Chère Biche, j'aime te lire.
Tu as toujours les mots pour nous soutenir, mais toi tu t'oublies.
L'espoir, c'est ce qui me fait tenir depuis 5 mois et demi.
Je ne sais pas ce que j'espère, mais disons que je m'accroche à chaque moment où je souris pour de vrai.
Je ne ris pas, je n'y arrive pas, mais les sourires deviennent spontanés.
J'intègre que je suis mariée pour toujours à un mort, ça fait partie de moi, de mon histoire.
Pour autant, ça ne me définit plus.
Bruno est bien au chaud dans mon coeur, je pense souvent à lui, mais je ne lui parle plus, je n'en ressens plus le besoin.
Je sais que je vais poursuivre ma route seule, j'ai fait une croix sur ma vie d'avant et sur toutes mes certitudes.
J'ai certainement gagné en maturité. Je m'en serais bien passé, mais bon...
Je suis comme les plantes du désert qui ont développé des stratégies pour absorber la moindre goutte d'humidité.
J'absorbe ce qui me fait du bien.
Et je mets de côté ce qui me fait mal. Je ne me prends plus la tête.
On ne sait pas pour combien de temps on est là, biche, alors essayons de profiter de ce qui nous est offert.
J'aimerais être près de toi, discuter autour d'un café, tranquillement installées dans ton jardin.
En attendant, je t'embrasse fort et je te serre dans mes bras.