Oh, Laurent, voilà que pendant que je réponds à Marce, arrive ton message.
Et moi qui me réjouis de la douceur de ce dimanche matin.
Tu souffres tant, Laurent que tu ne peux imaginer poursuivre la route sans ton amour.
Que te répondre, qui ne te blesse pas davantage ?
Parler de soi ?
Te dire que pour la première fois depuis que mon adoré est parti, mon coeur est moins lourd ?
Et que toi aussi, tu retrouveras des matins de soleil, de souffle frais, de chants d'oiseaux ?
M'en voudras-tu si je te dis mon absolue certitude que tu vas rester sur le fil, sans tomber ?
Si avant de rencontrer ton Judi, pour n'avoir pas reçu l'affection dont chacun a besoin pour se construire, tu étais fragile et démuni, aujourd'hui tout votre amour t'a rendu plus fort, et a planté en toi, le goût de vivre.
Tu ne seras jamais plus celui que étais avant de le connaître.
Car tu le sais maintenant, Laurent, l'amour existe, et la tendresse.
Ce goût de vivre, il est caché, alors tu crois l'avoir perdu.
Mais il est seulement enfoui sous le chagrin qui aujourd'hui te submerge.
N'oublie pas Laurent, Judi, tu l'as dans ton coeur.
M'en voudras-tu si je t'écris que tu n'as pas tout perdu ?
Vois-tu Laurent, nous ne savons pas pourquoi, mais la vie dont notre amour a été privé, nous a été laissée.
C'est un bien grand mystère, et nous implorons : pourquoi ?
Mais c'est un fait, la vie est là.
Ce matin pour toi, la vie est là, dans la peine qui semble vouloir t'avaler tout entier ; dans la découverte de la douceur revenue d'un soleil printanier pour moi.
Ce que je veux te dire , Laurent, c'est qu'il n'y a pas si longtemps, j'étais dans une douleur bien proche de la tienne.
Et puis voilà, qu'étonnée, je constate ce matin que mon coeur est plus léger.
C'est possible, Laurent, c'est possible.
Dieu que je voudrais pouvoir t'en convaincre ; t'aider à traverser ce moment de grande douleur.
Tu es sur le fil ?
Regarde bien. Ne vois-tu pas toutes nos mains tendues vers toi, prêtes à te retenir si tu as peur de tomber ?
Laurent, je me sens plus légère ce matin, et pourtant plus solide, alors je t'offre ma force, et mon affection.
Puisses-tu me croire, si je t'écris que tu sortiras vainqueur de ce combat contre la douleur qui t'accable ce matin ...
Je t'embrasse Laurent ; nous te prenons dans nos bras.
Tiens bon.