Bonjour à tous,
Toujours aussi longs ces dimanches. impossible de sortir, pas de courage, pas d'envies. J'attends de reprendre le travail comme une automate.
Je me suis rendu compte que mon corps est tendu à l'extrème, au point que je sursaute dès qu'on me touche, depuis qu'il est parti. Sans doute à force de serrer les dents, de me forcer à sourire toute la journée à mes patients. Et puis la privation brutale de contacts physiques avec lui, plus de main à tenir, plus de peau à caresser, plus de lèvres à embrasser. Il ne s'est écoulé que 2 mois entre l'annonce de sa maladie et sa mort, et cette mort est très récente. Je crève de l'absence de son corps. Quand nous étions ensemble il me touchait constamment, une caresse sur la joue, un baiser dans le cou. Tout le temps. Fini.
En début de semaine je suis allée prendre mon premier cours d'équitation. Dans le box, j'ai brossé la jument, je l'ai caressée longtemps, elle était chaude et douce. Elle a fait un peu de résistance alors je lui ai dit que j'étais très triste et pas très rassurée. J'avais l'impression qu'elle me comprenait, elle a été adorable jusqu'à la fin. J'étais bien, bercée, perchée sur ce grand cheval. Les larmes me montaient aux yeux.
Depuis qu'il est mort je passe ma paume sur le drap de mon lit. Qui peut comprendre ce manque permanent, lancinant, obsédant? Vous évidemment.
Je vous embrasse.Lauren