Auteur Sujet: Présomptueux (Lu 4165 fois)

Lauren · « **le:** 04 décembre 2011 à 15:19:40 »

Bien présomptueux de ma part de penser que j'avais passé un cap. Aujourd'hui larmes, larmes, au fond du fond du gouffre.

Ramenez-le, quelqu'un, SVP

carolineb · « **Réponse #1 le:** 04 décembre 2011 à 15:37:31 »

Bonjour Lauren,

Présomptueux, pas du tout... Patience, attends un peu... tu vas reprendre tes esprits. J'étais comme toi ce matin, pour cause de cauchemars insensés.
Cet après-midi, abrutissage devant la télé. Et ça va mieux.
Respire, et tente de penser à autre chose.
Je t'embrasse fort,
Caro

Lauren · « **Réponse #2 le:** 04 décembre 2011 à 23:45:29 »

Merci Caro et Yohann pour vos réponses.

En fait je suis dans une impasse et j'aime pas ça, mais pas, mais pas du tout. Ca fait un an que je prends des antidépresseurs, un an que l'homme que j'aime a été hospitalisé avec un pronostic sombre, que je ne dormais pas et que j'ai commencé à en prendre. Il y a 2 mois j'avais envie d'en finir avec cette P de vie et le médecin m'a doublé les doses. Aujourd'hui j'en ai marre. Je croyais que ça allait mieux, alors j'ai diminué les doses petit à petit et boum, ça recommence, une angoisse immense, les larmes qui ne s'arrêtent plus, des bouffées de douleurs telles que je me mettrais contre un arbre sans réfléchir.

Je comprends pas. J'ai pas eu une vie long fleuve tranquille, je me suis retrouvée seule avec deux bébés à 27 ans et j'ai surmonté, j'ai vécu après avec un homme violent et j'ai surmonté. Et là impossible d'en sortir. Je n'ai jamais eu envie de mourir malgré les galères que j'ai vécues. Je comprends pas pourquoi cette fois ci je plonge à ce point. Je vis à coups d'antidérapants forts et je voudrais vivre comme j'ai toujours vécu, en affrontant. C'est peut-être la casserole de trop. Comprends pas.

Vous dites tous qu'il ne faut pas prendre ça, surtout Bruno, mais si j'en prends pas, alors je prends ma bagnole et ça ne me pose pas de problème de me foutre en l'air. C'est ce que j'ai failli faire il y a 2 mois. Il y a une barrière qui s'est rompue. Le tabou qui nous empêche tous de prendre 30 cachets sans penser aux conséquences n'est plus là. MERDE je ne suis pas suicidaire! Je comprends pas.

Désolée de vous emmerder avec mes questions sans réponses. Ca va se terminer chez un psy, il doit bien y avoir une explication et je veux sortir de là, vivre ma douleur tranquille sans que ça me bouffe la vie totalement. Je suis à mon compte je peux pas m'arrêter de bosser. Et quand l'angoisse monte je peux pas bosser.

Je vous assure, je suis pas dingue. Je comprends pas ce qui m'arrive c'est tout.

Encore désolée, je sais que tout ce que je vous dis là c'est plutôt à un psy que je devrais le dire mais en attendant...

Bises quand même à tous. Lauren

Pascale · « **Réponse #3 le:** 05 décembre 2011 à 15:59:14 »

Laureen,

Nous avons toutes les 2 trimballés pas mal de casseroles derrière nous comme tu dis. (les tiennes sont bien aussi comme je vois.

Non, nous sommes pas suicidaires, à fleur de peu sûrement, écorchées vives aussi...

On rencontre le bonheur, le stabilité ou n'importe de bien et on se dit ouf ça fait du bien, et puis plus rien...

moi, avec la perte de Jacques tout m'est revenu, toutes mes casseroles et je me dis là maintenant, j'ai ri, j'ai pleuré, j'ai aimé, j'ai maudit, je suis tombée et je me suis relevée chaque fois...

Ce coup de la vie c'est le plus dur qui m'est arrivé et à toi aussi sûrement mais tu sais quoi?

On a vécu, on a eu des moments forts bien ou mal, on a rit avec notre coeur et pleuré de tout coeur aussi.

Quand je me retourne et que je regarde, je me dis que ma vie n'est pas banal et que j'ai profité de tous les bonheurs en les savourant et c'est là, Laureen qu'est notre force et on va se relever, même avec l'aide de béquille et on va remarcher debout et on va aimer encore, et on va continuer avec le même allant et on s'en prendra encore plein la gueule, et on aura encore du bonheur parce qu'on l'a connu... et parce qu'on le distribue aussi...et parce qu'on aime la vie, rien que ce morceau de ciel bleu le prouve...
Tu trouveras pour te relever, n'aie craintes... Parole de moi....

Je te serre dans mes bras tendrement et non ma grande tu n'es pas suicidaire mais c'est des coups qui vous mettent à genoux
tellement ça fait mal...

Bises et souris en plus je parie que t'es belle...

Lauren · « **Réponse #4 le:** 05 décembre 2011 à 17:05:40 »

Yohann, Pascale je vous adore

Il était tellement beau, tellement tendre. Elle est tellement joli-eu, elle est tellement tout çaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa; elle est toute ma vie, Madeleine qui n'arrive pas

Je peux pas y croire. Trouver le bonheur, enfin, enfin, et le perdre aussi vite. Qu'est-ce que je lui ai fait à l'autre là haut?

Heureusement que vous êtes là, et tous les autres aussi, j'en aurais crevé de solitude sans vous.

Pascale · « **Réponse #5 le:** 05 décembre 2011 à 18:08:35 »

Et Madeleine elle aimera ça, tais-toi donc grand Jacques!!!

Jacques Brel ,mon pot de poésie...

Mon Jacques à moi il disait souvent: Et Dieu, viens ici qu'on s'explique!!!

Il est venu,il a gagné...

bises à vous

Pascale La Louve

Lauren · « **Réponse #6 le:** 05 décembre 2011 à 18:32:04 »

Yohann

Je ne comprends pas bien pourquoi tu aurais dû comprendre, toi, des peurs qui la terrassaient, elle, et pourquoi tu t'en veux autant? Est-ce que ta femme ( Monique, si je ne me suis pas trompée?) a cherché à comprendre ce qui lui arrivait? Est-ce que vous vous êtes trouvés éloignés l'un de l'autre à cause de ces peurs?

Tu as parlé souvent de ses peurs dans tes messages. En dire plus t'appartient. En tous cas j'admire les couples qui ont su continuer ensemble, malgré les tempêtes. Moi je ne sais pas ce que c'est. La première fois mon mari en a aimé une autre et a mis les voiles, la deuxième fois je suis partie parce que c'était intenable, la troisième fois était la bonne mais le cancer est passé par là. Je ne sais pas ce que c'est que tenir la distance quand il y a un problème au sein du couple mais j'imagine que c'est très difficile.

Si tu veux un jour parler de tout ça je suis là, on est là.

Lauren

Lauren · « **Réponse #7 le:** 05 décembre 2011 à 23:33:05 »

Tu l'as aimée, tu l'as protégée, tu as su la garder hors de portée de ceux qui pensaient en être propriétaires, non? A quel âge vous êtes-vous mariés? Crois-tu que, quand on est jeune, on peut, on doit comprendre les peurs enfouies de l'autre?

"Vous ne l'emporterez pas au paradis" et bien si, justement, ces gens là ont perdu puisque vous êtes restés unis malgré leurs menaces, et que c'est toi et toi seul qui as été son mari jusqu'au bout. Ils n'ont pas pu vous séparer.

C'est bien compliqué de comprendre ce qui a déclenché, dans l'enfance, les comportements que l'on a adulte.

Le jour de la mort de l'homme que j'aime, sa soeur m'a dit: tu es ce qui lui est arrivé de mieux, il a été malheureux toute sa vie. C'est vrai que c'était un homme excessif en tout. Je l'aimais comme ça. Mais je me suis demandé si je l'aurais rendu heureux pendant 20 ans. Je n'en sais rien.

Il reste des questions, mais tu as dit que la fin de sa vie fut un grand bonheur. Est-ce que ce n'est pas ça l'important, qu'elle soit partie apaisée, sûre et pleine de votre amour? Moi je trouve que vous avez tout gagné.

Je t'embrasse. Excuse si je suis tombée à côté, je ne te connais pas, évidemment je ne te livre que mes impression.

Lauren

Pascale · « **Réponse #8 le:** 05 décembre 2011 à 23:38:43 »

Je crois que laureen a raison. Yohann, elle est partie apaisée , vous avez gagné.
Bisous rassurants.

Lauren · « **Réponse #9 le:** 06 décembre 2011 à 22:03:57 »

Un cérébral comme toi n'occulte sûrement pas le fait que l'important, dans ce genre de ratage familial en chaîne, c'est de comprendre enfin ce qui s'est passé pour ne pas le reproduire. Monique a enfin compris, même si elle a beaucoup souffert, ce qui lui avait été infligé. Et toi, tu peux dire que vous avez gagné puisque tu vas pouvoir expliquer à tes enfants ce qui s'est passé pour leur éviter d'en souffrir à leur tour. S'ils ont vu leur mère malheureuse, ils sont en droit de savoir pourquoi.

Il te reste à t'accrocher aux 3 dernières années de votre vie qui ont été paisibles.

Bien sûr vous auriez pu avoir une vie de couple rose et sucrée. Moi je ne sais pas ce que c'est. Il m'a fallu beaucoup de temps pour comprendre pourquoi je m'étais laissé détruire, avec mes fils, pendant 8 ans par un homme avec lequel j'ai même eu une fille. Je suis partie, il m'a fallu 10 ans pour récupérer la confiance de mes fils. Ensuite j'ai rencontré un homme que j'ai passionnément aimé et qui est mort. C'est comme ça, je n'en veux à personne. J'adore mes 3 enfants, aujourd'hui on est bien ensemble tous les 4, on part ensemble et on rit beaucoup. Mais moi, le bonheur non-stop pendant 20 ans, connais pas. Et je vais te dire à la limite je m'en fous. J'ai eu cette vie là, je fais avec c'est tout.

Pour moi l'important c'est de chercher, de comprendre, d'avancer, d'aimer autant qu'on peut. Le reste,..

Monique est partie enfin en paix non? Que se serait-il passé si elle était partie au beau milieu de ses années de tempête intérieure?

Je ne fais que te livrer mes impressions, je le répète, je peux tomber à côté si c'est le cas excuse-m'en.

Lauren