Bonjour Nathalie,
Comme toi, Nathalie, j'avais l'impression d'aller un peu mieux, aprés 6.5 mois d'absence.
Mais voila!! Notre date anniversaire de mariage approche, le 21, cela aurait fait 41 ans de vie commune, les fêtes que bien sûr je ne vais pas passer seul, du moins pour Noël, mais un être me manque, et ma vie n'a plus aucune saveur. Je suis en train de me poser les questions "à quoi tu sers", "à quoi ça sert de continuer pour être dans cet état là", "pour qui se battre".
J'avais une telle envie de voir Claudine vivre envers et contre tout, et mon investissement entier, que je ne suis plus que loque. Je souffre de son absence, du vide laissé, du silence. De temps à autres je mets de la musique sur le PC, mais je ne fais plus rien à la maison. Je suis en train de la fuir. Hier, je suis allé faire du vélo, j'en suis à deux sorties par semaine, mais le mènage est une autre histoire.
Pour ma part, je n'ai pas encore arrété les somnifères, tout simplement diminué, et j'arrive à dormir au moins une partie de la nuit.
La semaine dernière, avec ma belle fille, nous sommes allés faire les derniers achats pour nos petits enfants. Elle me demande alors" et, toi Papou, quesque tu voudrais?". J'ai éclaté en plein magasin et lui ai répondu: "Ma fille, tu ne peux pas me l'offrir". Elle a tout de suite compris et m'a dit:"Si c'est faire revenir Manou, je ne peux effectivement rien, en se mettant à pleurer elle aussi".
Je ne sais pas comment et dans quel état je vais supporter ces deux repas. J'appréhende, et quelque part, je souhaiterais être seul. Ne montrer à personne mon chagrin, et je redoute de craquer, surtout à la remise des albums à nos enfants.
Tu vois Nathalie, tu n'es pas seule à faire un retour en arrière. Cela ne console pas, mais au mons on peut se dire que cela est presque normal. Quant à tourner la page, je pense qu'elle ne se tournera jamais. Nous serons toujours en mode survie sur ce jour de leur disparition. Nos émotions se feront certainement moins pesantes, mais seront présentes.
Tendres pensées. Beaucoup de courage.
Bises.
Marcel