Auteur Sujet: QUAND LES VANNES S’OUVRENT  (Lu 12204 fois)

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Hors ligne flowers

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QUAND LES VANNES S’OUVRENT
« le: 11 octobre 2012 à 07:40:12 »
Hier soir sans crier gare, les vannes se sont ouvertes d’un seul coup !
Je ne pensais pas revivre une telle douleur, je pensais que le plus dur
était passé mais je m’aperçois que m’a souffrance est là, cachée, encore
plus dure à supporter qu’au début.

Et pourtant, j’ai cru avoir versé toutes les larmes de mon corps depuis la mort
de mon chéri.

En lisant les messages pour les plus anciens, je me rends compte que vous
avez tous raisons sur le point, qu’au bout de plusieurs mois la douleur est
plus vive. Je n’y croyais pas car je me sentais plus sereine depuis quelques
temps, j’acceptais que mon chéri ne reviendrait plus, mais en fait non !
c’est l’effet boomerang comme disent certains.

Je ne me sens pas bien ce matin, encore plus vide, pas du tout motiver
pour aller travailler. ???

Bonne journée à tous

Florence

boxon38

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Re : QUAND LES VANNES S’OUVRENT
« Réponse #1 le: 11 octobre 2012 à 08:07:06 »
Florence,

Je ne peux que te comprendre et te soutenir à cet instant où tu es si mal.
Je t'envoie toute ma force pour que ta journée puisse se passer dans la sérénité.

Je t'embrasse.


Anne-Marie

mc59

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Re : QUAND LES VANNES S’OUVRENT
« Réponse #2 le: 11 octobre 2012 à 11:01:15 »
bonjour Florence;

"au bout de plusieurs mois la douleur est  plus vive."
peut-être pas .. c'est peut-être seulement parce qu'à certains moments tu commences à "l'apprivoiser" , à oublier que ça fait si mal ;
et quand à nouveau elle se réveille c'est à nouveau bien difficile à supporter ...
Ces vagues successives  qui nous laissent un peu de répit , et puis reviennent avec violence...
il y a en aura encore beaucoup, mais tu verras , un peu à la fois, tu apprendras à mieux les gérer ;
avec le temps , eh oui quoi qu'on en dise, le temps est notre allié !,  on apprend à mieux 'encaisser'.
il m'est arrivé de boire quelques verres d'alccol ,  de casser des choses dans la maison, d'avoir envie de m'endormir et de ne plus me réveiller , parce que ça faisait trop mal ... 
après bientôt 2 ans , la vague de douleur revient encore , mais elle se fait moins fréquente ;
et j'apprends à la gérer ;  accepter ce vide qui fait si mal, accepter ces soirées où je suis incapable de faire quoi que ce soit , accepter de pleurer ... et puis lui parler; je m'endors en lui parlant tous les soirs!
j'aime ce titre du livre de Claire Kebers 'le courage d'être heureux' ; oui , dans l'épreuve que nous traversons, retrouverons le 'courage d'être heureux'?  parce que je suis sure que c'est ce que veut celui qui nous a aimée.
 et je suis persuadée qu'il nous accompagne sur ce chemin.
je te souhaite une journée la plus douce possible
prends soin de toi

marie-claire

marcel09

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Re : QUAND LES VANNES S’OUVRENT
« Réponse #3 le: 11 octobre 2012 à 13:43:08 »
Bonjour Florence,
Merci à Marie Claire et Anne Marie.
Pourquoi je dis merci, car je me trouve depuis hier dans le même bateau qui tangue. La gite est énorme, le tangage menace de me faire chavirer. Je n'en peu plus. Je me sens vide au milieu de cette tempête qui me déchire.
Je pensais moi ausssi avoir atteinds un semblant de mieux vivre sans Claudine, mais non. L'absence, le silence de la maison, l'échos de ce dernier sont terrifiants.
Personne a qui parler, à qui faire par de son angoisse, de sa peur de faire une bêtise pour ne pas dire autre chose, l'envie de le faire pour rejoindre l'être qui nous manque tant.
Quoi faire???? Totalement largué.
Pas de solution à apporter, sinon de lire tous ces posts qui ont le mérite de ne pas nous laisser totalement seuls.
En te souhaitant une remontée du courant la plus rapide possible.
Marcel

marcel09

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Re : QUAND LES VANNES S’OUVRENT
« Réponse #4 le: 11 octobre 2012 à 16:25:22 »
Yohann,

Oui, aujourd'hui c'est une sacré lame de fond qui fait de sacrés ravages.
Elle m'a emmené bien loin de la rive ou je semblais avoir posé un pied depuis ces derniers jours. Un seul évidemment, l'équilibre étant de ce fait beaucoup moins stable.
L'avancée se fera de nouveau, j'en suis conscient, mais que c'est dur ces allers et retours en arrière. Et dire que je n'en suis à peine qu'au 4 iéme mois. Comme je disais ce matin à ma psychologue, cela me semble une éternité, et en même temps il me semble que c'était hier que Claudine s'éteignait.  :-[
 :-*
Marcel

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Re : QUAND LES VANNES S’OUVRENT
« Réponse #5 le: 11 octobre 2012 à 20:18:02 »
Merci Marie-Claire, Marcel et Yohann de vos paroles.

Tu as raison Yohann hier c’était « La goutte en trop qui fait déborder l'eau du vase ».

Je pleure souvent mais là c’était trop douloureux ! même si bien sûr que c’était des larmes d’amour.

J’essaie d’être forte car je sais qu’il n’aurait pas aimer que je me laisse couler, alors je nage, je nage ….Mais parfois une grosse vague me submerge.

Je sais que je remonterai, petit à petit. Je n’arrive pas encore à me rendre compte du chemin parcouru, car c’est encore trop récent pour faire un point, d’ici quelques temps peut être je pourrai m’en rendre compte.

Bonne soirée

Florence


marcel09

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Re : QUAND LES VANNES S’OUVRENT
« Réponse #6 le: 11 octobre 2012 à 20:54:07 »
Bonsoir Florence,

Comme je l'ai ecit déjà plusieurs fois, je tiens une correspondance avec Claudine.
Lundi matin, et j'ai failli rater l'heure de mon kiné, j'ai relu les pages de mon cahier. Je peux t'assurer que l'avancée est évidente.
Pas de bouleversements fondamentaux, mais l'approche est différente, le ressenti aussi, sauf dans des journées comme ce jour, mais dans l'ensemble, je peux certifier que les pas vont dans la bonne direction. Cela rassure un peu, et puis le forum aide énormèment.
Merci à tous :-*.
Marcel

Hors ligne flowers

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Re : QUAND LES VANNES S’OUVRENT
« Réponse #7 le: 12 octobre 2012 à 20:53:43 »
Marcel,

J’écris également en m’adressant à lui, je décris tout ce qu’on a vécu ensemble et
sur ce que je vis actuellement avec ma fille et ce que je ressens.

C’est vrai que l’écriture me permet de me libérer de cette douleur et de ce « poids »
que je sens si pesant.

Mais je n’arrive pas encore à me rendre compte du chemin parcouru
c’est si récent, 5 mois ce n’est rien.

Ces 5 mois c’est aussi la durée de la maladie qui a emporté mon amour.

C’est encore difficile de regarder en arrière et voir que quand même on
avance malgré tout. Quand je regarde en arrière, je culpabilise de ne pas avoir
fait assez pour lui.

Florence

marcel09

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Re : QUAND LES VANNES S’OUVRENT
« Réponse #8 le: 12 octobre 2012 à 21:35:37 »
(re) Bonsoir  Florence,

Tu vois Florence, je ne transcrit pour l'instant sur mon cahier que les moments présents, les mauvaises idées qui m'ont traversé l'esprit, la façon dont je les ai écarté, mes journées sans elle.
Les retours sur le passé n'ont pas encore droits. Je le ressens de cette façon, et lundi, lorsque j'ai relu ces pages, et pourtant cela ne fait"que 4 mois", je me suis rendu compte de mon parcours, certes pas trés important, mais tout de même significatif.
Bien évidemment les rechutes seront encore nombreuses et destabilisantes, mais l'essentiel est de savoir que les pas que l'on fait vont dans la bonne direction, vers ce bout de ciel bleu au bout de ce long tunnel que nous traversons.
Surtout ne pas culpabiliser, car je suis certain que nous ne pouvions faire plus que ce que l'on a fait. Nous ne sommes que des hommes et non des dieux. Leur dire une fois de plus que nous les aimions, cela n'aurait pas servi à grand chose, car ils le savaient, comme ils savaient que nous ne pouvions en faire plus.
Alors chasse cette idée de ta tête. Tu as fais le maximum , au maximum de tes capacités et possibilités.
Courage, nous sommes là pour te tendre la main.
 :-* :-*
Marcel

boxon38

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Re : QUAND LES VANNES S’OUVRENT
« Réponse #9 le: 12 octobre 2012 à 22:55:43 »
Ce soir cela ne va pas fort. Je ne pleurais plus depuis plusieurs semaines et voilà que des torrents de larmes sortent de mes yeux. Je suis seule avec mes souvenirs et j'ai mal, si mal.
.Je pensais avoir passé un cap et là je suis en train de couler. Ce n'est plus le cap de Bonne-espérance mais plutôt le cap de la douleur et du vide.
Comment garder l'envie de refaire surface et de nager contre le courant.
VOUS ËTES  UNE PARTIE DE MA BOUEE DE SAUVETAGE.
Simplement merci de faire partie de ma vie même si ce n'est que par le biais des mots.

Anne-Marie (1 an 1 mois et 12 jours)

Caroline3

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Re : QUAND LES VANNES S’OUVRENT
« Réponse #10 le: 13 octobre 2012 à 06:51:35 »
Vous savez que je suis Québécoise.

Nous parlons et écrivons des mots qui proviennent de la langue française.

Entre les Français (et les autres francophones européens),il y a une distinction.

Quand nous écrivons, nous faisons dans le concret.

Quand vous le faites, vous êtes un poème.

Merci.

tiobob

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Re : QUAND LES VANNES S’OUVRENT
« Réponse #11 le: 13 octobre 2012 à 09:17:48 »
bonjour caroline,

ça fait plaisir de te lire également.

Comme le demandait yohann, je serai heureuse aussi d avoir de tes nouvelles

bises

tiobob

boxon38

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Re : QUAND LES VANNES S’OUVRENT
« Réponse #12 le: 14 octobre 2012 à 21:11:46 »
Bonsoir à notre oiseau de nuit,

Pendant que nous dormons (enfin essayons de dormir), toi tu es toujours là à veiller sur nous et au petit matin tes messages nous donnes envie d'aller de l'avant.
Ce matin, j'ai enfin renfilé mes chaussures de marche et je suis allée faire une rando de 10 kms.
Du monde j'en ai vu, plus de 1300 personnes en VTT ou à pied.
J'ai doublé des couples et mes pensées se sont envolées vers mon amour. J'avais envie de leur dire la chance qu'ils avaient d'être ensemble mais je n'ai pas osé. Le plus dur c'est à l'arrivée, les autres années je retrouvais mon mari après son parcours en VTT et on profitait des châtaignes grillées et du vin bourru. Et là l'absence a été encore plus vive mais j'ai eu le plaisir de voir un de mes cousins et cela m'a apaisé pour quelques instants.
Merci Gégé.

Je vous embrasse tous.

Anne-Marie

Hors ligne flowers

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Re : QUAND LES VANNES S’OUVRENT
« Réponse #13 le: 18 octobre 2012 à 20:25:06 »
Aujourd’hui, depuis que j’ai repris le travail soit fin juin ( 1 mois après le décès de mon chéri), j’ai craqué devant tous mes collègues, je n’ai pas pu me retenir. Je savais que cela pouvait arriver un jour, je me suis laissée aller. Je ne me suis pas sentie soulagée pour autant mais plutôt gênée d’avoir laisser cours à mes émotions.

Mes collègues pensaient que j’allais bien car je ne leur montrais pas ma souffrance.
Là ils savent que je suis fragile et que je ne suis pas celle qui est forte et qui montre que tout va bien.

Une de mes collègues m’a dit « mais pourquoi tu n’en parles pas ? », je lui ai dit que c’était impossible pour moi d’en parler comme ça devant tout le monde.

C’est tellement difficile de se confier, j’ai peur de déranger et surtout de craquer comme c’est
arrivé ce matin.

Ce soir, je me sens si mal, j’ai l’impression depuis quelques jours de m’enfoncer encore plus.
Il me manque tellement. Je sens que je ne contrôle plus rien et qu’il s’éloigne de plus en plus de moi. J’ai peur.

Florence


tiobob

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Re : QUAND LES VANNES S’OUVRENT
« Réponse #14 le: 18 octobre 2012 à 21:04:29 »
bonsoir Florence,
Ce sentiment d'éloignement, c"est peut etre juste que tu ressens enfin que son corps nous a quitté, et la peur qui y est liée est naturelle.
Tout comme on n'a rien pu contrôler lorsqu ils sont partis, nous ne pouvons plus non plus contrôler le mal qui nous submerge, la douleur de la perte, le poids de l'absence...
Faire "comme si" ça dure un temps, et puis un jour, comme tu l as dit, les vannes s ouvrent:
C est d abord un flot énorme qui nous submerge et nous emporte dans son sillage, et puis, avec le temps, le flot diminue et nous emmène dans un courant plus tranquille.
Au point où j en suis, je ne pense pas malheureusement que la douleur s arrête un jour.Je pense qu on apprend à l accepter, à l intégrer dans notre vie, à "faire avec" sans se laisser envahir à longueur de nous.
Il restera toujours quelque chose de suspendu, de trop vite interrompu, de ce futur qu on avait imaginé à deux et qu il nous faut maintenant construire seul dans le lit de cette rivière sur laquelle nous voguons malgré nous.
Apprendre à saisir les rames et à pagayer pour garder la juste mesure, c est ce que nous sommes tous venus faire ici.
La route est encore longue, mais tu n es pas seule.

Amitiés sinceres

tiobob