johanna

Je suis passée avant de monter me couchée, et je ne résiste pas à l'envie de te répondre .
Oui toutes les premières fois sont difficiles et certaines selon les souvenirs sont encore plus compliquées ce sont des épreuves qu'ils nous faut affronter , et qui font parties de notre parcours , parfois on voudrait rentrer sous terre plutôt que de les affronter , et pourtant tu l'a fait , tu as même trouvé une vendeuse compréhensible malgré ton mal être tu as réussi , je voudrais pouvoir te rassurer tu ne sombre pas , tu as fais un pas de plus dans ton parcours , tu te sens lourde et épuisée dis-tu c'est normal .
 Malgré la charge intense de prendre soin de tes enfants, je t'en supplie ne garde  pas ta douleur sous la surface, prends quelques instants précieux pour toi et te laisser justement envahir par ton deuil , ton chagrin , tes ressentis , tu as le droit d'exploser , de crier , de pleurer, de taper dans un oreiller  que sais-je encore , si tu enfoui tout un jour, il t'explosera à la figure, tel un boomerang qui te reviendrait en pleine figure , cela fait partie de prendre soin de toi , tes enfants ont besoin d'une maman pas d'un robot , les tsunamis sont épuisant et en même temps libérateurs
Force et courage à toi et tes petits soldats
bonne nuit  Amitiés

Bonjour,
Il est vrai que les premières fois sont difficiles, et on ressort plein de larmes ou de cris selon chacun. Mais car il y a toujours un "mais" on  sort plus fort... sur cette expérience et seulement celle-là.
Je m'explique : la première fois que j'ai revu un couple d'ami cela a été hyper compliqué. Maintenant je peux les voir plus facilement sans avoir ces crises de larmes. Par contre je dois aller chez un autre couple que je vais revoir pour la première fois depuis mon veuvage (3mois),  j'angoisse déjà parce que je sais que c'est la première fois et qu'il va falloir assurer sur le moment et que je m'effondrerai en revenant.
Même expérience pour la fête des mères qui s'approche et qui me paraît bien difficile au fur et à mesure qu'elle approche, mais je me dis que c'est un mal nécessaire malheureusement, que c'est le cap à franchir pour aider la cicatrisation de la blessure comme le dit si bien Christophe Fauré.
Bon Courage

  bonjour johanna

Je voudrais te rassurer , tous tes ressentis actuels nous les avons tous connus , malgré  qu'un deuil soit personnel ,  nous connaissons les mêmes étapes plus ou moins longues , les regrets , prendre conscience que la vie  est précieuse ,je pense qu'il faut passer par ou nous sommes pour  réaliser ce fait
N'aie aucune crainte jamais tu n'oublieras, tout est gravé à tout jamais en toi , quelque soit le nombre d'années vécu ensemble
Tout se bouscule dans ta tête , entre toutes tes émotions , la fatigue, tes responsabilités  de maman , et autres soucis , rien de plus logique, pour certaines choses  un jour à la fois , ne cherche pas à savoir pour demain
Toutes mes pensées t'accompagne sur ce chemin si difficile , mais comme nous ici et ailleurs tu vas y arriver , l'amour de celui que tu aime s et de tes enfants vont t'aider
Amitiés

Non, Johanna, tu n'oublieras jamais vos souvenirs.
Comme toi, j'ai eu cette peur, étant seule détentrice, d'oublier.
Mais non, c'est trop ancré. en nous, il n'y a pas de soucis...

Calin virtuel.
Sophie.

Bonsoir Johanna,
Je viens de lire ton message à l’instant...nous sommes à maintes occasions confrontes à ce manque immense et je pense que nous avons tous eu cette envie de le/la retrouver mais il faut arriver à passer au dessus de ça et toi plus encore que n’importe qui pour tes petits, même si pour toi c’est compliqué.
Encore une fois, prends une grande respiration et accroches toi
Je t’envoie tout mon soutien
Phil

Moi non plus je pensais ne pas arriver à continuer.
J’allais très souvent rendre visite à ma chérie, à peine arrivé auprès d’elle je m’effondrais en lui expliquant que je n’arriverai pas à remonter sans elle.
Bien que nous ayons 3 enfants (non communs), ils sont grands et ont leur vie donc je le retrouve souvent seul face à mon désespoir.
Et puis, la vie continue et nous devons poursuivre pour nos proches si ce n’est pour nous.
Je ne peux pas plus que ces quelques mots mais j’espère que ça peut t’apporter un peu de réconfort

Merci beaucoup pour votre soutien, vos mots et les liens. J'ai vraiment craqué avant hier soir, je venais de passer 2 jours en famille, ma fille qui a commencé à apprendre à nager, l'anniversaire de mon beau frère et je me sentais seule en permanence... Et d'un coup je n'ai plus réussi à tenir le masque, tout s'est écroulé et je n'arrivais plus à parler, plus à bouger presque. Je suis partis m'isoler et cela a duré un moment. Mes parents et ma sœur se sont relayer pour essayer de me soutenir mais rien n'y faisait, je n'arrivais même pas à leur répondre. Jusqu'au moment où mes enfants sont venus me trouver, je les ai serré dans mes bras et j'ai réussi à parler de nouveau. Le lendemain mon père m'a dit que je ne pouvais pas me mettre dans cet état, que je' e pouvais pas sombrer dans le désespoir à ce point, que cela aller me rendre malade et que mes enfants ne se remettraient jamais de ma perte après celle de leur père. Je sais qu'il s'inquiète pour moi, surtout après m'avoir vu dans cet état, mais ma souffrance est tellement forte, je pense qu'il ne réalise pas à quel point je suis dans le désespoir et le manque de l'amour de ma vie.
Les beaux jours commencent et il aimait tellement cette période, en short des les premiers jours de soleil. Tout me rappelle nos souvenirs, les bruits, les lumières et les odeurs.
Aujourd'hui les larmes coulent encore, j'espère que demain sera plus doux...

Bonjour Johanna,
La perte de ton mari est très récente et tu ne peux pas être dans un autre état. C'est normal même si ta famille ne le comprend pas vraimnet, on ne peut pas le comprendre si on ne l'a pas vécu. Nous sommes tous et toutes passés par là, et pourtant petit à petit, bien sûr nous y arrivons et survivons, et réussissons même à être heureux de nouveau. Tu peux le dire à ton père et à ceux qui s'inquiètent mais c'est long.
Et les moments en famille sont presque les pus durs. J'ai beaucoup redouté, et je redoute encore je dois dire, les réunions familiales, alors que j'adore ma famille et qu'ils sont formidables. J'ai craqué d'une manière folle moi aussi lors de vacances en famille 7 mois après la mort de mon mari. j'ai hurlé hurlé étouffé pleuré. Je n'avais jamais osé craquer devant eux et ils ont été super. (pour ma part c'était aussi les enfants le déclencheur, une engueulade en conduite accompagnée avec mon fils, et j'ai réalisé que j'étais seule aussi pour cette fichue conduite accompagnée)
Donc les réunions familiales il faut savoir que c'est difficile, ou les réunions d'amis quand seul notre conjoint manque à l'appel. C'est aussi pour cela que j'ai créé de nouvelles amitiés, sans vraiment le vouloir, mais ça me faisait du bien et ça me fait du bien de cotoyer des gens qui n'ont pas connu mon mari ou très peu.
Et puis voilà il y a le printemps, l'été, toutes ces premières saisons, c'est insupportable.
Ta souffrance est normale.  Elle est insupportable mais normale.
Est-ce que ta famille a vu la vidéo de Christophe Fauré et lu son livre ? Ce serait bien.

Et toi, on n'a pas de conseils à te donner. C'est bien que tu t'entoures, même si ça peut aussi faire craquer. Trouve ce qui peut te faire du bien, petit à petit.

Bon courage,
Thérèse