je me complets dans cet état et que ce n'est pas comme ça que j'avancerai ! Qu'en savent-ils tous ces gens de ce qui est bon ou pas pour nous qui avons perdu celui ou celle que nous aimions par dessus tout ? Je n'ai jamais pu dormir dans notre lit depuis le matin de sa mort. Le simple fait de m'allonger dessus m'est insupportable. Changer de chambre est inconcevable, il l'avait faite comme je l'avais souhaité et rien que pour ça je veux la garder. Et puis, c'était notre refuge, notre intimité et je ne veux pas effacer tous nos souvenirs qui y sont suspendus...comme moi d'ailleurs ! Oui, j'ai l'impression d'être suspendue dans les airs et je vois tous ces gens pour lesquels la vie continue...j'ai aussi l'impression souvent d'être posée sur une île toute petite d'où il m'est impossible de rejoindre les berges. Je suis seule et dois lutter pour vivre ou plutôt survivre...
Bien à vous    Nanou

Hors ligne Claudia

  • Membre Junior
  • **
  • Messages: 98
Re : survivre plutôt que vivre...
« Réponse #1 le: 30 mai 2013 à 20:30:27 »
Comme je te comprends ,mon cœur s est brisée le 20 Avril dernier ,les photos j en ai besoin ( trop peur d oublier son visage ) les rêves je les attends tout les soirs et le matin je me lèves vide car il ne ne viens pas me parler,la chambre je l ai détruite ( cette maudite chambre ou il m a appelle en tapant sur le montant du lit quand il a fait son avc ) je me suis refaite une nouvelle chambre dans une autre pièce mais je n y dors pas bien .un grand lit froid rempli de solitude . La musique oui les chansons de son départ ou les larmes montent . Intégrer sa mort impossible. Oh les gens ne me ditent pas que la vie c est ça . A j oubliais si c est le long chemin de la solitude . Alors courage avançons lentement a la fin du chemin il y aura peut être un rayon de soleil

LILI0824

  • Invité
Re : survivre plutôt que vivre...
« Réponse #2 le: 30 mai 2013 à 22:29:53 »
Nous rappeler les choses que nous avons vécues nous est indispensable. Les gens pensent que nous nous complaisons dans cet état, mais cet état est un passage obligé, nous devons d'abord nous y enfoncer totalement avant de pouvoir émerger.

On passe notre temps à chercher celui qui est parti, à chercher son odeur, à chercher son empreinte, c'est tellement impensable ce qui nous arrive et il nous manque tant. Je le cherche toujours, je l'imagine toujours, et il me manque toujours.

Depuis qu'il est parti (10 mois bientôt) je ne me suis jamais allongée sur le canapé, je ne peux plus. Avant, je posais mes jambes sur ses genoux et ils les caressaient. Depuis 10 mois, sur le canapé, je suis assise droite comme un I.

Pleurez, criez, laissez votre peine sortir.





alizea

  • Invité
Re : survivre plutôt que vivre...
« Réponse #3 le: 30 mai 2013 à 23:08:03 »
Nanoue, comme ce que tu écris ressemble à ce je ressens.... 5 mois et 10 jours que Pierre est parti et c'est toujours le chaos... Dans la tête, dans le corps et les émotions... Les photos, pour ma part je les garde avec force, de peur de perdre son visage et son regard, je m'endors avec son oreiller tout prêt de mon coeur, je ne quitte pas le coeur qu'il m'a offert en août ou j'ai glissé ses photos il est avec moi tout le temps... La télé, je n'arrive plus à la regarder ni à suivre le fil d'une émission, les seuls films que je regarde sont ceux que l'on a vu ensemble ou avec un acteur qui avait le même regard que lui... Et là les larmes coulent... la musique celle que l'on écoutait... enfin comme toi quoi... j'ai l'ordinateur allumé tout le temps branché sur skype car lorsque l'on n'était pas physiquement ensemble on l'était virtuellement et tout le temps... Mais son pseudo ne s'allume plus... je n'arrive pas à l'éteindre... J'ai arrêté la danse qui était ma passion depuis toute petite, je n'arrive plus à mettre de la créativité, à la place je fais du cardio en salle jusqu'à épuisement tous les jours... pour ne pas penser... le boulot je n'ai jamais arrêté non plus car impossible de rester seule chez moi à tourner en rond, à penser, je préfère me noyer dans le travail... Alors, Miss, sache que tu n'es pas toute seule à vivre ce calvaire de l'absence, on le cherche notre Amour disparu, dans nos rêves, dans ce qu'il a touché, dans ce qu'il a été, mais Il nous a laissé son Amour, et sa force, pour Lui, nous devons trouver la force de continuer... On doit se serrer les coudes.... Courage Nanoue
Fabienne

meszouzous

  • Invité
Re : survivre plutôt que vivre...
« Réponse #4 le: 30 mai 2013 à 23:25:30 »
Véronique, Fabienne, merci pour vos messages. Je vois bien que nous sommes tous pareils finalement face à cette immense souffrance provoquée par cette perte... comment l'accepter ? je me demande souvent si c'est un manque de volonté, de courage qui me fait refuser ce qui est de toute façon inacceptable. Ca me fait mal au plus profond de moi à un tel point que je me fais mal, physiquement. J'ai des pulsions que je n'arrive pas toujours à combattre. Je n'arrive pas à me persuader qu'il n'a pas eu le temps de souffrir dans cet horrible accident et je voudrai souffrir comme lui...je sais, ça ne le fera pas revenir...
J'avais repris le travail 4 mois après son décès mais je n'ai pas tenu le coup. Je travaille dans une crèche et il faut être au top auprès des petits. C'est difficile de faire semblant 8 h d'affilées... je vais reprendre lundi, enfin je vais essayer. J'ai demandé un 80 % pour avoir une coupure le mercredi et j'espère que ça se passera mieux. L'équipe toute entière me soutient depuis le début, je sais que j'ai de la chance, même si ce mot ne veut plus rien dire pour moi... J'appréhende beaucoup et cette semaine a été très très difficile. Je pleure beaucoup, on me dit que c'est peut-être la crainte de reprendre une vie "normale" en retravaillant. Je ne sais pas...j'aime beaucoup mon métier, je mets malgré tout beaucoup d'espoir dans mon retour... j'aimerai tant que tout ceci soit un cauchemar...

à bientôt, bonne nuit. Nanou

arnage

  • Invité
Re : survivre plutôt que vivre...
« Réponse #5 le: 31 mai 2013 à 13:16:40 »
Moi cela fait plus de 4 mois et je suis toujours aussi triste de cette vie sans elle. Les photos j'en ai pas mis partout car je ne risque pas d'oublier son visage. Je me force a rester debout, ce n'est pas facile mais j'y arrive tout de même. Par contre j'ai des moments ou je me dis que je n'y arriverais jamais,alors dans ces moments là je m'engueule et je me booste pour réagir. Je me force vraiment à passer ce cap de la douleur qui est insupportable.

Bisous.

meszouzous

  • Invité
Re : survivre plutôt que vivre...
« Réponse #6 le: 31 mai 2013 à 14:10:22 »
Bonjour Michel,

J'ai le même âge que le tien, 51 ans et mon mari allait les avoir...ce maudit 27 novembre, sur une route glissante alors qu'il roulait prudemment, aucune infraction au code de la route, la roue arrière de sa moto à vascillier et il a perdu le contrôle. Un tracteur arrivait en face... nous nous étions quittés 30 mn plus tôt, pressés de nous retrouver le soir. C'est la vie me dit-on... quelle vie !!!!!!!!!
Nous avons 3 enfants et un petit-fils de 3 ans. Je comprends tes sentiments envers tes filles quand celui ou celle qui vous tenait la main au quotidien n'est plus. L'absence de l'être aimé est insupportable et rien ni personne ne peut quelque chose... A ce jour, je dois aussi faire face aux dossiers administratifs et lorsque c'est une mort accidentelle, les dossiers sont nombreux et on se demande si cela se terminera un jour... je voudrai tout balancer par la fenêtre !
Bon courage à toi

Nanou

meszouzous

  • Invité
Re : survivre plutôt que vivre...
« Réponse #7 le: 31 mai 2013 à 23:06:18 »
cet après midi, j'avais rendez vous chez le psy...il est de la même trempe que Christophe Fauré, inutile donc de vous dire qu'il m'apporte beaucoup et si je suis debout aujourd'hui, c'est bien grâce à lui en grande partie. Mon médecin généraliste aussi est exceptionnel, heureusement qu'ils sont là tous les deux. Cette semaine a été bien difficile, il y en a des comme ça, je ne sais pas pourquoi. Mes enfants sont inquiets pour moi, j'aurai tellement voulu leur épargner cette horrible souffrance...ils sont adultes mais étaient très proches, chacun différemment, de leur père. Et je sais qu'il leur manque terriblement...

Nanou

Karine

  • Invité
Re : survivre plutôt que vivre...
« Réponse #8 le: 01 juin 2013 à 00:06:17 »
Bonjour à tous,

Je n'ai pas perdu de conjoint mais mon papa. Mais tout ce que vous "dites" me parles...
Nous tentons, envers et contre tout de gérer l'absence, la vraie, la définitive...nous ne sommes ni lâches, ni inconscients..... mais nous devons continuer de vivre (pour nous et pour eux)
Pas évident !!!
Karine

leilouna

  • Invité
Re : survivre plutôt que vivre...
« Réponse #9 le: 01 juin 2013 à 18:07:04 »
cela fait 12 ans qu'il est parti et je n'arrive pas à  faire mon deuil . Il me manque toujours et j'ai toujours ses vêtements . La vie continue mais je ressens Un sentiment de tristeSse et de solitude parfois malgré mes 3 filles et mes 11 petits enfants !
l



meszouzous

  • Invité
Re : survivre plutôt que vivre...
« Réponse #10 le: 02 juin 2013 à 20:10:07 »
ce soir, crise de larmes malgré une journée à peu près bien passée avec une copine. Je reprends le travail demain et l'angoisse de reprendre une vie "normale" m'envahit. C'est comme ci je le quittais une deuxième fois, je l'abandonnais...ce temps qui passe inexorablement me fait mal et m'éloigne de lui un peu plus chaque jour... je ne sais comment surmonter ces sentiments qui font si mal...
bien à vous tous   Nanou

garfield

  • Invité
Re : survivre plutôt que vivre...
« Réponse #11 le: 02 juin 2013 à 20:30:02 »
Je dois reprendre dans 2 semaines le boulot et je me dis déjà que ce sera trop tôt aussi, besoin d'avoir ces moments seuls avant d'essayer de recommencer une vie plus normale, même si je ne vois pas comment elle peut l'être.
Il faut se dire que raisonnablement il faut reprendre cette vie, pour soi, ses enfants et que notre conjoint ne voudrait pas nous voir comme ça, à nous morfondre dans notre coin.
C'est évident qu'il s'agit d'une des pires épreuves, que bosser n'a plus guère de sens mis à part ramener un salaire (nécessaire encore un peu plus étant seul) et entretenir des relations sociales. Cela permet aussi de relativiser les problèmes au boulot encore un peu plus (c'était déjà bien le cas pour moi après 7 ans de lutte contre le cancer) et d'avoir une autre approche.
Nous ne serons plus jamais les même, mais nous avons en nous quelque chose de plus, notre amour présent dans notre coeur, nos pensées.

Courage, je sais qu'il s'agit que de paroles raisonnables, mais il y a forcément ces moments de pleurs (libératoires?) pour tout le monde.

Hors ligne Claudia

  • Membre Junior
  • **
  • Messages: 98
Re : survivre plutôt que vivre...
« Réponse #12 le: 02 juin 2013 à 20:37:48 »
Moi aussi je reprends le travail dans une semaine ,et j ai peur . Peur des gens qui ne vivent plus sur la même planète que nous . Peur de mon non avenir . Peur de rester chez moi ,peur de sortir de chez moi .en fait je suis toute petite sans lui qui m a lâche la main alors que je ne sais pas marcher toute seule . Mais je lui ai fait une promesse alors je vais essayer de marcher et quand je serai tombée plusieurs fois je finirai par tenir debout . Alors le boulot on va y aller ,pas le choix, on va se mettre en mode lambda et garder notre jardin secret bien caché dans notre cœur. Allez tu vas y arriver pour lui qui te regarde assis sur le bord de son petit nuage      

meszouzous

  • Invité
Re : survivre plutôt que vivre...
« Réponse #13 le: 02 juin 2013 à 22:50:57 »
Merci pour tout ce que vous me dites. Nous n'avons pas pu nous dire au revoir pour toujours car mon bien aimé est parti brutalement, dans un accident de moto...je ne peux l'accepter et n'arrive pas à avancer sans lui. Sa main m'a lâchée alors qu'on s'était promis de s'aimer longtemps, encore très longtemps. Cela faisait déjà 33 ans et à 50 ans nous pensions avoir au moins autant d'années d'amour encore à vivre. Comment continuer seule sur ce chemin devenu impraticable ?...
Bon courage à vous tous qui êtes sur ce même chemin...  Nanou

arnage

  • Invité
Re : survivre plutôt que vivre...
« Réponse #14 le: 03 juin 2013 à 15:16:01 »
Si je peux me permettre, il faut essayer de reprendre son travail. Je ne dis pas que c'est génial, mais cela permet de penser à autre chose le temps des heures de travail. Alors bien sur le soir au moment  de quitter son taff on est plus aussi pressé qu'avant, mais je ne me vois pas dormir au bureau donc il faut rentrer. J'envie les gens dans les transports qui rentrent chez eux et sont heureux de retrouver leurs femmes ou maris, mais pour nous c'est terminé. Je me dis que peut-être ils ne sont pas heureux en couple, tandis que moi j'étais heureux et çà me fait du bien de penser cela. C'est paradoxale mais je préfère ma place a la leurs (là je déconne.

Bisous.

Michel.