Patous, tu ne saoule personne en parlant de ta peine, de ton chagrin, de ton désespoir, de ton compagnon.
Certains ont peur de ne pas savoir quoi te dire, comment te consoler, sans se rendre compte que tu as simplement besoin que l'on t'écoute. D'autre fuit le malheur, de peur d'être "contaminés".
Oui, ici, nous savons, nous vivons ce que tu vis.
Redevenir normale? Différente en tout cas, avec cette épreuve si douloureuse, on change.
Il n'est pas en voyage, Patous, il ne reviendra plus et il te faut en prendre conscience. Tu te fais mal à te laisser espérer. C'est comme cela, maintenant, tu vas devoir ne compter que sur toi, peut-être ta famille et tes amis, et nous. Nous avançons au rythme des jours et des nuits, comme tout le monde, mais chaque heure est une petite victoire.
Parles donc de lui au présent, ce n'est pas grave, s'il n'est plus là physiquement, il est dans ton coeur et même si près de toi qu'il peut te souffler à l'oreille qu'il ne te quittera jamais, tant que tu auras besoin de lui. Et il n'est surement pas d'accord pour que tu le "suives", surement pas. Ton rôle maintenant, c'est de tenir le choc, et ensuite de te reconstruire avec ce qu'il t'a donné et te donnera encore. Au fond de nous il y a des forces insoupçonnables.
Faire semblant. Nous faisons tous semblant, semblant de vivre, semblant d'être attentifs, semblant d'avoir repris le cap... On ne nous laisse pas le temps d'accepter cette épouvantable rupture. Et du temps, il en faut et il faut surtout y croire, avoir confiance en toi pour parvenir à retrouver un peu de calme et de sérénité, tu y arriveras, c'est sûr.
Tu dois prendre soin de toi, prendre le temps d'avancer, de respirer.
Viens te faire câliner près de nous, reposes ta tête pleine, trop pleine de pourquoi, comment et autres questions, sur nos épaules, pleures, et parles nous de lui, de toi. C'est comme cela que l'on avance sur ce chemin.
Je t'embrasse fort Patous.
Marina