Auteur Sujet: PRISONNIERE  (Lu 2330 fois)

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cathy

  • Invité
PRISONNIERE
« le: 18 juillet 2013 à 17:27:00 »
PRISONNIERE

Prisonnière de ce temps qui passe et que je voudrais tant pouvoir remonter.

Prisonnière de ce corps qui souffre de ne plus donner et recevoir tes caresses.

Prisonnière de ce coeur qui ne bat que pour toi et ne rencontre plus aucun écho.

Prisonnière de ces nouveaux murs qui n'ont pas abrité notre histoire et sont vides de toi.

Prisonnière de mon âme, assoiffée de partage.

Prisonnière de cette solitude que rien ne peut briser.

Prisonnière et gardienne à la fois de tous ces souvenirs qui font tant souffrir.

Prisonnière de ces torrents de larmes, si violents et impétueux que je ne peux leur commander.

Prisonnière de mes pensées qui ne font que tournoyer sans jamais se poser.

Prisonnière de ces musiques, de ces notes qui évoquent des moments tellement uniques.

Prisonnière de mon amour pour notre enfant, il me retient et m'enchaîne au présent.

Prisonnière du souvenir des amitiés aujourd'hui brisées et qui me laisse  désemparée.

Prisonnière de mon image, celle que je donne aux autres, qui rit et sourit mais hurle en dedans.

Prisonnière de cet été brûlant qui ne sait que raviver les souvenirs sans jamais réchauffer mon coeur.

Prisonnière de ce lit et de ces nuits qui ne m'offrent aucun répit.

Prisonnière de ces jours tristes qui se succèdent sans ton amour.

Prisonnière de la douleur qui jamais ne baisse la garde et reste sourde à mes prières.

Prisonnière de mon devoir de mémoire, pour toi et notre histoire.

Prisonnière du silence, reflet de ton absence.

Prisonnière du passé, enchaînée au présent, redoutant l'avenir.

Prisonnière de la vie, cette vie que je hais désormais, qui s'en fout bien et continue d'avancer.

Prisonnière de ces folles pulsions de mort qui me font sentir tellement coupable.

Prisonnière de cette certitude que le bonheur se paie au prix fort.

Prisonnière de la colère, qui, si je n'y prenais garde, pourrait me faire ressembler à une bête cruelle.


J'entends aujourd'hui le tonnerre, il fait écho à l'orage qui sévit en mon coeur. Je goûte chacun de ses roulements, je connais sa violence et cette absence de jugement qui le fait frapper sans discernement.
Ses éclairs sont chargés de ma colère et de ma rage... la pluie qui viendra ensuite les adoucira peut être pour un instant...

Pardonne ces mots, ces lignes, ne m'en veux pas mais sans toi, même survivre est difficile.

« Modifié: 19 juillet 2013 à 08:18:04 par cathy »

pcfun

  • Invité
Re : PRISONNIERE
« Réponse #1 le: 19 juillet 2013 à 00:28:55 »
merci pour ces belles lignes, elles ne me sont pas adressées, mais j'ai pu m'y reconnaître. j'aimerais parfois avoir cette possibilité de trouver les mots comme vous. merci à vous. courage à vous.

moune

  • Invité
Re : PRISONNIERE
« Réponse #2 le: 19 juillet 2013 à 08:55:03 »
c est tres beau merci

lapuce

  • Invité
Re : PRISONNIERE
« Réponse #3 le: 19 juillet 2013 à 11:09:10 »
Prisonniére, ton mot est bien trouvé, je me sens aussi prisonniére, comme toi, comme beaucoup d'entre vous, de cet Amour, de cette douleur, de cette vie qui continue, de l'Amour de mes enfants

douce journée

lapuce

manassite

  • Invité
Re : PRISONNIERE
« Réponse #4 le: 20 juillet 2013 à 01:34:43 »
je suis nouvelle sur ce forum, j'ai perdu mon mari il y a 5 mois d'une hémorragie digestive,je l'ai trouvé en rentrant du travail,nous étions fachés parce que il était allé sur les sites pornos et refusait de l'admettre, il avait une maison et refusait de me la léguer, il etait alcoolique,tabagique, dépressif et on venait de lui trouver un syndrome de hodgkin
quand je l'ai rencontré il ya 5 ans ça a été l'osmose,on pensait pareil, on aimait les mêmes choses mais il était déjà dans l'alcool mais si gentil, attentionné avec mes enfants, mes petits enfants mais tout s'est peu à peu dégradé.
la dernière année j'étais transparente il voulait que je boive avec lui je me mettais en danger moi qui suis aide soignante on m'a découvert un foie perturbé.
alors je lui en ai parlé mais lui ne buvait pas moi oui je le soulais avec mes demandes de soins il pleurait sa mère et son père décédé d'alcool.
j'ai essaye de le sauver mais on s'est quittés fachés et quand je suis revenue il était mort vidé de son sang
personnene l'a aimé comme nous l'avons aimés mais il ne savait pas  ,il ne connaissait pas l'amour
mais ma douleur à moi comment la gerer?j'étais transparente à la fin mais je l'aimais,je n'arrive plus à avancer,je prends des cachets
et je redescends dans le sud prés de mes enfants
mais j'ai mal même quand je ris j'ai mal quand je dors car la douceur de sa peau me manque je n'ai pas travaillé depuis 2 mois
j'ai enterré ma mère l'année derniere et ma petite fille l'année d'avant si je n'avais pas mes enfants et petits enfants jeserais partie avec lui qui m'a dit je t'aime pour la première fois