Bonjour Chrisam,
Comme je comprends votre douleur moi qui ne vis plus depuis bientôt 18 mois.... qui essaie de survivre jour après jour
pour une petite fille de 10 ans (que je ne vois que quelques heures de temps à autre) dont la maman, ma fille, s'est suicidée après un divorce qui a mal tourné puis une dépression majeure ! Son fils aîné, alors âgé de 16 ans1/2 sera majeur dans quelques jours ; je le sens s'éloigner de moi lui qui a trouvé sa maman morte, mais c'est lui qui décide maintenant....
Outre la douleur de la perte de mon unique enfant, je m'inquiète pour ses petits car nous savons que les enfants de "suicidés" sont plus vulnérables que les autres.....
Alors, le traitement homéopathique, parfois allopathique, auquel j'ai recours pour dormir un peu, la psy qui m'accompagne sur ce
douloureux chemin du deuil, sachant que jamais cela ne me rendra ma fille, qui est la seule à m'entendre parler d'elle sans discontinuer depuis le lendemain de ses obsèques... le groupe de paroles "ouvert" où l'échange entre personnes endeuillées n'est pas toujours évident mais m'oblige à prendre sur moi, sont des petites béquilles, importantes pour ne pas me sentir seule dans ma démarche... Je ne suis plus sûre de rien, mais il me faut essayer !
Pour qui ? pour quoi ? Pour tenter de tenir debout, pour montrer à deux enfants que leur grand-mère a encore cette "maigre " force pour eux, pour ma fille qui a souffert mais n'a jamais décidé que nous souffrions à notre tour.... jusqu'à ce que ma mort, inévitable, m'emmène dans ce caveau où elle m'a réservé ma place.
A mon âge, il aurait été logique que ce soit moi qui parte, moi qui ai donné la vie à ma Cath.... moi qui ai la vie derrière moi !
En attendant, soir et matin, voire plus si je ne sors pas, j'embrasse la photo de mon unique enfant, j'allume une petite bougie, je serre dans mes bras la petite robe de chambre qu'elle a portée chez moi, je lui parle, je l'entends me répondre : "j'ai été malade, toi tu ne l'es pas, comprends mes enfants, fais ce que tu peux pour eux"...
Combien de fois je me dis que si son père avait été là, elle lui aurait demandé de l'aide (il est décédé 9 ans avant elle)... il lui a tellement manqué, elle l'aimait tant.
Chrisam, laissez faire un peu le temps, laissez place à votre chagrin, à vos larmes. Essayez de trouver ce qui pourrait vous soutenir ;
nourrissez-vous de l'amour que vous avez partagé avec votre épouse, dites-vous qu'elle est là à vos côtés, qu'elle reste vivante en vous... qu'elle vous guide quotidiennement vous et vos enfants.
Que vous dire de plus si ce n'est d'aller sur la rubrique "deuil après suicide d'un proche" voyez les ravages que cela fait pour ceux
qui restent... le nombre de personnes touchées dans une famille.
Je suis de tout coeur avec vous Chrisam, avec vos enfants, ces enfants fruits et témoins de votre grand amour.
Avec mes affectueuses pensées.
Mammj, la maman de Cath