Bonjour Pascale,

J'ai pensée à toi le premier octobre même si je n'ai pas pu me manifester. Je vie présentement dans une communauté autochtone du Mexique où il n'y a ni internet, ni téléphone, ni cellulaire.

C'est certain qu'ils voudraient nous voir fortes, mais c'est certain aussi qu'ils savent qu'on va être tristes et qu'ils respectent cela aussi. Comment ne pourrait-ils pas comprendre notre tristesse et notre désarroi.

Dans les derniers jours, je lui ai dit, pour qu'il puisse partir tranquille (c'était un de mes souhaits les plus forts étant données les circonstances) qu'il ne s’inquiète pas pour moi, que j'allais être forte, qu'il m'avait tout donner pour que je le sois et que si j'avais des problèmes, je savais comment aller chercher de l"aide (à partir du moment où j'ai su qu'il allait mourir, j'ai vu une psychologue, extraordinaire, Sabina,  pour qu'elle m'aide à passer au travers). Mais lui, qui avait vécu le décès de sa mère 4 ans plus tôt, d'un cancer, m'a dit, je le sais mais je sais aussi que c'est très dure.

Il savent que ce n'est pas facile pour nous, ils savent étant donné l'amour que nous nous portions et que nous nous porterons toujours que les choses ne seront pas simples et qu'on ne pourra pas tous les jours feindre un sourire... Ils le savent.

Pour moi, le 24 novembre, ça va faire 2 ans qu'il est parti, et je sens, au plus profond de moi, que je ne pourrai plus jamais aimer comme je l'ai aimé. Je suis présentement entrain de faire mon deuil de ça aussi. Cet amour, je l'ai connu, plusieurs personnes me disent que quelle chance parce qu'elles ne l'ont jamais connu, et quand je me sens triste et démunie et découragée, je sais que j'en ai le droit.

Je vous embrasse très fort et bon courage à toutes et tous,

Soledad