Bonjour Qiguan, Nathalie, Marie-Claude,
Mes amies, ce chemin ardu serait quasi impossible à parcourir sans vous, sans tous les membres de cette famille de deuil accompagnants et soudés dans un malheur commun.
Nathalie, comme ta poésie sonne juste, c'est un miroir de vie où tous nous pouvons venir y retrouver notre reflet. J'étais émue aux larmes quand je l'ai lue. N'arrête jamais d'écrire, s'il te plaît Prends aussi le temps de t'occuper de toi, tu n'es qu'au début de ce parcours que nous connaissons tous entre le chagrin absolu et la vie qui continue.
Danielle et Marie Claude,, vous m'avez accompagnée depuis le début, soutiens sans failles qui m'avez déjà tant aidée, inlassablement, à lutter contre un état qui me dépasse parfois complètement et me laisse exténuée et sans ressources mentales pour lutter.
Depuis plusieurs jours, je suis en perte de vitesse peut être du fait que j'ai un peu présumé de mes forces et aussi parce que nous faisions à deux les travaux physiquement éprouvants sans ressentir pour autant cette fatigue qui ruine tout, corps et esprit. Tout au long de ce travail, j'ai ressenti vivement son absence, c'étaient des plaisanteries à propos d'un rien, des rires, des regards complices, des "ne soulève pas çà c'est trop lourd" de sa part et "tu me prends pour une fiotte" de la mienne E puis on posait nos outils régulièrement pour s'embrasser, se tenir dans les bras quelques instants , histoire de ne faire plus qu'un devant ce qu'il restait à accomplir au jardin ou ailleurs.
Toute la construction de notre maison s'est déroulée ainsi, puis la finalisation de notre emménagement, les mille travaux de plantation, d'entretien et d'embellissement. Cette présence constante que nous étions l'un pour l'autre n'est plus, il faut s'en sevrer et cela me semble impossible.
Aujourd'hui j'ai décidé de faire une pause dans le travail de débardage et je me suis consacrée à des tâches moins physiques à la maison, afin de me reposer sans être inoccupée pour autant. Jeudi, je me remettrai en route pour ce qui est de préparer l'évacuation de tous les déchets verts.
Je vous embrasse toutes trois, profitez du beau temps si vous en avez, vous êtes de belles personnes.
Marie