Mon Amour tu m'as quitté. Tu nous as tous quitté. Tu es parti comme tu avais vécu, entouré d'amour. Tu te seras battu jusqu'au bout. Huit heures avant, tu te battais encore.
J'enrage. Pourquoi un homme comme toi, si bon, si grand, si généreux peut-il partir si tôt ?
Pourquoi, toi, aimé de tous (je ne connais personne qui ne t'aimais pas) tu n'as pas eu le droit de vivre sereinement et pleinement ton Grand Amour ?
Pourquoi un homme qui a mis sa vie de côté pour aider les autres, n'a pas eu le droit de vivre la sienne et de réaliser ses rêves quand le temps, pour lui est arrivé de le faire ?
Ne répondez pas à ces questions, aucune de vos réponses ne me satisferont.
Claude, mon Chéri, mon Amour, tu me manques tellement, tous ces petits gestes du quotidien, la façon qu’on avait de se prendre la main quand on se promenait, ton regard, parfois complice, parfois admiratif, toujours tendre et amoureux. Merci d'être entré dans ma vie. Merci de m'avoir donné tout cet amour inconditionnel. Merci de m'avoir permis de te connaître. Merci de m'avoir fait découvrir cet amour si complice, si simple, si beau... Ce fut un privilège et un honneur pour moi que tu entres dans ma vie. Mais pourquoi fallait-il que ce soit si court ? Pourquoi la vie sépare ceux qui s’aiment ? Pourquoi nous avoir fait-nous rencontrer si c’est pour mieux nous faire souffrir en nous enlevant notre couple, la seule chose au monde que nous aurions souhaité garder ? Comment allons-nous le vivre chacun dans un monde ?
Tu étais mon alter-égo, mon double au masculin. Je ne pensais pas rencontrer un jour quelqu'un qui me ressemblerait tant. On pensait pareil, on avait les mêmes goûts, les mêmes idées, les mêmes croyances. Avec toi, je pouvais être moi-même, sans aucun jugement. La moindre de mes niaiseries niaiseuses te faisait rire, et quel rire, quel sourire ! Tu avais un sourire si heureux, on ne pouvait pas rester triste quand on voyait ton sourire. Qu’est-ce qui va calmer mes pleurs et ma tristesse maintenant ?
Avec toi, je me suis sentie aimée en entier, pour mes qualités et mes défauts. Tu aimais tout en moi, même ma tête de cochon et mon front de bœuf.
Ce ne sont pas nos grands rêves que nous n'avons pas eu le temps de réaliser qui vont me faire le plus mal, ce sont toutes nos petites complicités du quotidien, tout ce qui faisait que notre vie à deux, malgré les combats et les pleurs, je ne la laisserais à personne d'autre.
Ce qui m'enrage le plus, c'est que nous étions arrivés à deux pas de la ligne d'arrivée, il ne nous restait que quelques pas à parcourir pour la franchir et te sauver la vie, mais j'ai vu la maladie nous prendre de vitesse et te terrasser dans mes bras.
Je suis enragée, je n'accepte pas, je n'y crois pas. Je veux me réveiller de ce mauvais rêve et découvrir que tu es tranquillement en train dormir près de moi, d'un sommeil serein. Je voudrais que quelqu'un appuis sur le bouton rewind, et là, je saurais quoi faire et quand pour te sauver la vie.
Si on me proposait de revenir 4 ans en arrière, je signe tout de suite, je suis prête à les revivre encore et encore jusqu'à ce qu'on arrive à te sauver la vie.
C'est trop injuste qu'un homme comme toi, qui n'a pas une once de méchanceté, qui est foncièrement bon, avec un cœur plus grand que quiconque au monde, un homme qui aimait tant la vie et qui avait enfin trouvé son grand amour, soit privé de tout ce qui faisait son bonheur. Tu ne méritais pas ça. Tu t'es réellement battu jusqu'à ton dernier souffle. Lundi après-midi, je te voyais encore t'accrocher à la vie, te tenir à tout ce qui te tombait sous la main, te battre pour ne pas partir. D'ailleurs, tu n'es pas vraiment parti, tu es toujours avec moi, je reçois des messages de ta part depuis la seconde où tu es parti. Mais tu me manque en maudit, tu étais tellement plein de petites attentions continuelles, que chaque secondes qui passent, il y a quelque chose qui te rappelle à moi. C'est dur, trop dur, je n'ai jamais rien vécu d'aussi dur, même la perte de mon bébé n'était pas aussi dure.
Tu te seras battu comme un lion jusqu'au bout, tu as été un valeureux soldat. J'admire le courage et la détermination avec laquelle tu as livré bataille. Tu n'es pas parti en lâche, mais avec tous les honneurs. Tu es, et tu resteras un exemple pour moi.
Ces 4 années passées ensemble me laisseront un goût de trop peu, merci de me les avoir offertes, mais j'en aurais reprit des dizaines avec toi.
Tu ne souffres plus, merci, mais c'est pour nous que la souffrance et l'enfer commence. Si tu avais eu le droit à un mois de plus ou deux, je suis convaincue que le nouveau traitement aurait fonctionné et que tu ne souffrirais plus non plus, mais la différence aurait été énorme, tu aurais été encore vivant.
Je me suis tellement battue pour toi, avec toi, j'y ai tellement mit toutes mes énergies, qu'est-ce que je vais faire maintenant ?
Je suis désolée, mais je suis incapable de te dire au revoir, pas encore, c’est trop dur
Je t'aime Mon Amour !
Ce texte, je le lui ai écrit quelques jours après son départ. Je ne pouvais pas commencer à écrire ici en parlant de Claude à la troisième personne, il fallait que je commence par m'adresser à lui. Aujourd'hui, ça fait deux mois qu'on s'est mariés. Ça c'est passé sur son lit d'hôpital, 4 jours avant que la maladie ne l'emporte. Maudit cancer. On s'est tellement décarcassé pour trouver une solution au c..... de cancer. On a remué ciel et terre. Mais il s'est fait avoir en traitre. Après 3 ans de combat, il est parti en 9 jours, mais on en a eu que 5 pour se préparer, et nous n'avons pas été capable de nous dire au revoir.
Samedi. ça fera 2 mois, j'ai reprit le travail à temps partiel, ça fait du bien, mais c'est dur. Je ne suis pas capable de ne rien faire d'autre, le ménage ? C'est au compte-gouttes, les papiers ? À la dernière minute, d'ailleurs, je viens de me rappeler que j'ai publié de payer la facture d'électricité, dormir ? Le sommeil se cache, et quand je le trouve, il ne reste plus beaucoup d'heures pour ça, même les pilules du médecin ne sont pas efficaces. J'ai l'impression de vivre dans un brouillard. La journée, c'est pas si pire, il y a le travail, la télé, l'ordi, les livres, les amis, tout ce que je peux trouver pour ne pas penser, mais dès l'heure du coucher, il n'y a plus rien pour occuper mes neurones et là, le hamster se met à galoper dans sa roue cérébrale, et ça tourne, ça tourne, ça tourne, et moi, j'en fais autant dans mon lit, je pleure, je crie dans mon oreiller...
Ma famille est loin... sur un autre continent, la sienne... à 900 km d'ici, nos amis... ils sont bien gentils, mais ils ne savent pas se que je vis réellement, il y en a une peut-être qui comprend plus, elle observe beaucoup et voit des choses que les autres ne voient pas, mais on n'en parle pas beaucoup. Il ne savent pas comment réagir, ils sont mal à l'aise, et je ne veux pas les faire fuir, ils comptent trop pour moi, pour toute sorte de raisons.
Je ne sais pas quoi faire, à part continuer la vie qu'on s'était tracée, mais seule. Je ri encore, mais il me semble qu'il manque du sel dans tout. La vie est si fade sans lui.
Comme je le disais dans le texte que je lui adresse, le plus dur à part le moment du coucher, c'est toutes les petites choses du quotidien qui provoquaient des réactions prévisibles de sa part. Réactions que j'attends et qui ne viennent pas, qui ne reviendront plus jamais. Toutes ces petites complicités à jamais disparues sauf dans ma mémoire, elles font mal, mais en même temps, j'ai peur, un jour, de réaliser que je ne les attends plus, qu'elles aussi m'ont quittée, qu'elles ne font plus partie de ma routine, de mes attentes.
Ma tête sait qu'il est parti, qu'il a quitté son corps, ce monde, mais mon cœur n'y croit pas et je ne veux pas qu'il y croit un jour.
Je crois que je vais m'arrêter là pour ce soir. Je pourrais continuer toute la nuit, mais... Désolée pour la longueur de ce post.
Merci à ceux qui vont me lire, merci à ceux qui vont répondre. Merci à ceux qui ont créer ce forum, ça fait plusieurs jours que je vous lis, et de savoir que mes réactions sont les mêmes que les vôtres fait du bien, je suis normale, si on peux appeler ce que nous vivons ''normal''.
Bon courage à tous, et bonne nuit.
Christelle.