Bonsoir Sergane, Qiguan et Marie-Claude,
Merci d'être là sur mon fil, pour me réconforter. Ce soir, je suis de nouveau rentrée dans cette maison vide et me suis hâtée d'allumer la radio, bruit de fond impersonnel, tout mais pas le silence.
Je me souviens de nos premières rencontres, il me semble que c'était hier. Ce timide « merci » que j'ai osé lui adresser parce qu'il m'avait attendue avec son car, nos discutions qui ont suivi, puis notre première sortie pour aller courir ensemble … A partir de là tout s'est très vite enchaîné de nos premiers baisers à mon arrivée chez lui d'où je ne devais jamais repartir. Ces souvenirs se teintent de mon chagrin, je n'aurais jamais cru qu'à les évoquer je puisse en pleurer.
Dans quelques jours, le glas sonnera les six mois de son départ, je refuse toujours d'accepter, je refuse de me faire une raison, je refuse de me tourner vers une nouvelle vie qui m'est odieuse sans lui. Sans lui, comme ces deux mots sont scandaleux, vides de sens, injustes et monstrueux. Je ne sais plus que vivre pour et avec lui, comment continuer ainsi ? Plus d'envies mais uniquement du devoir, plus de motivations mais un courage éreintant, plus de projets mais seulement des obligations. La fatigue a beau m'anesthésier en partie, ma peine est comme une plaie béante en moi, seuls les instants de sommeil la mettent en pause quelques heures par nuit. Son image s'impose partout à moi, à tout moment de la journée et quoi que je fasse. Je l'aime, que le temps de mon départ vers lui vienne vite.
Je vous envoie mes pensées les plus douces et affectueuses, prenez soin de vous.
Marie