OU QUE TU SOIS
Je n’compte plus les années qui nous ont séparés
J’n’ai plus assez de doigts pour compter jusqu’à toi
Si au moins tu savais combien tu m’as manqué
Pas une peine, pas une joie, sans un « si t’étais là »
Je m’retrouve à parler dans le vide, à moi-même
Mes questions n’ont d’réponses que le silence des rois
Me vois-tu ? Me suis-tu, de tes contrées lointaines ?
Quand je ferme les yeux, t’es plus présent que moi
J’ai compris la souffrance, les putains d’maladie
J’ai compris ton absence et les jours qui s’enfuient
J’ai compris que la mort f’sait partie de la vie
Mais pourquoi j’pleure encore, ben ça, j’ai pas compris
Si je pouvais t’entendre, j’aim’rais que tu me dises
Que tu m’aimes très fort, et que t’es fier de moi
Que j’ai bien fait de suivre la voie que j’ai choisie
Que de là où tu es, tu veilles toujours sur moi
Où que tu sois, je chante pour toi
Où que tu sois, je chante
Quand revient l’hiver, tout tourne au ralenti
Comme un flocon dans l’air, je me laisse porter
Je virevolte, je tourbillonne dans le froid de la nuit
Pour que coule ma peine au pied des peupliers
Je croyais que le temps m’apporterait la paix
Qu’il réchaufferait mon âme à la douceur des jours
Mais c’est un faux-ami, c’est un faux-allié
Je n’ai trouvé pour refuges que la musique et l’amour
Au jour du grand départ il y a un cheval
Descendu par hasard tout près de la barrière
Pour te dire au-revoir, me donner le signal
Que désormais ton âme danse dans sa crinière
Derrière lui la montagne se dressait immuable
Jusqu’aux cimes des arbres du Fort du St Eynard
Au-dessus, le ciel bleu se donnait magistral
D’un bleu qui me disait : « J’te perds pas du regard
Où que tu sois, je chante pour toi
Où que tu soi
Pierre Donoré