Bonsoir Paprika,

Oh que non, tu n'es pas cruelle.
Juste après la mort de mon mari, j'ai été sollicitée pour un anniversaire et pour une soirée de "préparation mariage". Sur le coup, j'ai dit oui, persuadée que je pourrais y aller. Plus les jours avançait, moins je me sentais bien à l'idée de partager ces moments. Au final, j'ai décliné en expliquant que malgré l'envie qui était là au départ, je n'avais pas la force de pouvoir être gaie pendant ces moments. J'ai également expliqué qu'être présente, je pourrais, mais que je serais ailleurs et qu'une fois que je rentrerais chez moi, je risquerais de m'écrouler. Certaines ont très bien compris, une autre a osé me dire "ba à la fois il faudra bien que tu passes à autre chose un jour..." - ça, 1 mois après le décès...

Tout comme Véronique, je dis donc clairement les choses. Si je n'ai pas le coeur pour y aller, je le dis et je l'explique. Je dis également -et c'est important- de ne surtout pas hésité à me reproposer des choses, qu'un jour je finirai par dire oui. J'explique que je ne veux pas m'exclure mais que ces moments peuvent être douloureux, pour l'instant, pour moi et que je ne contrôle pas les sentiments que j'exprime...
Généralement, ça fonctionne plutôt bien, on continue de me proposer des sorties... que je continue de décliner pour l'instant... mais en redisant toujours la même chose (me reproposer+finir par dire oui un jour)

J'ai aussi des amies qui veulent passer me voir. Parfois, c'est le bon moment et parfois j'ai "besoin" de me retrouver seule. Alors je leur dit que c'est une période où je ne vais pas bien et que je préfère être seule. Je leur dis de ne pas s'inquiéter pour moi, que c'est quelque chose de "normal" dans le deuil. Elles comprennent (enfin, les vraies amies).

Forcément, tout le monde autour de nous veut nous faire voir autre chose, nous changer les idées. Pour eux, c'est ce qui nous permettra d'aller mieux. Leur intention est très bonne donc c'est pour ça que je me permets de leur expliquer et de les remercier.

Donc NON ! tu n'es pas cruelle !! Ose juste leur expliquer comment tu te sens (succinctement) et elles comprendront.
Ce qu'elles veulent, c'est ton "mieux" être. Si ça doit passer par la case "je ne peux accepter telle ou telle sortie", elles comprendront et appliqueront ce que tu leur demandes.
 

paprika, je pence qu'il ne faut pas ce, te forcer. tes ami(es) comprendron je pence, meme s'il n'on pas connu sa je pence kil ce doute que tu a bien des hauts et des bas et qu'a des moments tu aimerai rester seul.
paraitre mais ne pas etre c'est ma devise aussi ...

Merci pour vos messages

Je suis effectivement aller a cette invitation mais je suis parti très tôt , je leur ai expliqué que j'étais venue pour passer un moment agréable mais que j'étais pas encore prête pour une nuit de folie entre filles et que la soirée m'avais quand fait du bien ce qui était vrai , cela faisait longtemps que je n'avais pas rie comme ça et ça m'as fait du bien ...

Mais depuis c'est le KO dans ma tête , j'ai tellement mal , je sais que beaucoup on mal avec ses fêtes qui arrivent je pense fort a eux !!
Je ne pleure pas mais j'ai le cœur qui me fait atrocement mal , cette année l'esprit de Noël n'est pas la ...

Marika

Bonsoir Marika,

J'aurais tendance à dire que si tu as envie de ne rien faire, ne fais rien. Je ne me force pas à faire les choses, si j'ai envie de larver dans mon lit, je le fais et c'est ça qui me fait "du bien" à ce moment là (même si c'est pour pleurer).
Pour ma part, j'ai besoin de me laisser aller à ce que je veux, ne rien m'imposer.
Et puis, petit à petit, à force d'être au fond, à force de ruminer, on commence à bouger un orteil et à essayer de faire des choses.
Je dis bien "petit à petit" parce que tu vois, au bout de 5 mois, je n'ai toujours rien fait pour moi... je me laisse aller, je vogue. Mais quand on vogue, y'a de petites choses qui avancent...

Ce qui m'a beaucoup aidé, c'était la lecture. J'ai lu une tonne de livres qui apaisaient mes souffrances. Pas forcément des livres qui me montrent que ça ira mieux un jour, mais des livres où des personnes en deuil s'expriment. Qu'est-ce que j'ai pu pleurer tant je me retrouvais dans leurs récits... et pourtant, il y avait toujours un je ne sais quoi qui faisait que ça m'apaisait... (oui oui, des pleurs et de l'apaisement en simultané...). Peut-être parce que dans ces lectures, ça m'était beaucoup en avant le fait que effectivement, il n'y aurait plus jamais telle ou telle chose mais par contre, il y aurait pour toujours tel souvenir (oui et là, tu vas me dire que c'est dur de n'avoir plus que des souvenirs -> je suis bien d'accord... Mais pourtant, oui, je suis contente d'avoir vécu ces années avec mon mari et si c'était à refaire en connaissant l'issue avant même de m'engager, je resigne de suite...)

Moi j'en suis pas au point de pouvoir te dire que ça ira mieux un jour car je ne l'envisage pas pour moi.... mais au fond de moi, je l'espère.

N'hésite pas si tu veux des conseils "lecture"...
(ah ! et c'est la seule chose que j'arrive à faire jusqu'à maintenant : lire des livres en rapport avec le deuil - Les films, la musique, les livres policiers, les BD, j'en fais une allergie !!)

Je suis à tes côtés même si je ne peux pas grand chose... (sauf des conseils lecture....... !)

Bonsoir Marika,

Je te fais une petite liste demain, il faut que je les cherche pour mettre les titres et pour les livres de filles, je pourrai aussi t'en mettre

Je tenais juste à réagir d'ores et déjà sur une chose :

on me dit que ce n'est pas sain mais pour l'instant ces choses " pas saine " m'apaise et m'aide a affronter un peu mieux cette situation de manque .

: ceux qui te disent ça ne vivent sans doute pas cette période de deuil. Je pense que tous, ici, on te dira qu'au contraire, il faut que tu te remémores les souvenirs, que le but, ce n'est pas de les enterrer. Par contre, ce qui prendra du temps, c'est de pouvoir penser aux souvenirs, sans que ça nous torture...
Parce que les souvenirs, ils doivent être en nous, ils font partie intégrante de nous et c'est ça qui nous aidera aussi à avancer, même si pour l'instant, c'est eux qui nous provoquent notre peine. Le but n'est pas de faire une croix sur le passé... mais de continuer de vivre avec notre histoire...

Bien sûr, beaucoup de personnes nous disent "à la fois, il faudra bien passer à autre chose un jour" (on me l'a dit au bout d'un mois quand j'ai refusé une invitation d'anniversaire) mais je pense qu'on est seul dans le deuil, seul face à ces sentiments qui nous traversent, nous transpercent.
Les autres peuvent être un support mais ne peuvent comprendre (sauf ceux présents sur ce forum...)

Alors ne te fie pas aux superbes conseils de personnes non endeuillées, vis les choses telles que tu dois les vivre, pleure, lis, parle lui, raconte le à ton entourage qui peut t'entendre (évoquer des souvenirs est un réel apaisement pour moi...) et un jour, au bout de notre chemin tout de même un peu solitaire, j'ose croire à ce que disent bcq de personnes qui sont passées par là : on y verra plus clair.
Même si en attendant, on est dans le brouillard.

Mes parents sont également inquiets pour moi, je maigris à vue d’œil (après un accouchement, rien de plus radical...) mais je tente de les rassurer en leur disant que je ne contrôle rien, que c'est comme ça...

Virginie

Bonjour Marika,

Voici les livres que j'ai dévoré, juste après le décès de mon mari.

Livres sur le deuil :

On peut se dire au revoir plusieurs fois (David Servan-Schreiber)
Se sachant condamné, il décrit ces derniers mois, comment il prend les choses et prépare son départ. C'est bien évidemment triste mais aussi très beau.

Lettre à mon mari mort (Claire Coleman)
Elle raconte comment était son mari, comment la maladie est arrivée, etc. et elle parle d'elle. J'ai adoré ce livre, triste aussi (comme tous !) mais tellement touchant et aussi plein d'espoir...

Extrait : Trois mois après ta mort, c'était l'été. Le père B. m'a dit : " Il faut vivre ! Partez en vacances, reposez-vous, pensez un peu à vous !" Je suis allée à Quiberon. Mais penser à moi était impossible, je n'existais pas en tant que "moi". Je ne pouvais que penser à toi.

Il est mort celui que j'aime (Nicole Fabre)
Elle décrit ce qu'elle ressent de façon un peu imagée. Peut-être mon préféré tant il est brutal dans l'expression de ce qu'elle ressent (mais que nous ressentons également - donc on s'y retrouve) mais aussi tellement juste en terme de ce qu'il ne faut pas oublier... Elle fait toujours le parallèle entre le "plus jamais" et le "mais pour toujours" ça m'a vraiment apaisé ce livre et d'ailleurs, je vais le relire ! Après, l'écriture est particulière mais j'ai bien adhéré

Extrait : "Le jamais plus doublé de l'intolérable sans toi fait se lever l'ouragan dévastateur, l'orage se déchaîne, sa foudre me cloue au sol et je ressemble aux arbres foudroyés du Mont Aigoual. ... Oui j'ai un jour tenu ta main dans la mienne, tu as un jour tenu ma main dans la tienne et nous avons marché sur ces pentes de l'Aigoual, admiré ensemble l'arbre mort... a tout jamais et pour toujours cela demeure en moi. Gardienne je suis de notre trésor. Merci."

Vivre le deuil au jour le jour (Christophe Fauré) : je pense que celui là, tu en as entendu parlé. C'est con mais c'est bien de savoir ce qui nous attend, si ce qu'on ressent est normal, etc. Là, on peut se situer...

Quand la mort sépare un jeune couple (Corine Goldberger) : Explication là aussi sur le deuil dans ce cas particulier. Parle aussi beaucoup de la relation aux enfants nés de ce couple.

Et puis, il y a les livres sur l'après... On y croit ou pas. Moi je n'ai pas trop de réponse là dessus alors j'ai lu et puis j'y trouve du réconfort car je me dis "pourquoi pas" "peut-être qu'il est là" mais je n'y accorde pas + d'importance que ça parce qu'au fond, on ne sait pas...

Un souffle vers l'éternité (Patricia Darré)
Elle est médium, elle raconte comment son don est arrivé et comment elle est en contact avec l'au-delà.
J'ai tendance à la croire. C'est joli en tout cas ce qu'elle raconte et c'est pareil, j'y ai trouvé de l'apaisement

La vie après la vie (Dr Raymond Moody)
ça raconte les expériences de personnes qui sont mortes médicalement et... qui sont revenues à la vie. On y trouve leur expérience de ce moment...
ça m'a plu de voir ce que peut-être mon mari a vécu, au moment de sa mort... C'est con mais là encore, de l'apaisement

Et puis il y en a un autre qui va être basé sur l'après, bien qu'une grande partie soit consacré au vécu pendant la maladie :
L'autre côté de la vie (Philippe Ragueneau)
Il raconte sa vie avec sa femme, l'arrivée de la maladie, l'espoir, la mort. Il arrive à communiquer avec elle, qq mois après sa mort. J'ai beaucoup aimé la première partie, j'ai été septique sur "l'après vie" et la relation qu'il entretient avec sa femme mais au fur et à mesure, c'était juste beau, touchant et je me suis dis que oui, peut-être qu'il a vraiment vécu ça et si ça peut exister, c'est magnifique. Mais de nouveau, je ne cherchais pas, en lisant ce livre, à me convaincre qu'il y a un après et d'ailleurs, j'en sais toujours rien !

En conclusion (pouah ! ça en fait qq uns au final !) je dirai juste que ces lectures m'ont permis de prendre conscience de choses, surtout sur les livres témoignages sur le deuil... : tous sont remplis d'espoir. On passe par les larmes, les sourires, etc. On est confronté à leur histoire, leurs sentiments et on s'y retrouve vraiment....

Ceux sur l'après vie, c'est une curiosité que j'avais, de toutes façons, on n'aura pas la réponse mais c'est pareil, c'est bien de se dire qu'au fond, peut-être qu'il y a un après et peut-être que nos conjoints disparus y sont bien...

Voilà !!! Allez, @ bientôt, je me fais une pause de clavier maintenant

Merci pour cette liste , merci pour votre présence , je suis désolé depuis quelque jour le moral est vraiment pas au beau fixe ....

Je vous envoie quand toute mon amitié

Marika