Partager avec qui

Merci Claire d'avoir lancé ce sujet.
Car l'absence de partage est sans doute le pire des douleurs que nous avons à supporter.
Un Dimanche comme les autres, en région parisienne, avec la grisaille, la bruine...
Quelques semaines en arrière..
Rien de spécial à faire, mais le faire à deux. Échanger sur des sujets futiles, sur ce qui s'est passé la semaine précédente, sur ce qui va arriver la semaine prochaine...
"Tu es en réunion Mardi, tu rentreras tard, pas de problème je t’attendrai pour diner"
"Tu pars en déplacement professionnel Jeudi, tu m'appelleras, bien sur mon Cœur"
"J'ai vu une jolie litho pour mettre dans l'entrée, à quel endroit ?, on pourra y aller Samedi prochain"
"On regarde quoi ce soir, non pas ce film je l'ai déjà vu, ah oui, celui a l'air pas mal"
.......
C'était cela la Vie avant. C’était simple, complice, partagé.
Pas de grandes discussions philosophiques pour refaire le monde (une fois de temps en temps), mais ce sel quotidien qui remplit le temps et l'espace, cette façon d'être complice, le résultat de tant d'années passées à vivre ensemble qui vous fait deviner la pensée de l'autre en une fraction de seconde.
Maintenant le partage c'est fini. Reste le silence. L'horrible silence.
Plus personne pour donner son avis, acquiescer, contester, se mettre en colère, se faire pardonner, sourire avec les lèvres ou avec les yeux...
Plus de bruit dans la maison sauf la radio ou la TV pour meubler le vide, éviter de devenir fou.
Peut être un jour un autre partage...
Mais comment l'atteindre ? Comment gérer la présence de son Amour disparue, mais tellement présent et l'envie d'échanger, de parler, de séduire ?
Cela va faire deux mois que mon Amour est partie, me laissant complètement désemparé. C'est à la fois si long et si court.
Si court que, jusqu'à ce WE où sa fille est venue prendre ses affaires, j'avais l'impression qu'Elle était seulement partie en voyage, que j'allais entendre la clé dans la porte et qu'Elle me sauterait au coup après cette absence.
Si long car chaque minute est une souffrance et que la douleur est à vif, comme à la première seconde.
La seule chose que je suis capable de partager aujourd'hui c'est cette douleur, cette souffrance,et en dehors de vous sur ce forum, il y peu de gens disponibles pour cela...