Un petit temps que je n’ai pas écrit sur mon fil, peut-être un besoin de me retirer un peu du forum. Un petit peu car il m’est arrivé de lire des posts en silence et quand même de répondre à certains/certaines. Mais je n’ai pas le courage de répondre aux personnes nouvellement arrivées…
2 ou 3 soirs que je n’arrive pas à m’endormir malgré la fatigue et que mes nuits sont de nouveau compliquées.
Mon petit radeau de fortune voguant sur cet océan du manque s’est petit à petit transformé en un petit voilier bravant fièrement les grosses vagues du chagrin. Parfois cet océan se fait plus calme pendant quelques jours et avec mes 2 naufragés qui sont devenus matelots, on brave les avis de tempête… On sait maintenant les prévoir et je sais que maintenant on les traverse sans finir dans les abysses. Il est vaillant notre petit équipage ! je tiens bon la barre malgré le manque, la douleur parfois .
Le ciel bleu, le soleil me font du bien, l’éveil de la nature, le chant des oiseaux… Je contemple la vie dans mon jardin et je te parle Olivier. Je fais des monologues mais je t’imagine pas loin. Dans le souffle du vent ou lorsque j’observe les oiseaux qui viennent régulièrement dans notre jardin et surtout j’aperçois souvent des rapaces qui survolent quotidiennement la maison. La nature, la musique, l’écriture de mon « journal de deuil » m’apporte un peu d’apaisement. Je deviens de plus en plus contemplative, je me mets dans ma bulle.
Début du mois d’Avril, début du 10ème mois sans toi.
Les enfants ne vont plus aller au collège, je vais me retrouver seule à gérer cette période…bon là étant cas contact COVID ++ je m’isole dans ma propre maison, et je suis obligée de mettre de la « distance » avec les enfants…
Les « désavantages » de faire un métier où l’on prend soin des autres… on tient avec toutes les protections possibles et gestes barrières, manque de contacts etc…mais arrive un moment où le corps fatigue et les virus ont plus de facilités à « attaquer », surtout celui-là il est bien coriace et empêche encore plus le monde de tourner. Je sais quel va être le résultat du test, j’espère juste ne pas être trop clouée au lit. Je ne supporte pas ça être malade ! Je sens mon corps lutter j’ai le feu aux joues et impossible de dormir. Tu n’es pas là ! J’ai les « angoisses » du parent « survivant » qui refont surface. Je sais qu’il y aura des proches pour venir s’occuper des enfants, de la maison si besoin…mais quand même ! Faisant partie des professionnels « prioritaires » pour la vaccination et bien ça fait 2 mois que j’essaye d’avoir un créneau et c’est impossible…. J’aurais une immunité pour quelques mois je vais prendre le « bon » côté des choses.
Je vais arrêter là, je pense ne pas réécrire tout de suite vue le contexte.
Malgré tout, j’avance, je chemine dans ce processus de deuil. Des choses se mettent en place à mon insu. Même si je m’oublie et que ma priorité est mes enfants, même si je pense être toujours en mode « survie », je tente de continuer à naviguer toute voile dehors dans tout ce chaos.
Douces pensées à tous et toutes ! Que la nuit soit douce tout de même pour vous…