Bonjour à toutes, tous,
Cela fait bien longtemps que je ne suis pas venu sur ce forum… Mais je voulais vous donner de mes nouvelles
Je vous avais fait part, en démarrant ce sujet en septembre dernier, d’une rencontre, mais cette rencontre a tourné court 1 mois plus tard… Difficulté de conjuguer nos priorités, elle me voulait disponible immédiatement quand elle en avait besoin, et moi je ne voulais pas laisser sur le côté mes enfants dont la présence avait pris une importance spéciale lors du décès de mon épouse, de plus mon besoin de tendresse lui semblait excessif…
Depuis, j’ai rencontré une autre personne dont le conjoint a eu un arrêt cardiaque la veille du décès de mon épouse (il était en état de mort cérébrale et est décédé 3 semaines plus tard…) Notre compréhension mutuelle est importante peut être parce que nous avons vécu le même traumatisme à la même époque, et cela nous rapproche beaucoup, de plus nous réussissons bien à concilier l’intérêt et le temps que nous accordons à nos enfants respectifs avec le besoin grandissant que nous avons d’être ensembles !
Malgré tout, malgré cette entente qui me lie à cette femme, malgré des sentiments qui vont en augmentant, que l’apaisement est long à venir…
Oui c’est toujours difficile de vivre sans elle (mon épouse), et je sais que le sujet est sensible parmi tous nos compagnons d’infortune… peut-on renaître avec une autre personne après le décès de la personne qu’on a tant aimée ? Je comprends ceux qui sont réticents, qui s’y refusent car ils auraient un sentiment de trahison envers leur conjoint disparu…Oh oui, je les comprends et je ne peux donner de conseil à personne, ce doit être un choix personnel…
Pour ce qui me concerne, égoïstement, j’étais persuadé de quitter la vie en premier, le plus tard possible bien sûr, et cette impuissance devant le départ prématuré de mon épouse après 6 mois de souffrances physiques et morales m’a laissé dans un état de détresse tel que j’aurais pu très facilement me laisser partir aussi si je ne lui avais pas promis, peu avant son décès, de « ne pas me laisser aller » pour être là pour les enfants, et il fallait la tenir cette fichue promesse… mais cela devenait trop dur pour moi à tel point que seuls les anti-dépresseurs me permettaient de continuer…
Alors oui, je n’ai entrevu la possibilité de continuer que si je pouvais être accompagné… Oh pas n’importe comment ni par n’importe qui, bien sûr ! Mais recevoir et donner de la tendresse, savourer encore de petits moments de complicité, sourire et rire pour un petit rien en se regardant…
Voilà, compagnes et compagnons d’infortune, ou j’en suis, je m’efforce de faire en sorte que cela marche avec cette personne car des sentiments naissent entre nous et nous nous apportons mutuellement tellement de choses positives… Mais j’ai encore et toujours ces moments ou je supporte difficilement l’absence de mon épouse, ces moments ou je n’accepte toujours pas, ces moments ou je revis le cauchemar de sa maladie et son départ !
Christian